Ça y est, encore une fois, à la veille du vendredi saint, on enterre le PQ! Il n'est pas mort, donc il ne ressuscitera pas à la faveur de Pâques. Plusieurs commentateurs me laissent pantois, mais pas surpris, dans leur analyse de l'élection. Pour eux, le PQ est mort ou à l'agonie, il n'a plus sa place, ne propose rien et son chef n'a aucune qualité, rien que ça! Je les trouve un peu intellectuellement paresseux de toujours sortir le même disque. Le PQ a connu de meilleurs jours, sa route est difficile, mais il y a un chemin pour lui. Je ne vous dis pas qu'il va prendre le pouvoir à la prochaine élection, mais il représente l'indépendance, une option noble, légitime et nécessaire, qui à défaut de triompher, mérite d'être représentée, si la laïcité devait être battue en brèche par la cour suprême, le PQ sera bien utile.
La CAQ bénéficiait d'un contexte très favorable. Deux ans de pandémie à gouverner par décrets et conférences de presse, parfois exercice de propagande pour annoncer... la prochaine conférence de presse. Un gouvernement qui avait peu de comptes à rendre et des oppositions qui avaient peu de visibilité. Ajouter à ça que M. Legault a « donné » des chèques de 500$, juste avant le vote. Les oppositions ne font que commencer à avoir l'oreille de la population, mais la fatigue pandémique fait que l'électeur veut enterrer tout ce qui concerne la COVID, on peut le comprendre. La CAQ va avoir des comptes à rendre d'ici les prochaines élections, M. Legault devrait commencer à prendre la critique d'un peu moins haut.
Le commentariat blâme PSPP, chef du PQ, d'avoir livré un discours courageux et optimiste. Je ne voudrais pas d'un chef qui ferme les livres avec 30% du vote et qui démotiverait ses troupes. Il est un bon communicateur qui gagne à être connu. Les médias donnent peu de lumière au PQ et une lumière défavorable. Que le PQ se maintienne dans un tel contexte est une belle réussite. Le PQ avait un bon candidat en Pierre Nantel et des militants dévoués, qui ne sont pas là par opportunisme, mais par idéalisme. Ils se battent pour un Québec libre, résolument français et laïque
QS qui reçoit beaucoup de couverture médiatique et une couverture souvent complaisante, a subi un important recul. Le premier ministre met de l'avant QS au parlement, car il sait que QS ne pourra jamais même seulement s'approcher du pouvoir. CAQ et QS ont la même stratégie, ignorer le PQ, dans l'espoir qu'il devienne hors d'état de leur nuire. Un peu d'humilité M. Nadeau-Dubois.
Le PLQ a perdu la moitié de ses appuis, ne lui reste plus que les anglophones et les allophones qui le tiennent en otage. Mme Anglade a recommencé à se faire plus timide pour la défense du français. Elle a fait son acte de contrition, retour à la normale. Évidemment le PQ est décrété grand perdant de la partielle et non QS et le PLQ.
Le Parti Conservateur sera probablement plus compétitif au prochain scrutin que je l'aurais pensé. Son chef est bien connu à Québec et sa candidate dans Marie-Victorin était la plus connue sur le bulletin de vote, c'est souvent payant, se faire connaître est très difficile en politique.
Je salue tous les candidats, autres que celle de la CAQ, qui faisaient campagne avec le vent de face. Le bon exercice de la démocratie a besoin d'un débat vigoureux et ça commence avec des partis et des candidats, qui osent faire la lutte à un gouvernement au sommet dans les sondages.
Pierre Boucher,
Fonctionnaire retraité
Québec
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