Montréal n'a pas besoin d'un libéral déchu

Candidat à la mairie, Coderre ne peut dire pourquoi

Tribune libre


La candidature de Coderre:
catastrophe appréhendée
aux élections de novembre
Comme il fallait s’y attendre, certains chroniqueurs et éditorialistes accueillent avec plaisir la candidature de Denis Coderre à la mairie de Montréal. Ces derniers notent qu’il s’agit d’un homme jouissant d’une longue expérience politique et qui est doté de qualités personnelles, comme la détermination et le dynamisme, dont il pourrait faire profiter la Ville. Montréal pourrait alors se targuer d’avoir à sa tête un maire aussi coloré et populiste que Labeaume à Québec. D’autres observateurs, résolument optimistes, prédisent d’ores et déjà que ce dernier aura la voie libre pour occuper la fonction de premier magistrat le 3 novembre prochain puisque ses adversaires ne feraient pas le poids électoralement.
Heureusement, il reste suffisamment de temps avant le scrutin pour que les électeurs réfléchissent sérieusement afin de faire un choix qu’ils ne regretteraient pas par la suite. Au-delà de son manque de connaissances des dossiers municipaux et du peu d’intérêt qu’il a manifesté envers ces questions jusqu’ici, M. Couture a expliqué qu’il met un parti sur pied un parti seulement pour pouvoir profiter des avantages monétaires que confère la loi électorale. Par la suite, sa formation se démembrerait puisque, prétend-t-il, l’administration municipale n’étant pas un gouvernement rien ne justifie la présence de partis. Beau sophisme qui conduirait à un clientélisme débridé nous ramenant directement aux excès de la période noire remontant aux années 1930 et 1940 des maires Camilien Houde et consorts.
Mais ce qui inquiète le plus c’est que M. Coderre renvoie implacablement l’image du politicien traditionnel et opportuniste. Son nom a notamment été mentionné plusieurs fois devant la commission Gomery sur le scandale des commandites, en 2004, pour ses relations d’amitié, malgré son statut de ministre, avec le président de l’agence de publicité Everest qui y a été mise en cause. Près de son organisation électorale comme député de Bourassa il compte également plusieurs entrepreneurs en construction ayant paradé devant la commission Charbonneau ces derniers mois. Cet entourage délétère ne peut guère inspirer confiance.
Souhaitons de tout coeur qu’une administration Coderre ne succède pas aux débilitantes administrations Bourque et Tremblay qui ont sévi dans la métropole pendant presque deux décennies. Sinon les Montréalais, en incorrigibles masochistes, se prépareraient d’autres années d’amères déceptions qui nécessiteraient peut-être, en bout de compte, la tenue d’une nouvelle commission d’enquête sur son administration. Ce serait la troisième depuis 1952. Montréal serait alors devenu un cas incurable.

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Paul Cliche76 articles

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Membre fondateur du Mouvement pour une démocratie nouvelle et auteur du livre Pour une réduction du déficit démocratique: le scrutin proportionnel ; membre de Québec Solidaire; membre d’ATTAC Québec; membre à vie de la Société Saint-Jean Baptiste de Montréal.





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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mai 2013

    C'est curieux qu'on ne reparle pas de la saga Coderre-Montpetit, ce scandale qu'on a appelé le "strippergate", mais qui a été tué dans l'oeuf..
    http://freako-jemesouviens.blogspot.ca/2012/06/strippergate-la-saga-coderre-montpetit.html#!/2012/06/strippergate-la-saga-coderre-montpetit.html

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mai 2013

    L'optimisme est la marque de commerce du Système.
    Surtout lorsqu'il s'agit de politiciens de carrière. On nous les vante à qui mieux mieux.
    Eh qu'il semble difficile d'aller chercher de nouveaux visages en politique au Québec; on est toujours pris avec des politiciens de carrière en bout de ligne.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mai 2013

    Si vous voulez mon avis, Montréal est la risée d'une bonne partie du Québec. Avoir élu 3 fois? Tremblay et maintenant Coderre? Vous avez raison M. Cliche, les Montréalais sont masochistes. À moins que sa population se réveille et aille voter en bloc, avec un fort pourcentage. Vous y croyez?
    Bourgault a écrit "entre deux joints tu pourrais faire quelque chose, entre deux joints tu pourrais te grouiller le cul." Sommes nous indépendant depuis? Je rigole, bien sûr. En souhaitant le meilleur pour cette ville qui est devenue un vrai piège à cons, tirée d'un roman de Kafka.

  • Alain Maronani Répondre

    22 mai 2013

    "Mais ce qui inquiète le plus c’est que M. Coderre renvoie implacablement l’image du politicien traditionnel et opportuniste"
    C'est vrai avec maman Louise Harel, une petite jeune de la politique provinciale...elle doit avoir usé ses fonds de culotte depuis plus de 30 années un peu partout... et Bergeron un autre missile dont la seule obsession est d'empecher qui que ce soit de se déplacer en voiture nous avons 2 autres candidats de valeur....
    Qui voudrait s'occuper de Montréal ?
    Avec un gouvernement provincial qui fait tout ce qu'il peut pour que la région administrative 06...soit pénalisée systématiquement...
    Ou l'incurie provinciale, PLQ et PQ, a laissé s'installer une administration tentaculaire avec des maires d'arrondissements qui se prennent pour des pachas, 2000 cadres de plus depuis la réforme municipale.
    Je me permet de rappeler que les villes sont des créatures de l'administration provinciale qui peut les faire et les défaire comme elle le veut...on voit la gabegie depuis 30 années...
    Des employés syndiqués qui font ce qu'ils veulent, cols bleus, police, pompiers, des pensions de retraite que la ville ne peut plus payer...etc...
    Il faut faire le ménage a Montréal et pas seulement dans la corruption..mettre fin a ces arrondissements fantomes...mettre a la
    diète une administration pléthorique et inefficace...refuser que les gens partent a la retraite a 55 ans avec des pensions quasiment honteuses...
    Denis Coderre va gagner, il a été ministre de l'immigration, c'est important a Montréal...non pas parce qu'il est le meilleur mais parce que les autres sont mauvais ou marqués par leurs passages par les officines, ministères, etc du PQ...
    Ce n'est pas une question de morale ne vous en déplaise...