Restauration nationale

Lettre aux évêques de l’Église catholique au Canada français

Sortir de la culture de mort libérale-libertaire

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Tribune libre

Octave de la Toussaint, 2019



Éminence, Excellences,


Nous vous adressons cette lettre pour trois raisons : d’abord, pour vous confier les nombreux maux dont souffrent les hommes canadiens-français, ensuite, pour vous témoigner des grâces innombrables que nous recevons à travers la Foi catholique sous sa forme traditionnelle et finalement, pour vous supplier de rendre accessible au plus grand nombre ce Trésor qui nourrit nos âmes et nous élève vers Dieu.


Une vie de souffrances


Tous les jours, nous sommes témoins des effets dévastateurs que produit sur nos compatriotes une société tournée vers l’Homme plutôt que vers Dieu. De sa conception jusqu’à sa mort, le Canadien français est mesuré à l’échelle de son utilité pour la société de consommation, plutôt qu’à l’aune brûlante d’Amour de son divin Créateur. Notre peuple vit au quotidien dans une culture de la mort qui lui enlève le goût de vivre et le désir de transmettre la vie. Nos frères et nos amis naissent dans des familles éclatées par le divorce. Ils grandissent sans modèles masculins.


On les gave de médicaments parce qu’ils sont trop turbulents à l’école. De dangereux idéologues leur lavent le cerveau dès le plus jeune âge avec des doctrines perverses et abjectes, qui nient la loi naturelle créée par Dieu et sèment ainsi le doute dans plusieurs esprits crédules. Dès l’adolescence, ils sont confrontés à une sexualité précoce et malsaine influencée par la pornographie. Puis viennent l’alcool, les drogues, les modes vestimentaires et musicales débilitantes, l’intimidation et le suicide de certains amis. Au Cégep, nos jeunes Canadiens français se font enseigner par leur professeurs marxistes la haine de soi, de sa culture et de ses ancêtres ; ils sont encouragés à vénérer « l’Autre ».


Devenus adultes, ils se trouvent une compagne, mais perpétuent par leurs actions le schéma culturel qu’on leur propose, celui selon lequel la personne humaine est un bien de consommation comme un autre et qu’il est possible de simplement jeter une fois obsolète. Chaque jour, se répète l’infernal cycle matérialiste du « métro-boulot-dodo », afin de permettre aux Canadiens français de consommer le dernier produit inutile qui servira à combler momentanément le vide abyssal qui les habitent. Une fois ce produit consommé et l’attrait de la nouveauté ayant disparu, le gouffre creusé par le nihilisme réapparait et ils repartent à la recherche d’un nouveau produit, d’une nouvelle destination de vacances, ou d’une nouvelle femme à séduire.


À leur tour, ils divorcent, perdent leur emploi, tombent en dépression ; certains ne voient plus leurs enfants. Les médias nous racontent alors un énième cas de « drame familial » et l’homme y est toujours dépeint comme un salaud. Pour ceux qui arrivent à un âge plus avancé, certains vieillissent dans la solitude, abandonnés par leur famille.


D’autres sont retrouvés morts dans leur résidence, plusieurs jours après leur décès. Pour ceux qui n’ont pas eu la chance de s’éteindre naturellement, il reste toujours l’euthanasie. Évidemment et heureusement, nous ne vivons pas tous l’intégralité de ces souffrances, mais nous sommes quotidiennement les témoins d’un peuple qui se suicide.


L’Appel de Dieu


Au milieu de nos vies dénuées de tout sens, vivant au jour le jour en attendant la mort, nous avons entendu l’appel du Bon Dieu. De façon singulière pour chacun d’entre nous, le Bon Dieu nous fit découvrir ou redécouvrir la Foi de nos ancêtres. Pour certains ce fut par un véritable coup de foudre envers Notre Seigneur Jésus-Christ et pour d’autres, ce fut par un Amour qui se développa lentement, mais devînt tout aussi fort. Nous avons apprivoisé la vie intérieure, découvert la prière, le silence. Nous avons appris que nous n’étions pas seuls. Le Bon Dieu nous avait désiré et aimé à l’instant même de notre conception et Il a toujours été là avec nous et pour nous. Nous avons appris le Mal que nous Lui faisions et que nous continuions encore de Lui faire par nos péchés, mais aussi que malgré notre ingratitude Il a accepté de donner Sa vie pour nous afin que nous ayons la vie éternelle.


Un Héritage non transmis


Face au trésor de la Foi que nous venions de découvrir, nous avons ressenti une certaine amertume envers nos parents et ceux qui nous ont précédés. Nous avons donc cherché s’il n’y avait pas autre chose qu’on avait jugé opportun de ne pas nous transmettre. La réponse se trouve dans la question ; nous avons découvert que nous n’étions pas des êtres sans racines, sans histoire, sans culture et sans foi qui ne vivaient que pour opprimer les femmes, les homosexuels, les minorités ethniques, bref, tout le monde qui n’était pas « nous ». Nous n’avons donc pas à nous repentir indéfiniment de fautes imaginaires.


Nous sommes des Canadiens français, nos racines sont plongées profondément dans le Nouveau-Monde, mais aussi en Europe, jusque dans le sol de la Fille aînée de l’Église. Nous avons connu Clovis, Charlemagne, les Croisades, Saint Louis, Sainte Jeanne d’Arc, puis nos ancêtres ont traversé l’océan et ont conquis une terre de forêts et de glace qu’ils ont défrichée et engraissée de leur sueur et leur sang, afin d’y fonder une nouvelle province du Royaume de France. Certes, nous avons par la suite subi de lourdes défaites. Des hommes d’État nous ont abandonnés pour des raisons stratégiques, mais Notre Sainte Mère l’Église a continué de veiller sur nous. Sous son manteau protecteur, alors que nous étions menacés d’extinction par notre faible nombre, nous sommes devenus des millions malgré l’oppression d’un colonisateur qui souhaitait notre disparition. Notre culture est riche, contrairement à ce qu’on nous a appris. Elle ne se résume pas en une franchise de hockey professionnel, la cabane à sucre ou la poutine.


Nous sommes les héritiers de la Grèce antique et de la Rome classique. Notre langue n’est pas née dans un roman en joual de Michel Tremblay, mais plutôt dans la France de Rabelais, Racine, Corneille, Molière, La Fontaine et Bossuet.


C’est à ses fruits qu’on reconnaît l’arbre


Dans cette ère de délire euphorique et de folie destructrice que furent les années 60, ceux qui nous ont précédés ont cédé à une vague d’inspirations provenant du plus profond des enfers. Suivant les paroles de l’Internationale, du passé fut fait table rase et ce dans tous les domaines, y compris au sein de Notre Sainte Mère l’Église, ce qui fit dire au pape Paul VI lui-même que la fumée de Satan était entrée par quelque fissure dans le temple de Dieu. Pas une seule sphère de la vie occidentale ne fut épargnée par cette folie. Les États changèrent des lois qui s’appuyaient auparavant sur les dogmes et la morale catholiques. Les divorces apparurent, ainsi que les préservatifs, les anovulants et « l’émancipation » des femmes. Cela mena à l’éclatement des familles et de la société tout entière et au plus grand génocide de l’Histoire de l’humanité, l’avortement.


C’est dans cette société que nous sommes nés. Une société éclatée, matérialiste et nihiliste qui ne vit que dans l’attente du prochain plaisir éphémère. Une société qui a troqué le culte de Dieu pour le culte de l’Homme et qui nous enseigne à mépriser l’Église, cette institution du fin fond de la Grande Noirceur qui regorgeait de détestables pédophiles et dont nous fûmes sauvés par les Lumières de la Révolution Tranquille.


Supplique


À l’image de notre saint patron Saint Jean le Baptiste, nous sommes la voix qui crie au milieu des ruines de béton et des nids de poule. Il est de notre devoir de hurler au nom de nos frères qui se suicident et de notre peuple qui se meure.


Éminence, Excellences, nous vous répétons la réponse que nos parrains et marraines vous ont donnée le jour de notre baptême quand vous leur avez posé la question : « Que demandez-vous à l’Église de Dieu ? » et qu’eux ont déclaré : « La Foi ! » Nous vous demandons la Foi catholique dans son intégralité, sans édulcorant. Nous vous demandons que notre peuple ait accès au Saint Sacrifice de la Messe dans une forme digne qui rende gloire au Bon Dieu. Notre Seigneur Jésus-Christ répondit à Satan, qui le tenta au désert, que l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Nous n’avons pas besoin d’un clergé qui se comporte en travailleurs sociaux et en bureaucrates.


Éminence, Excellences, ce sont nos âmes qui ont faim et soif de Dieu. Osez aller à contre-courant et enseigner l’Évangile de Notre Seigneur Jésus-Christ, guidez-nous vers le Bon Dieu et revêtez vos soutanes afin que nous vous reconnaissions dans la rue et que nous puissions nous confesser à vous. Nos ancêtres manquaient de tout, ils avaient faim et froid, perdaient leurs petits enfants à cause des maladies infantiles, travaillaient comme des forçats à défricher la terre, mais leurs âmes étaient richement nourries par le Bon Dieu.


Contrairement à eux, nos ventres sont pleins et nous avons un toit au-dessus de la tête, mais nos âmes sont vides. Vous êtes les seuls à pouvoir nous aider, nous implorons donc votre bienveillance paternelle.


Éminence, Excellences, nous espérons que vous ne resterez pas sourds à notre appel. Nous vous assurons de notre piété filiale et de notre respectueuse obéissance.


Daignez recevoir, Éminence, Excellences, nos salutations distinguées.

 


Vos fils,


Les déshérités du Canada français



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4 commentaires

  • François A. Lachapelle Répondre

    25 novembre 2019

    Cher Julien Bertrand,


    1.  Vous vous adressez aux Évêques catholiques romains du Canada-français.  Vous vous destinez à tourner en rond.  En associant "Canada" et "français" en 2019, vous faites référence aux francophones du Canada hors Québec.  C'est là que vous tournez en rond parce que les canadiens-français hors Québec sont sur une pente douce d'étiolement aux prises avec la religion du multiculturalisme.


    2.  Le Québec aussi est contaminé par le multiculutralisme "canadian" mais il a une chance de s'en sortir à cause des réserves culturelles historiques que vous mentionnez.  Par notre démographie, nous pouvons encore faire tache d'huile.  L'élection fédérale récente l'a démontré avec les 32 députés du Bloc québécois.


    3.  Pour qu'il y ait un regain des valeurs religieuses que vous appelez de toutes vos forces, l'Église catholique romaine du Québec doit retrouver des murs porteurs humanistes avant de procéder à une pure rechristianisation du Québec.  Ces murs porteurs humanistes sont:  a)  chez les leaders financiers, retrouver l'équité et l'éthique.  b)  chez les politiciens, retrouver l'honnêteté avec une tolérance ZÉRO.  c)  chez les ouvriers et les ouvrières, retrouver le courage et la recherche d'un travail accompli avec conscience.


    4.  Le multiculturalisme dans sa promotion des droits individuels avec les Chartes des droits individuels sont des virus qui rendent malade notre société.  Les droits individuels écrasent les devoirs dûs à la société.  Ne me faites pas dire qu'il n'y a plus de gestes héroïques et d'une grande charité que des milliers de Québécoises et Québécois posent à chaque heure de chaque jour de leur vie.  Probablement qu'il en faut plus.


    5.  Dans votre supplique adressée aux Évêques catholiques romains que je rassemble au Québec en premier, vous n'êtes pas sans ignorer, si vous avez lu le livre SODOMA et d'autres livres qui racontent les luttes de pouvoir à l'interne de la Curie romaine, donc l'état de santé mentale de nos Évêques du Québec est atrophié pour ne pas dire égaré comme dans agard-perdu.  Le seul dossier de la pédophilie des prêtres retient 95% de leurs forces.


    6.  Quand on connaît les capacités caméléons du cardinal Marc Ouellet qui s'occupe du choix des évêques et quand on observe l'incohérence des évêques en place au Québec face aux fermetures de nos églises patrimoniales pouvant même être converties en mosquée, et devant leur docilité envers une simple règle du célibat des prêtres et de la non ordination des femmes alors que le Québec est envahi par des prêtres missionnaires originaires d'Afrique, bien, on ne peut pas dire qu'on est équipé de personnes clairvoyantes.


    7.  Jean-Paul II lors de son passage au Québec en 1976 a précisé que l'Église romaine n'est pas une démocratie.  Je crois que 43 ans plus tard, nous croyants du Québec, nous récoltons ce que nous avons semé.  Quels Évêques du Québec se lèveront comme les Évêques d'Amazonie pour briser la règle du célibat des prêtres et de la non ordination des femmes au service des nombreuses communautés chrétiennes du Québec ?  Levez-vous !


  • Jean Lespérance Répondre

    23 novembre 2019

    Monsieur Bertrand, votre foi vous honore et sûrement vous souffrez de l'outrage fait à un symbole de votre foi. Cependant l'Église catholique ne répond plus aux besoins de notre époque et l'ancien monde doit mourir pour que le nouveau naisse. Comme baume sur les plaies de votre âme, je vous recommande la lecture des livres de mon maître spirituel ( ses conférences écrites par ses disciples) Omraam Mikhaël Aïvanhov qui prône la Fraternité universelle. Vous trouverez là matière à réflexion et réconfort. Toute sa vie fut un exemple de sagesse, de piété et de vertu. Il était un Maître, un être ayant atteint l'état de Christ, l'état d'illumination tout comme Jésus et Bouddha. Tout ce que je peux vous dire de plus, c'est que je l'ai connu personnellement et vécu en sa présence bénie.


  • Catherine Doucet Répondre

    20 novembre 2019

    Que cherchez-vous, mes petits agneaux, un guide, un maître, un berger?


    Nous en sommes tous là, nous qui avons été abandonnés par notre État, nos élites, notre Église. Vous vous réclamez d'une appartenance nationale qui n'est plus, d'une foi en l'au-dela qui n'est plus. Et c'est pour ça que c'est très délicat, parce que ceux à qui vous vous adressez ne peuvent pas comprendre ce que vous demandez.


    Dans une société matérialiste, tout ce qui touche à la dimension de l'Être se trouve evacué, plus ou moins explicitement. Dieu n'existe pas, l'âme n'existe pas, et même l'identité, dans le fond, n'existe pas.


    Moi qui crois en Dieu, mais qui n'a pas été visitée par l'inspiration divine, je me dis que nous n'avons pas tous vocation à être religieux, nous n'avons pas tous vocation à être des pères et des mères de famille traditionnels, mais tous, nous avons besoin d'avoir en commun une identité nationale, la nôtre, l'identité canadienne-française, qui nous rattache à notre Histoire et à notre Culture, et qui nous fournit un cadre conceptuel à l'intérieur duquel ce que nous sommes a un sens. Car c'est seulement à l'intérieur d'un tel cadre que nous pourrons recommencer à vivre des choses ensemble, comme, entre -autre, notre religion. 


    Qu'en pensez-vous?


  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    19 novembre 2019

    Comment espérer d'une nation qui vit dans l'ingratitude envers une institution qui a tant consentie pour la façonner, la porter, et pour tout dire, la sauver alors même qu'un défi existentiel se posait à elle :


    https://www.youtube.com/watch?v=RlDdX76ckv4&t=1754s


    JCPomerleau