Il n’y a pas si longtemps, le professeur d’université était un érudit, un chercheur de vérité, un savant dans toute la force du mot. Il cherchait à publier le résultat de ses recherches dans les meilleures revues scientifiques. Il réfléchissait, il écrivait, il voulait collaborer au progrès de sa discipline. Il avait souvent une vaste culture qu’il avait acquise en fréquentant les grands auteurs.
Tel n’est plus le cas aujourd’hui. Le professeur d’université – c’est en tout cas ce que l’on observe dans plusieurs sciences sociales, dont la sociologie et l’anthropologie qui contribuent à tirer l’université vers le bas – s’est non seulement transformé en idéologue, mais aussi, c’est peut-être ça le pire, en fabulateur pathologique.
Il fait croire des chimères à ses étudiants, il leur impose ses idées politiques. Il leur dit que la vérité n’existe pas, que tout se vaut, que le genre est une construction sociale, que les universités sont colonisées par l’homme blanc. Il est relativiste, mais il est aussi politiquement correct. Deux caractéristiques qui mènent directement à la dérive.
Sauver le monde !
Le professeur d’université d’aujourd’hui est une belle âme, il veut sauver le monde, voire le monde occidental, qu’il déteste tant. Il souscrit souvent à la doctrine woke et il défend puérilement tous les groupes minoritaires. Il croit qu’il fait œuvre originale en inventant de fumantes doctrines comme l’autochtonisation, la dernière trouvaille de quelques sans-génie que l’on trouve de plus en plus à travers le Canada.
Cette doctrine nous dit que la science autochtone est sérieuse, qu’elle est comparable à la science occidentale. On argue même dans des cas extrêmes que les plantes autochtones ont une valeur curative. Souvent, ce qui est une fausseté, on soutient que nos universités occupent des territoires non cédés.
Les coûts d’un tel dérapage sont considérables, si l’on exclut le fait que certains professeurs du haut de leur chaire gagnent un salaire d’environ 150 000 $ par année, ce qui les place parmi les 1 ou 2 % des plus privilégiés de la société.
Les dommages humains
Mais il y a plus néfaste encore que ces considérations monétaires, à savoir les dommages humains qui découlent de leurs inepties et de leur malhonnêteté intellectuelle. Il est odieux que l’on enseigne autant d’idées qui défient le bon sens à de jeunes cerveaux encore en formation. Car le jeune qui s’inscrit à l’université est exposé à une kyrielle d’inepties tout en n’étant pas équipé pour les repousser. Une fois le bac terminé, il est souvent trop tard. Il est imprégné d’idées fausses qu’il croit vraies.
La liberté d’expression, oui, il faut très certainement l’encourager, mais la liberté de dire des inepties et des mensonges, non, cette forme de liberté doit être bannie. C’est le devoir du professeur de dire la vérité, sans quoi la faillite de l’université est inévitable.
Robert Leroux, professeur titulaire de sociologie à l'Université d’Ottawa
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