Caroline Moreno et la fable de la Pratteda

Une fête nationale du peuple souverain du Québec en français ! Yes Sir !

Chanter la diversité culturelle dans la langue qui menace toutes les autres !?

Tribune libre

Madame Moreno,
À propos de votre fable intitulée «[ Les cous bleus font amende honorable
Caroline Moreno pour La Pratteva->http://www.vigile.net/Les-cous-bleus-font-amende]
»
Je suppose que vous voulez dire la Pratteda... de Pravda... qui se termine pas « da », et non par « va ». Sinon, excellent vocable. Quant aux « cous bleus », M. René P. a raison. s'ils sont de supposés « red necks », qui tiennent à la diversité culturelle et prennent fait et cause contre l'assimilation du français, il ne peuvent être ceux que vous dites.
Celles et ceux que vous décrivez en poussant à l'extrême leurs raisonnements, ne seraient pas des « cous bleus », mais plutôt des « pas d'cou... »
À mon humble avis cela dit. Et, l'idée est bonne. Effectivement, rompre avec le fait d'inviter des artistes qui chantent en anglais ou de langue maternelle anglaise, à chanter en français leur appartenance au peuple souverain du Québec lors de notre fête nationale n'est pas anodin. D'autant que cela se fait contre le mandat des organisateurs. Je ne comprends du reste pas comment on peut accepter que ceux-là rompent leurs engagements à cet égard. As-ton changé le mandat ? Qui l'a fait ? Qui est autorisé à le faire ?
Vous avez à mon avis raison, cela équivaut à instituer au Québec le bilinguisme institutionnel. On nous reproche d'occuper la fête nationale du peuple démocratique, pacifiste et souverain du Québec, de forcer ses institutions pour en faire une fête partisane souverainiste, et l'on ne s'émeut pas du fait que le mandat officiellement donné par ces institutions ait été forcé impunément et soit tout aussi impunément bafoué, changé, comme ça, sans débat, ou dans un débat étouffé d'office par une ruée inconséquente sur des médias propagandistes.
M. Foglia nous dit que l'affaire a été vite et heureusement réglée en 2 heures... Votre maladie La Presse 2009 06 18
N'importe quoi ! Et son texte prouve exactement le contraire de cet énoncé.
Tout ça est loin d'être réglé et heureusement.
Ce qui est en jeu ce n'est pas un nationalisme fermé ou ouvert, ni la liberté personnelle d'expression. Ce qui est en jeu c'est le fait que tous les Québécois, quel que soit leurs origines, endossent la collective et impérieuse défense de la diversité culturelle menacée par une culture et une langue dominante et invasive. Ce n'est pas l'anglais qui est menacé dans le monde, ce sont toutes les autres langues. Le Québec constitue un cas d'espèce mondial.
La survie même de la langue française est menacée au Québec. Nous avons pour contrer ce phénomène culturel qui menace durablement la diversité culturelle aussi sûrement que les dérèglements climatiques menacent la bio-diversité, mis en place des lois linguistiques toujours dénoncées par une minorité de blocage impérialiste, nous avons mis en place des cotas radiophoniques (on voit leur importance quand on voit ce qui se passe en France, au point ou des séries télés françaises ne nous font entendre en fond de scène sur des images du Paris de la Seine, que de la musique aux paroles anglaises ), nous avons dû restreindre la fréquentation de l'école anglaise, nous avons institué une loi 101 linguistique qui fait de l'État du Québec un État unilingue français. Rien de plus normal qu'une fête de cet État national se passe en français. Rien de plus normal que des Québécois de toutes origines fêtent sur scène en chantant en langue française et non anglaise, celle qui menace notre culturelle et linguistique survie qui par notre disparition menace la diversité culturelle et linguistique de l'Humanité tout entière, notre fierté et notre commune adhésion à un État unilingue de langue française. Les anglophones aiment ce Québec là.
L'écologie nous a appris que la disparition d'une telle espèce de papillon a un « effet papillon » considérable en plus d'être l'indice même d'un dérèglement qu'il nous faut « de toute première instance » contrer comme le dit Léo Ferré. La louisiannisation des populations francophones des États-Unis ou du Canada, en somme la disparition de cette diversité culturelle est l'indice même qu'il nous faut agir, comme il nous faut le faire en matière d'écologie.
Les artistes sont les premiers à prendre position, à en faire un spectacle. Il serait normal que les artistes chantant en anglais habituellement chantent en français lors de la fête nationale pour prendre position en faveur de cette essentielle diversité culturelle que ce témoignage de solidarité pourrait conforter, appuyer, encourager ce faisant. Qu'il n'en soit pas question est un drame. Celui de la diversité culturelle elle-même.
On nous dit en somme, que notre insécurité linguistique n'a pas lieu d'être. Nous n'aurions pas besoin d'être vigilants. Nous pouvons tout nous permettre, pas de problème. Réciproquement et symboliquement c'est l'équivalent d'artiste prenant le micro dans une fête écologiste pour dire : « Le réchauffement de la planète n'est pas provoqué par les activités humaines ».
Nos actes humains, notre expression libre et artistique ne provoque menace pas la diversité culturelle de l'Humanité. Nous pouvons chanter en anglais si ça nous plait, partout, tout le temps. Autant du coup, mettre fin aux quotas linguistiques et fermer le CRTC pour que nous soyons envahis par les produits culturels anglophones. Pas de problème cette activité ne menace rien... !
Les intérêts de C4 Productions
Voilà ce qu'on nous dit. Voilà ce que vont nous dire 2 groupes inconnus chantant en anglais ce soir-là. 2 groupes représentés par des personnes en conflit d'intérêts puisqu'elles ont des liens d'affaires avec ces groupes. Et comme il est question de faire leur publicité, question de vendre leur produit culturel anglophone, il leur faut bien positionner le produit dans la langue du produit, l'anglais. C'est aussi bête que ça ! Sauf que... dans la foulée... on affiche tout le contraire de ce que voudrait dire l'implication de tous nos artistes en faveur ce jour là, de notre fête nationale, une fois par an, de l'indispensable préservation de la diversité culturelle de l'Humanité. C'est ici au Québec que ça se joue, dans l'extrême fragilité d'un écosystème culturel menacé. Des artistes engagés quelque soient leur langue, à fortiori quand il s'agit de celle qui menace toutes les autres, prennent au moins ce jour-là fait et cause pour la cause du peuple souverain du Québec majoritairement de langue française. C'est obligé ! Du moins, tout artiste engagé devrait s'y obliger en toute liberté. Cela ne menace pas son expression. Au contraire, cela l'enrichit d'une autre langue. Quel est le problème !
Cela dit, si le français ne leur plait pas qu'ils et qu'elles chantent en Wolof, pas de problème, toutes les langues sont menacées, sauf l'anglais et le chinois... et encore, ce n'est pas sûr que l'anglais ne menace pas aussi le chinois.
Tout ça est loin d'être réglé et heureusement.
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