Que cachez-vous, M. Harper?

"L'affaire Maxime Bernier"



Stephen Harper avait promis aux Canadiens un gouvernement responsable, franc, scrupuleux. Plus le temps passe, plus se révèle ce qui semble être la vraie nature du cabinet conservateur: un gouvernement qui ne veut rendre compte à personne, ni au Parlement ni à la population canadienne. Le refus du premier ministre, du ministre de la Sécurité publique et de Maxime Bernier de témoigner devant un comité de la Chambre est la plus récente illustration de cette tendance malsaine.

On peut bien sûr discuter de la gravité réelle de cette affaire. Se demander, par exemple, si les documents laissés chez Julie Couillard étaient d'une importance telle que la sécurité nationale aurait pu être mise en péril.
Quoi qu'il en soit, bien que leur motivation soit évidemment partisane, les députés de l'opposition soulèvent des questions légitimes. Quand la police a-t-elle avisé le bureau du premier ministre des antécédents plus que troublants de Mme Couillard? Si elle l'a fait tardivement ou ne l'a pas fait du tout, pourquoi? Comment se fait-il que personne aux Affaires étrangères ne se soit rendu compte de la disparition de documents classés «secret»? M. Bernier a-t-il transmis à sa copine de l'époque des renseignements qui auraient pu intéresser des criminels?
Encore hier, le gouvernement a esquivé ces questions. Il est pourtant évident que Maxime Bernier doit s'expliquer sur des faits et gestes qui sont d'intérêt public. Il est clair aussi que le premier ministre et le ministre de la Sécurité publique doivent dire ce qu'ils savent et ce qu'ils savaient. Comme l'a souligné le juge John Gomery dans son rapport sur le scandale des commandites, «même ceux qui occupent les fonctions les plus hautes de l'État doivent rendre compte de leurs actions, non seulement devant le Parlement, mais aussi devant la population». Le rapport Gomery, M. le premier ministre, ça vous dit quelque chose?
En refusant de témoigner devant le comité de la sécurité publique, M. Bernier et les membres de ce gouvernement foulent aux pieds les fondements de la responsabilité ministérielle et de la démocratie parlementaire. Surtout, ils violent les engagements formels qu'ils ont pris lors de la campagne électorale de 2006. «L'heure de l'imputabilité est venue», déclarait Stephen Harper à la page 1 de la plateforme électorale de son parti. Il semble que l'heure en question soit déjà repartie...
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Les conservateurs n'ont pas tort de craindre que les audiences du comité tournent à la foire. Ils sont toutefois mal placés pour s'en plaindre, eux qui s'en sont donné à coeur joie lors de l'enquête du comité des comptes publics sur les commandites. De toute façon, foire ou pas, cela ne change rien au devoir des ministres de répondre de leurs actes devant le Parlement.
«La population conclura que ces gens ont peur de témoigner, qu'ils ont peur de faire face à leurs responsabilités et qu'ils n'ont aucun sens de l'honneur, a déclaré hier le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe. Quand on ne veut pas témoigner sous serment, c'est qu'on a sûrement des choses à cacher.» C'est en effet la conclusion qui s'impose devant le silence obstiné du gouvernement.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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