Bois d’œuvre: surtaxe américaine «abusive» et «injustifiée», selon Québec

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Négocier à armes inégales





Le gouvernement du Québec a dénoncé mardi les droits antidumping de 6,87 % sur le bois d'œuvre québécois et canadien imposés par le Département du commerce des États-Unis, lundi.


Le gouvernement Couillard juge cette surtaxe «abusive» et «injustifiée». Elle s’ajoute à des droits supplémentaires imposés en avril par Washington de 12,82 % pour le bois de Produits forestiers Résolu et de 19,88 % pour les autres compagnies forestières au Québec.


«Nous sommes déçus de cette autre décision du DOC, que nous jugeons injustifiée. Ces droits antidumping, en plus de la surtaxe imposée par le DOC en avril dernier, menacent grandement la santé financière de notre industrie», a affirmé la ministre de l’Économie, Dominique Anglade, par communiqué, mardi.


Même son de cloche de la part du ministre des Forêts du Québec.


«Au Québec, dans toutes les régions, ce sont 60 000 emplois qui sont touchés par ce conflit injuste ». Depuis 2013, le Québec a véritablement fait ses devoirs pour mettre en place un régime forestier qui permet notamment de démontrer aux Américains que le bois du Québec n'est pas subventionné. L'industrie du bois d'œuvre résineux est un secteur majeur de notre économie, et le Québec doit préserver sa compétitivité», a précisé Luc Blanchette.


CSN «outrée»


La CSN a également déploré ce geste de Washington en se disant «outrée» par cette décision.


«Déjà lors du conflit de 2001, aucune charge de droits antidumping n'aurait dû s'appliquer puisque les Américains avaient échoué à démontrer que les producteurs canadiens vendaient leur bois aux États-Unis sous le coût de production. Notre voisin du sud est obstiné et ses tendances protectionnistes très inquiétantes», a dit le président de la Fédération de l'industrie manufacturière (FIM-CSN), Mathieu Lafleur, par communiqué.


«On peut déjà prévoir pour le Québec des fermetures d'usines et des pertes d'emplois par dizaine de milliers. Non seulement les producteurs et les travailleurs de la forêt seront affectés, mais toute leur famille et leur région vont être frappées de plein fouet par une décision aussi injuste et irrationnelle», a-t-il ajouté.


La CSN estime que les provinces, le fédéral, les syndicats et les entreprises doivent maintenir un front commun afin de négocier avec les États-Unis.




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