Les Québécois: les plus peureux du monde

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Clairvoyance et lucidité face à l'intolérable et l'inacceptable





Peur de tout, même du pétrole ... faut le faire


Faut parfois se regarder crûment dans le miroir et se voir tels que nous sommes véritablement: des peureux de première classe que certains nous répètent à satiété. Des peureux, ce sont des gens cimentés dans l'immobilisme et dans le modèle de la Révolution tranquille des années 60. Des pleutres qui résistent à la modernisation et à la réingénierie de l'État. Des trouillards qui deviennent jaloux, envieux et même agressifs envers ceux qui ont réussi dans la vie. Des dégonflés renfermés sur eux-mêmes et qui se défoulent sur les autres, comme sur nos compatriotes de l'Alberta qui veulent nous enrichir, malgré nous, en construisant un très long et superbe pipeline dans la province qui traversera de nombreux cours d'eau, municipalités et terres agricoles afin d'y acheminer leur pétrole «éthique» qu'ils qualifient, comme Stephen Harper, de ressource renouvelable. Comme l'avocat du parrain disait: «An offer you can't refuse».


Eh ben oui, il y a ici même au Québec des arriérés qui refusent vigoureusement le progrès et qui s'objectent à la construction de ce beau pipeline qui unira plusieurs provinces du centre et de l'est du pays. Un projet rassembleur (même si ça appartient au privé) et porteur d'un formidable projet de société qui, en plus, créera beaucoup de richesse au Québec qu'ils nous disent sans toutefois créer d'emplois une fois construit. Peut-être difficile à comprendre pour le très commun des mortels, mais c'est ça qui est ça et qui sera ça. Vous pigez?


Heureusement, il y a deux braves et même deux courageux qui veulent nous aider à nous désintoxiquant de cette peur maladive du pétrole de l'ouest. Bien évidemment, on retrouve ces deux gaillards à La Presse comme d'habitude. Tiens le 24 janvier 2013, il y a mon héros personnel, le chroniqueur Francis Vailles, qui a intitulé son épître ainsi: «Le Québec a peur du pétrole». Voilà bien dit qui dit tout. Mautadit que ça prend du courage pour nous dire la vérité sur ce que nous sommes indubitablement: des peureux.


Bon ben là, je suis sûr que je vais vous faire pleurer comme des bébés à la lecture du titre de ce touchant éditorial pondu par André Pratte, l'ex-éditorialiste en chef de La Presse, 16 mai 2013: «Il faut aider l'Alberta». Aider l'Alberta pas pour les terribles feux de forêt qui courent actuellement dans la région des sables bitumineux, mais en laissant leur pipeline et leur pétrole sale passer chez nous. Juste écrire le titre de son éditorial vient me chercher au fond de mes entrailles et me fait brailler à bouillantes larmes. Quelle belle marque de fraternité et de camaraderie.


André, si on aide l'Alberta, est-ce qu’on va avoir droit à un reçu de charité pour fins fiscales à titre de don à une œuvre pétrolière de bienfaisance? C'est pas pour rien que Justin Trudeau vient de nommer André Pratte comme sénateur. Il l'a bien mérité. Le sénateur Pratte nous invite à ne pas faire comme la Colombie-Britannique et Barack Obama aux États-Unis, qui ont refusé de construire chez eux un tel pipeline acheminant du pétrole albertain issu des sables bitumineux.


Peur aussi des entrepreneurs (oui, la peur nous tenaille)


Dans sa chronique du 9 novembre 2013, Vailles « strikes again» et, reprenant son courage légendaire à deux mains et à deux pieds, a écrit: «Le Québec a-t-il peur des entrepreneurs?» La réponse est bien évidemment oui. Ce sont ces mêmes Québécois qui veulent freiner la corruption et la collusion pratiquées chez nos entrepreneurs qui sont pourtant nécessaires à la création de richesse. Vous savez, mes amis, que la corruption et la collusion généralisées au Québec, ça fait monter les prix et, de ce fait, ça fait augmenter notre produit intérieur brut (PIB)? Et si ça accroit notre PIB, ça fait que nous sommes supposément plus riches collectivement que nous disent nos lucides économistes universitaires. Moi, je dis qu'au lieu de combattre la corruption et la collusion, faudrait la subventionner. Faudrait instaurer un prix annuel du plus grand corrupteur.


Et la peur des entrepreneurs provoque inévitablement et malheureusement: «L'oppression fiscale des entrepreneurs» (La Presse, 2 octobre 2012). Et oui Québécois, vous en êtes rendus là, très bas à oppresser fiscalement vos créateurs de richesse qui sont aussi vos bienfaiteurs qui vous font vivre. Vous n'avez pas honte? Une chance que l'on a au Québec des Jean Charest et des Philippe Couillard qui sont prêts à risquer leur vie afin de combattre l'injustice: «Les libéraux se battront contre "l'angoisse fiscale"» (La Presse, 26 septembre 2012). Et oui, je pleure encore. C'est pas seulement de l'angoisse, mais bel et bien de la torture fiscale à ces mécènes qui nous veulent du bien. C'est à rien n'y comprendre.


Le classique: la peur des riches


Pour justifier les criminelles inégalités économiques qui, selon notre grosse gomme, sont tout simplement naturelles, ah ben là, ils vont culpabiliser les chialeux de Québécois en invoquant, comme l'a souvent clamé l’étincelant chroniqueur Alain Dubuc de La Presse: «La peur des riches» (La Presse, 6 avril 2006). L'ex-ministre libéral du Développement économique, le banquier (un autre) Clément Gignac avait ajouté son grain de sel en disant: «Les Québécois doivent surmonter leur malaise face aux riches » (La Presse, 16 avril 2011). Selon eux, la richesse et la pauvreté sont naturelles. Et comme elles relèvent de phénomènes issus de la nature, y'a rien à faire. Vouloir, par des politiques fiscales et sociales atténuer quelque peu ces odieux écarts de richesse, viendrait fausser les lois naturelles et ne ferait qu'aggraver la situation. Vaut mieux, qu'ils nous disent, s'en remettre à la charité privée, au grand cœur des mécènes et des philanthropes pour aider un tant soit peu ces pauvres «naturels». D'ailleurs, des évangélistes américains autoproclamés et milliardaires le répètent souvent dans leur homélie à leurs ouailles: «Dieu veut que vous soyez riches» (Le Journal de Montréal, 30 mai 2005). Et aussi, selon leurs prétentions, Dieu veut que vous soyez pauvres. Écoutez, c'est plus fort que la nature, c'est divin.


Ah oui, il y a l'ex-ministre libéral des Finances, Raymond Bachand, devenu lobbyiste, entre autres pour Bombardier, et administrateur à la Banque Nationale, qui a claironné: «Il n'y a rien d'indécent à ce que des individus s'enrichissent» (La Presse, 12 janvier 2013). S'enrichissent comme lui par exemple. Il n'y a pas seulement des libéraux qui réprimandent les Québécois face à leur viscérale des riches, il y a aussi le Parti québécois, comme les ex-chefs de ce parti Pauline Marois et André Boisclair: «La nouvelle chef du PQ (Pauline Marois) exhorte les péquistes à cesser d'avoir peur des mots tels que richesse» et «Les Québécois ont peur du "succès" dit André Boisclair» (Le Devoir, 28 juin 2007 et 30 septembre 2006). Après ça, les cerveaux du Parti québécois se demandent pourquoi ils arrivent toujours derrière les libéraux dans les sondages même après l'éclatement de scandales de corruption et d'incompétence à répétition chez des ministres des gouvernements Couillard et Charest. Ce n'est pas en changeant de chef au PQ que les choses vont s'améliorer. Leur problème est plutôt «structurel».


Il y a aussi le patronat, en l’occurrence le président du Conseil du patronat du Québec, le «progressiste» Yves-Thomas Dorval, qui, dans une chronique de La Presse du 16 février 2013, a dit que face à la classe dominante «bienveillante»: «Le Québec (et les Québécois) riche de ses peurs» Et il y a une autre digne représentant du patronat, le journaliste et animateur René Vézina, qui a clamé: «Devenir riche n'est pas un crime» (Les Affaires, 19 janvier 2008). Qu'à cela ne tienne, pour René Vézina, quiconque critique ou veut taxer modérément les fortunés, là dans ce cas c’est grave, il vous accuse de faire: «La chasse aux riches est maintenant ouverte» (Les Affaires, 17 novembre 2012). Selon un sondage Léger Marketing- L'Actualité, bonne nouvelle, face aux riches: «Le Québec moins complexé» (Le Devoir, 10 novembre 2015). Moins complexé, dans le sens plus soumis.


Des ennemis et des jaloux à la chasse des riches


Les Québécois ne sont pas hélas les seuls à avoir supposément peur des riches en voulant, oh misère, les oppresser et les écraser fiscalement: «Obama s'attaque aux inégalités» et «Faisons payer les riches insiste Barack Obama» (Le Devoir, 21 janvier 2015 et 20 septembre 2011). Tout le contraire de Philippe Couillard qui lui a mis en place des politiques d'austérité qui ont accru les écarts «naturels» de richesse. Que Dieu le protège, il ne sait sûrement pas ce qu’il fait... Imaginiez, même le Fonds monétaire international (FMI) et l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), sont tombés sur la tête et ont été contaminés par les Québécois jaloux et envieux des riches: «OCDE: les Américains les mieux nantis devraient payer plus d'impôts» et «Taxez les riches, dit le FMI» (Le Devoir, 27 juin 2012 et 10 octobre 2013). À messieurs Couillard et Leitao, Obama, le FMI et l'OCDE prônent des hausses d'impôts sur le revenu pour les riches et non des hausses de taxes à la consommation qui frapperaient tout le monde et encore plus les moins riches. Messieurs, même Hillary Clinton: «Appelle à imposer les élites» (La Presse, 25 septembre 2012).


La clairvoyance des Québécois


Ce que la caste supérieure et leurs guignols universitaires interprètent comme de la peur, du complexe et de l'envie face aux riches, aux entrepreneurs, au pétrole, etc. n'est en fait que de la clairvoyance et de la lucidité du Québec face à l'intolérable et inacceptable montée des odieuses inégalités de richesse et du réchauffement climatique.


Les Québécois savent très bien que les riches sont devenus riches grâce à eux, que ce soit à titre de travailleur, de contribuable, de citoyen, etc. Ils ne prônent pas la parfaite égalité économique, mais juste de réduire ces écarts de richesse, qui sont devenus nettement criminels, par la mise en place de politiques fiscales et sociales équitables. Ils veulent aussi abolir la pauvreté dans une province aussi riche qui fait que des milliers d'enfants et d'adultes ne mangent pas à leur faim et se doivent, en toute absence de dignité, fréquenter régulièrement des banques alimentaires et des soupes populaires, même s'ils ont un emploi. Ils veulent la fin de l'hypocrite charité privée. Ils ne veulent pas la totale égalité économique, mais bel et bien l'égalité des chances dans la vie possible seulement par l'implantation de programmes sociaux et de services publics digne de se nom. Ils veulent aussi vivre un environnement sain qu'il faut cesser de détruire au nom du progrès économique. Les Québécois sont lucides et sont conscients de leur exploitation. Mais pour nos lucides autoproclamés, ce n'est pas ce genre de lucidité qu'ils recherchent chez les Québécois afin de pouvoir toujours plus continuer à les exploiter.


Tiens, pourquoi ne pas nous en remettre aux bons soins du gratin et de suite qui veulent seulement notre bien, à tout le moins ce qu'ils prétendent: «Des gens d'affaires veulent réveiller les Québécois» (Le Devoir, 15 septembre 2010). Nous réveiller dans le sens de nous endormir... s'entend. Et comme rien ne les arrête dans la quête de leur bonté extrême: «Le patronat veut libérer le potentiel du Québec» (La Presse, 17 février 2015). Libérer le potentiel du Québec comment et pour qui? Je vous le demande mes très chers amis. Difficile, je dirais, car les Québécois ont sûrement même peur de leur ombre, vu qu’ils auraient peur de tout à les écouter.




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