Couillard promet le renouveau du PLQ

Élu dès le premier tour, le successeur de Jean Charest lance un appel aux fédéralistes «de coeur ou de raison»

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Encore une promesse d'ivrogne

Fort d’une victoire sans équivoque, le nouveau chef libéral, Philippe Couillard, a appelé les fédéralistes « de coeur ou de raison » à s’unir au sein du Parti libéral du Québec.
« Aujourd’hui est un début, le début du renouveau du Parti libéral du Québec, le début d’un vaste rassemblement des Québécois. Le Parti libéral est de retour », a lancé Philippe Couillard lors d’une courte allocution après sa nette victoire au premier tour.
Philippe Couillard a recueilli 58,5 % des votes tandis que Pierre Moreau obtenait la deuxième place avec 22 % des votes et que Raymond Bachand fermait la marche avec un score décevant de 19,5 %. Sur une possibilité de 2636 voix, 2377 délégués se sont prévalus de leur droit de vote. Tant Pierre Moreau que Raymond Bachand se sont ralliés au vainqueur, l’assurant de leur collaboration.
« Nous allons constituer dans les meilleurs délais une alternative à ce gouvernement qui est en train d’affaiblir et de diviser le Québec. Il ne faut pas se fier au calendrier. Ce gouvernement n’a pas sept mois, ce gouvernement a plus de 40 ans, ce gouvernement appartient au passé. Sa politique est le ressentiment, la division, le blocage », a lancé le chef libéral devant ses partisans en liesse.
Philippe Couillard n’a pas l’intention de faire son entrée à l’Assemblée nationale rapidement. Être élu député « n’est pas un objectif incontournable », a-t-il indiqué. « Le plus important pour moi, c’est de mobiliser le parti, trouver des candidats partout au Québec et rassembler les militants dans une nouvelle direction. »
Dans les prochaines semaines, il fera une tournée du Québec et préparera des rencontres régionales qui doivent aboutir, au printemps 2014, à un grand congrès d’orientation. Cet échéancier est incertain et pourrait être contrecarré par le déclenchement d’élections. « Ne nous méprenons pas : le calendrier électoral peut jouer un rôle là-dedans et changer ça », a-t-il prévenu.
Dans son discours, dimanche avant la tenue du vote, Philippe Couillard a réitéré son souhait que le Québec signe la Constitution canadienne alors que le Canada célébrera, en 2017, le 150e anniversaire de sa fondation. « Je ne peux pas concevoir que l’on puisse s’investir en politique québécoise et choisir le Canada sans le désir de voir le Québec réintégrer un jour la famille canadienne. On ne peut pas vouer à l’oubli un enjeu aussi fort sur le plan des symboles que l’absence de la signature du Québec au bas de la loi maîtresse du Canada. »
Au cours d’une mêlée de presse après le scrutin, Jean Charest a tiqué à la simple mention de la Constitution. La priorité doit être l’économie, a-t-il soutenu. « C’est ce qui rend tout le reste possible. » Devant les journalistes, Philippe Couillard a précisé que signer la Constitution n’était pas « une priorité quotidienne. La priorité quotidienne des Québécois demeure l’économie, l’emploi et la création de la richesse ».
La surprise Bachand
En terminant dernier, Raymond Bachand a causé la seule véritable surprise de la journée. Pour l’ancien ministre des Finances, la défaite est amère. Certains diront que la greffe de l’ancien lévesquiste au Parti libéral n’a pas pris. Au bord des larmes, l’ex-ministre de la Culture et des Communications, Christine St-Pierre, un des premiers élus à accorder son appui à Raymond Bachand, a indiqué que les seuls scénarios envisagés, c’était une deuxième place ; au deuxième tour, l’équipe Bachand aurait fait campagne auprès des partisans de Pierre Moreau. « Voir qu’on est en troisième, ça, c’est la surprise totale. […] C’est sûr que c’est très, très décevant et je pense que Raymond est certainement très blessé. C’est un homme excessivement sensible. » Elle souhaite que Raymond Bachand reste député, du moins jusqu’aux prochaines élections. C’est d’ailleurs un engagement qu’il avait pris durant la course.
Même si les clans Bachand et Moreau ont exploité la controverse entourant les liens qui unissaient Philippe Couillard et l’ancien directeur du Centre universitaire de santé de McGill (CUSM), Arthur Porter, les députés qui faisaient partie des camps adverses estiment aujourd’hui que ces liens ne seront pas un handicap pour le nouveau chef. C’est le cas de Christine St-Pierre, qui a dit n’avoir jamais eu de doute sur l’intégrité de Philippe Couillard, et aussi du député de Viau, Emmanuel Dubourg.
Pour les partisans du vainqueur, le spectre de Porter ne le poursuivra pas. « L’histoire de M. Porter, on en a entendu parler tous les jours, ou à peu près, pendant la campagne. Pour moi, c’est derrière nous cette chose-là et M. Couillard a dit là-dessus ce qu’il avait à dire », croit le député de Rivière-du-Loup-Témiscouata, Jean D’Amour.
Dans le camp de Pierre Moreau, la défaite n’a pas été déshonorante, estiment ses partisans. « Je souhaitais, dans cette campagne-là, qu’il y ait quand même une course, qu’il n’y ait pas un couronnement. Il y a eu une course. Ç’a permis certainement à la population de découvrir Pierre Moreau. Il ressort de cette expérience comme étant quelqu’un de très valable sur le plan des communications », a fait valoir l’ancien ministre du Développement durable, Pierre Arcand. Pour plusieurs militants, Pierre Moreau fut celui des trois candidats qui a fait le meilleur discours dimanche.
Tout en félicitant pour la forme Philippe Couillard, le ministre responsable des Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne, Bernard Drainville, croit que le nouveau chef libéral doit rejeter l’héritage des neuf dernières années du gouvernement Charest. « Il doit se dissocier de la corruption, de la dette, de la mauvaise gestion », a-t-il avancé. Il a invité M. Couillard « à travailler avec nous pour nettoyer les dégâts qu’ils nous ont laissés » et collaborer à « l’opération de redressement » entreprise par le gouvernement Marois.
Sur la question constitutionnelle, Bernard Drainville a exigé du chef libéral qu’il précise « à quelles conditions, il veut livrer la signature du Québec au bas de la Constitution. »


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