La Presse publie aujourd’hui un éditorial et un reportage dans lesquels elle accuse le gouvernement québécois de vouloir orienter la recherche universitaire en faveur de la laïcité. En décembre dernier, Québec a en effet annoncé la mise sur pied d’un programme d’appui à la laïcité doté d’un budget annuel de 100 000$. Soit. Parallèlement toutefois, le journal ne dit absolument rien sur toute la recherche anti-laïcité qui se fait dans nos universités.
Prenons par exemple la chaire de recherche Droit, religion et laïcité, de la Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke, qui est notamment financée par le Québec. Six personnes siègent à son comité consultatif. Parmi celles-ci, on retrouve d’abord Julius Grey. Il est l’avocat des fédéraux dans le procès de la loi 21. Maître Grey représente en effet la Commission canadienne des droits de la personne, celle qui a déposé en cour un mémoire unilingue anglais, une discrimination flagrante contre la minorité nationale québécoise.
Un autre membre du comité consultatif est Jocelyn Maclure, professeur de philosophie à l’Université McGill. Il a témoigné en commission parlementaire contre la loi 21, flanqué de Charles Taylor, l’un des deux coprésidents de l’ancienne commission Bouchard-Taylor. Rappelons ici que monsieur Taylor avait comparé l’ancienne charte des valeurs du gouvernement Marois à la Russie de Vladimir Poutine. Rien que ça!
Monsieur Maclure a ensuite été engagé comme témoin expert par la Commission scolaire English-Montréal. L’an dernier, dans un document interne qui a fuité dans les médias, celle-ci niait l’existence de la nation québécoise.
Parlons maintenant de David Koussens, professeur de droit à l’Université de Sherbrooke. Celui-ci a également été embauché par la English-Montréal pour témoigner au procès. Avec Maclure et d’autres, il a réussi à convaincre le juge Marc-André Blanchard d’exclure les commissions scolaires anglophones de la Loi sur la laïcité de l’État. Les deux hommes ont livré la marchandise contre la loi 21 et nul doute qu’ils la livrent aussi au sein de la chaire de recherche de l’Université Sherbrooke.
Cette situation n’empêche pas Jocelyn Maclure de faire la leçon. Interrogé par La Presse, il dénonce l’initiative caquiste. Il s’agit d’une «recherche orientée idéologiquement, qui sert à mousser les intérêts partisans du gouvernement». Le problème est que lui-même profite de son poste à l’université depuis des années pour faire de la propagande diversitaire sous couvert de recherche, laquelle alimente ensuite en idées des partis politiques comme le PLC, le PLQ et QS.
Par ailleurs, il faut dire aussi que La Presse passe complètement sous silence les initiatives des fédéraux pour imposer l’idéologie du régime dans l’éducation supérieure. Depuis des années, Ottawa arrose de millions dollars nos chercheurs et nos universités, à condition qu’ils étudient le racisme systémique, l’intersectionnalité, les LGBTQ2+ et tutti quanti. J’aurai l’occasion de revenir bientôt sur le sujet, mais notons déjà qu’Ottawa impose des critères méthodologiques et se mêle directement du choix des personnes à embaucher comme chercheurs ou professeurs. Tout ça dans le domaine de l’éducation, qui est une juridiction exclusive du Québec. Par rapport à ça, l’ingérence de la CAQ, c’est de la petite bière et, au moins, Legault agit dans ses champs de compétence.
Mais tout ça, bien sûr, vous ne le lirez jamais dans La Presse. Une fois encore, ce média agit comme un organe de propagande du multiculturalisme canadien.