Une vision toxique de la société qui divise

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Les Canadiens français méprisés par les gens qu'ils accueillent


C’est Sébastien Desrosiers, de la télévision fédérale, qui rapportait dimanche sur Twitter la citation suivante, alors qu’il couvrait la manifestation contre le racisme.


« La directrice de la Ligue des Noirs nouvelle génération, Anastasia Marcelin, regarde notre caméra et dirige ceci aux gouvernements : “Le Québec n’appartient pas qu’aux Blancs. Le Québec, d’abord, appartient aux Premières Nations. Il appartient aussi aux immigrants”. »


Anastasia Marcelin n’est pas n’importe qui. C’était une des organisatrices de la manifestation. Elle parle au nom des autres.


On notera d’abord l’immense mépris qu’elle exprime pour l’histoire du Québec.


Québec


Le peuple québécois n’est plus fondateur de son pays. Le conflit historique entre les Français et les Anglais est neutralisé, et même aboli, au nom d’une vision racialiste du monde. Tout ce qui compte, c’est la couleur de peau.


Arrivée au Québec à 14 ans, elle considère manifestement que son pays d’accueil ne comprenait rien à sa propre histoire et veut le rééduquer. Un tel discours prétend réclamer la justice. En fait, il s’agit d’un discours conquérant, agressif et colonialiste, qui tourne en ridicule le peuple québécois, en l’expropriant de son histoire.


Hélas, ce discours est plus fréquent qu’on ne le croit.


Dans une vidéo qui a beaucoup tourné sur Facebook ces derniers jours, Thierry Lindor, autrefois gestionnaire de l’image de Dominique Anglade, donnait sa vision de l’histoire du Québec.








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Il faudrait plusieurs chroniques pour démonter l’amas de faussetés qui s’y trouvait – ce qui n’empêche pas ceux qui commentent la vidéo de féliciter son auteur pour son érudition. L’inculture triomphe, l’ignorance aussi.


Mais on en retiendra une chose : il tourne en ridicule l’oppression historique de ceux qu’on appelait les Canadiens français. Au fil des siècles, elle ne serait rien comparée à la situation des populations issues de l’immigration. Notre vision de notre histoire reposerait sur une fraude.


Il faudrait quand même, de temps en temps, respecter les Québécois. Ou du moins, faire semblant.


Je ne doute pas qu’ils sont nombreux parmi les marcheurs du dimanche à vouloir servir une cause juste.


Mais je constate que s’exprime aussi chez plusieurs de leurs leaders un mélange de mépris et de haine pour les Québécois francophones. Ils parlent de solidarité, mais encouragent la guerre des races. Ils accusent le Québec de tous les noms, mais se montrent bien peu disposés à l’autocritique.


Immigration


Le problème est politique. Le Canada a toujours cherché à éloigner les nouveaux arrivants de la majorité historique francophone, en les décourageant de s’identifier à elle. Résultat : les Québécois francophones sont méprisés chez eux par certaines personnes qu’ils accueillent. C’est le grand tabou du Québec contemporain. Akos Verboczy, dans Rhapsodie québécoise, avait déjà soulevé la question avec franchise et délicatesse. Il vaudrait la peine de relire son livre.


Actuellement, on ne nous demande pas de nous agenouiller au nom de la solidarité. On exige un geste de soumission devant une vision toxique de la société, qui divise en prétendant rassembler.


Il y a des limites à faire preuve de mollesse. Nous ne nous agenouillerons pas.




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