Réponse à Mme Maude Levasseur

L'union transpartisane n'est pas l'unité partisane

Tribune libre 2010


Madame Levasseur,
J'ai lu votre commentaire au texte : [OUI à l'Union transpartisane->29501]. Il y a malentendu, je crois, sur le projet du Collectif du 5 mai, dont je fais partie. Permettez-moi de vous préciser certaines choses à titre personnel.
Les membres du Collectif citoyen du 5 mai ne visent pas à ce qu'on mette entre leurs mains quoi que ce soit. C'est aux partis politiques d'exprimer et de défendre la primauté de la souveraineté démocratique du peuple souverain du Québec, cela dans l'UNION de leurs forces. Que le PQ veuille rédiger une Constitution en réunissant « toutes les forces » et en « consultant tous ceux qui ont des idées à ce sujet » est partie d'une démarche partisane mettant de l'avant un Programme d'État digne de ce nom dans la mesure où cela est partie d'une démarche constituante digne de ce nom. Et pour qu'elle soit, tout ce que pourra proposer le PQ, après avoir consulté, doit pouvoir être déposé dans une Constituante et non pas être le seul fait du PQ (ou d'un autre parti politique). Sinon, il s'agit bel et bien d'une constitution exclusivement péquiste. L'UNION de nos forces ne peut être le ralliement au PQ. Si c'est là la stratégie de ce dernier, ce n'est pas une démarche d'UNION mais d'UNITÉ.
Or cette unité n'est plus possible. QS existe. Il faut donc tenir compte de cette force politique. Diviser, en faisant le jeu des canadianisateurs et des fédéralistes rénovateurs, c'est prétendre que le ralliement au PQ est la solution à la division. Cela, QS peut en dire autant, le PI, les Verts, l'ADQ aussi. C'est toujours le triomphe de l'électoralisme partisan contre la raison d'État qui nous oblige à subordonner les intérêts électoralistes partisans sur la gouvernance de l'État à un Programme d'État (à faire) COMMUN à tous les partis politiques partisans de la primauté de la souveraineté du peuple et de son Autorité démocratique suprême sur son territoire national. Et oui, il faut mettre des bâtons dans les roues de toute machine, carrosse ou charrette carburant à cette énergie divisive, parce que c'est contredire l'union de nos forces.
Cela dit, bravo au PQ qui veut mettre de l'avant une démarche constitutionnelle, à la condition qu'il soit question d'invalider la Constitution actuelle du Canada et de ne pas engager la députation du peuple souverain du Québec à valider une Constitution de l'État du Québec subordonnée à cette actuelle Constitution illégitime du Canada actuel.
La députation du peuple ne peut déléguer le pouvoir de limiter, contredire, nier la pouvoir souverain du peuple. Elle ne peut assujettir ni la nature ni l'étendue des pouvoirs souverains du peuple souverain du Québec sur son territoire national à un autre État. La démarche constitutionnelle du PQ doit s'inscrire dans une UNION, forte de nos forces citoyennes et politiques, capable d'invalider l'État actuel du Canada, qui inféode l'État du Québec. La députation du peuple ne peut, de manière valide, adopter une Constitution de l'État provincial du Québec assujettie à la Couronne canado-britannique et à l'État illégitime du Canada contrôlé par le Parlement du Canada. Si c'est à une telle Constitution de la Province de Québec que travaille le PQ, il faut s'y opposer fermement.
La seule Constitution légitime à mettre de l'avant serait la Constitution, adoptée nommément par les voix du peuple souverain du Québec, qui invaliderait l'actuelle Constitution de l'État du Canada, jamais nommément soumise à ses voix. La Constitution de l'État du Québec ne peut qu'être transpartisane et la démarche pour la rédiger, tout autant, chaque parti y contribuant dans le contexte transpartisan d'une Constituante.
L'Appel citoyen du 20 mai 2010 propose de réunir sous Constituante, dès après l'élection d'un gouvernement de Coalition nationale, toute la députation du Québec siégeant autant à Ottawa qu'à Québec afin de faire mentir Trudeau, qui a justifié son rapatriement unilatéral par sa fallacieuse et virtuelle réunion, en statuant que si elle avait été réunie, elle aurait validé son unilatéralisme, cela en comptant sur le fait que la translation fédérale du vote souverainiste ne pouvait se faire puisque le Bloc québécois n'avait encore pas été fondé.
Maintenant que la démocratie électorale fédérale est en mesure de le faire, il faut augmenter la majorité souverainiste dans telle Assemblée pour qu'elle déclare illégitime l'actuel État du Canada, et pour rédiger et adopter la Constitution primordiale de la République démocratique du peuple souverain du Québec, seule applicable sur son territoire national, dès qu'elle aura obtenu le OUI des Québécois.
De son côté, l'Assemblée nationale devra faire plus que refuser d'adhérer à la Constitution unilatérale de 1982, elle devra aussi déclarer illégitime tout État qui serait fondé sur une délégation abusive et illégitime du pouvoir souverain du peuple du Québec à une Autorité qui n'est pas la sienne, et qui n'aura pas obtenu nommément le OUI des Québécois. Et elle devra adopter la Constitution primordiale, fondant la République du Québec, rédigée et adoptée par toute notre députation. Ce qui aura été l'objet d'un engagement électoral de la Coalition nationale dotée d'un Programme d'État digne de ce nom.
Voilà ce à quoi nous convie l'Appel citoyen à l'UNION transpartisane de nos FORCES du 20 mai 2010 - http://www.jesignequebec.com/detail... -
Plus nous serons nombreux à endosser cette démarche, plus la pression sur les partis politiques sera grande pour qu'ils distinguent Programme d'État commun et Programme de gouvernance, leurs programmes respectifs de gouvernance de l'État étant seuls objets de concurrence électorale.
Faire l'union de nos forces, c'est avant tout s'assurer qu'un Programme d'État transcendant les divisions partisanes et idéologiques soit appliqué après la victoire de la Coalition nationale. L'absence d'un tel essentiel commun constitue une grave lacune qu'il nous faut combler dès maintenant pour faire des prochaines élections, à Québec et Ottawa, des élections décisives.
Raymond Poulin


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2 commentaires

  • Raymond Poulin Répondre

    5 août 2010

    @ Maude Levasseur
    S'il n'y a pas d'union ni de coalition nationale, les votes pour l'indépendance seront dispersés. En quoi cela assurera-t-il plus facilement une victoire indépendantiste?

  • Archives de Vigile Répondre

    5 août 2010

    Mr Poulin,
    Je préfère une démarche d'unité à une démarche d'Union parce qu'on ne fait que multiplier les groupes qui divisent le peuple, car le peuple ne suit pas la politique et tout ses développements de façon aussi poussé que vous.
    Trop d'intervenants, des idées dispersées et des groupes inconnus inspirent moins confiance et divise le peuple dans le temps qu'il prend à comprendre les choses surtout en politique. L'Union transpartisanne doit rester active mais devrait se rallier au plus fort qui est le PQ, pour éviter de diviser les forces et de mêler le monde.
    Le QS n'est pas une force politique pour le moment et ne peux aspirer à gouverner dans un avenir rapproché et peut-être jamais. J'ai assisté à plusieurs rencontres du QS et l'indépendance n'est qu'accessoire dans leur programme parce qu'ils veulent aller piger dans l'électorat des autres partis. On a pas de temps à perdre avec ça. QS, Vert, Parti indépendantiste etc. n'ont pas d'avenir assuré pour le moment ni dans un avenir prochain.
    Le temps est venu de se séparer du Canada et il faut utiliser le véhicule qui est le plus fort, le plus significatif et le plus connu. Ajouter de nouvelles structures ne fait que compliquer les choses et alourdit le système en place et n'apporte rien de plus à ceux qui croient à l'indépendance, soit tout près de 40%. Il faut se concentrer plutôt sur le 20% manquant (les francophones) et les embarquer dans le projet, c'est la tâche qu'il faut prévilégier avant de s'éparpiller dans toutes sortes de projets qui ne seraient pas compris de tous et qui ne feraient qu'obscurcir la compréhension du simple citoyen.
    J'admire vos idées mais il faut y mettre un peu plus de relief et d'unité pour éviter des pertes d'énergie,la dispersion et l'incompréhension du peuple.