Au dernier congrès de la CAQ, François Legault a sorti un lapin de son chapeau. Pour sauver le Québec de la «louisianisation», la «survie» de la nation doit passer par le rapatriement de tous les pouvoirs en immigration. Dans cette foulée, il demande aux Québécois de lui donner un «mandat fort» le 3 octobre prochain pour pouvoir négocier avec Ottawa.
Comme par miracle, cette majorité forte à l’Assemblée nationale lui donnerait un «rapport de forces» capable de faire reculer Justin Trudeau sur son intention bien arrêtée de ne pas reculer d’un iota sur sa position eu égard à l’immigration.
Foutaise! En 1981, le PQ raflait 49,26% des voix aux élections et cela n’empêcha pas Pierre Elliott Trudeau d’imposer au Québec une constitution dont il ne voulait pas. Dans les faits, l’ampleur de la majorité d’un gouvernement n’a jamais renforcé son rapport de forces face au fédéral.
Le français recule au Québec. C'est une réalité bien documentée. Or, pour mettre un frein à ce recul, le choix est clair. Ou le Québec acquiert son indépendance, ce qui, de toute évidence, ne semble pas être dans les cartons de François Legault... du moins pour l’instant. Ou il investit le maximum de ressources pour une intégration plus costaude des immigrants, il donne plus de pouvoirs à la loi 101 et l’étend aux cégeps.
Dans les faits, le Québec contrôle déjà la majeure partie de son immigration. Dans ces circonstances, si François Legault persiste dans ses velléités de rapatrier tous les pouvoirs en immigration lors de la campagne électorale, il risque d’en faire son talon d’Achille tout au cours de la campagne, et de fournir des munitions aux partis d’opposition, notamment au PQ. qui ne ratera pas l’occasion de remettre l’indépendance du Québec sur la table.
Henri Marineau, Québec
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