Le droit de grève divise les associations étudiantes

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Requiem pour l'unité des étudiants

Tandis que la Fédération des cégeps et le recteur de l'UQAM Robert Proulx demandent à Québec d'encadrer le droit de grève des étudiants, le concept est loin de faire l'unanimité au sein de leurs associations.
Après avoir débattu de la question ces dernières années, la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) se dit maintenant favorable à une réglementation sur la question. « Cette année, il est devenu clair qu'un encadrement du droit de grève est un impératif pour que la démocratie étudiante puisse continuer à fonctionner sans qu'il y ait de dérive d'un côté comme de l'autre », a affirmé le président de la FECQ, Alexis Tremblay, à La Presse.
M. Tremblay ne souhaite pas, pour le moment, se prononcer spécifiquement sur ces éventuelles balises, mais se dit ouvert à en discuter avec le gouvernement. « On est conscients qu'avec une reconnaissance du droit de grève viennent des responsabilités, et on sera prêts à les assumer », dit-il.
La FECQ joint ainsi sa voix à celle de la Fédération des cégeps, qui regroupe les 48 collèges publics de la province et qui a demandé la semaine dernière au ministre de l'Éducation, François Blais, de reconnaître et de baliser ce droit, comme le rapportait La Presse dans son numéro d'hier.
La Confédération des associations d'étudiants et étudiantes de l'Université Laval (CADEUL) y est aussi favorable, selon ce qu'on peut lire dans son cahier de positions 2014-2015. Elle n'a pas rappeléLa Presse, hier.
L'ASSÉ « extrêmement méfiante »
Cependant, si l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) est d'avis qu'une reconnaissance du droit de grève apaiserait plusieurs tensions, elle refuse toute forme d'encadrement puisqu'elle se dit « extrêmement méfiante » envers le gouvernement.
« L'encadrement et la reconnaissance du droit de grève, ce sont deux choses distinctes », a affirmé la secrétaire aux communications par intérim Andra Florea. Elle ajoute que les règles démocratiques des associations membres sont déjà encadrées par des « procédures strictes ». Les modalités du vote sont décidées lors des assemblées, ce qui exclut toutefois le vote électronique.
« Dans les codes procéduraux et les chartes des différentes associations, ce processus de votation est interdit. L'ASSÉ a un mandat fort de démocratie directe et participative », a précisé Mme Florea. Un étudiant qui souhaiterait proposer ce type de vote devrait d'abord tenter de faire modifier la charte.
Quant à la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), elle n'a pas répondu à nos demandes d'entrevue. La Fédération n'a pas de position officielle à ce sujet, mais dans un rapport sur la question publié en janvier 2014, elle déclarait : « C'est le devoir de la communauté étudiante de déterminer les balises de leur [sa] propre démocratie. »
Finalement, la Fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal (FAECUM), qui s'est dernièrement désaffiliée de la FEUQ, n'a pas encore de position sur la question.
Chose certaine, les associations ne formeront pas un front uni pour forcer la main au ministre qui, du reste, a déclaré cette semaine qu'il ne croyait pas au droit de grève des étudiants, fermant ainsi la porte à toute discussion concernant d'éventuelles balises.


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