Gisèle Lalonde (1933-2022)

Merci madame Lalonde

François Legault s’explique… trop tard!

Tribune libre



 


«Montfort, fermé, jamais!».Trois mots qui incarnaient le leitmotiv de la militante franco-ontarienne Gisèle Lalonde pour s’opposer à la fermeture de l’Hôpital Monfort à la fin des années 1990. Gisèle Lalonde en avait fait son cheval de bataille. Trois mots qui auront galvanisé une foule de quelque 10 000 personnes au moment où le seul hôpital francophone de l’Ontario était menacé de fermeture par le gouvernement de Mike Harris. 

Gisèle Lalonde était une force de la nature hors de l’ordinaire. À cet effet,le chanteur Zachary Richard a souligné les qualités qui ont fait la force de la militante. «Avec sa force inépuisable et son énergie irrésistible, elle restera pour moi un exemple d’engagement positif et de courage.»

Décédée à l’âge de 89 ans, Mme Lalonde laisse derrière elle un long parcours qui a inspiré des générations de Franco-ontariens à continuer la lutte pour la protection de la langue française en Ontario. Son engagement pour la francophonie s’est reflété dans toutes les facettes de sa vie professionnelle. Que ce fut lorsqu’elle était enseignante, conseillère scolaire, présidente du Conseil des écoles séparées d’Ottawa, fondatrice du Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques ou mairesse de Vanier, son amour pour la langue française a été le fer de lance de toute sa vie pour la protection des droits linguistiques, culturels et sociaux des Franco-ontariens.

Dans un contexte où la promotion du franco-ontarien était soumis à la politique du petit pas de la part du gouvernement, et incarnait le parent pauvre des ministères de la Santé et de l’Éducation, Mme Lalonde aura été une force incommensurablement grande pour la francophonie. Son désir constant d’être aux premières loges des batailles de la francophonie aura été une inspiration pour les générations à venir… Aux noms de tous les Franco-ontariens, un sincère merci, Mme Lalonde, pour la ténacité que vous avez déployée pour assurer la défense et la survie du français en Ontario.

François Legault s’explique… trop tard!

La déclaration pour le moins inappropriée de François Legault eu égard au présumé coupable de la tuerie de trois innocentes victimes dans le grand Montréal en moins de 24 heures a fait couler beaucoup d’encre, et pour cause. En termes clairs, notre premier ministre a déclaré qu' « il était content qu’on soit débarrassés de cet individu-là ». Or, questionné sur ses propos au sujet du tueur quelques jours plus tard, François Legault a insisté sur le fait qu'il ne s'était jamais réjoui de la mort du suspect mais qu’« il était content que le suspect ait été mis hors d'état de nuire ».

Ce n’est pas la première fois que François Legault se met carrément « les pieds dans les plats ». On n’a qu’à se rappeler sa réplique pour le moins mesquine, voire malveillante, quand le président de l’Assemblée nationale a annoncé que le député libéral Pierre Arcand avait une question à poser, ce à quoi le premier répliqua : « ll est pas mort, lui?»

Mettons les choses au clair. François Legault est un homme intelligent et un politicien aguerri. Il sait différencier le poids des mots. Il connaissait sûrement les problèmes de santé mentale dont souffrait le suspect Abdulla Shaikh. Lorsque le premier ministre du Québec adresse la parole, il doit le faire avec la dignité que sa fonction exige de facto. Dans le cas qui nous concerne, les excuses sont inacceptables tout au moins en vertu de la présomption d’innocence. De surcroît, le suspect laisse une famille et des proches dans le deuil.

Dans ses excuses, François Legault débute par les mots « ce que je voulais dire... », des mots qui dénotent une erreur à corriger. Malheureusement, M. Legault, vous avez manqué de jugement, le mal est fait, il est trop tard pour les excuses !  


Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2091 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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