Une policière à la tête de Patrimoine canadien

Shelly Glover a été agente d’infiltration au Manitoba

Ubuesque...

Lorsqu’elle a décidé de prendre un congé sabbatique des forces de l’ordre, en 2008, l’agente Glover voulait se lancer en politique pour faire modifier le Code criminel afin de mieux protéger les victimes et faire reconnaître la responsabilité des criminels.

Cette année-là, Shelly Glover a été élue députée du Parti conservateur dans la circonscription de Saint-Boniface, au Manitoba, où elle a su conquérir l’électorat francophone. Bien qu’elle soit d’abord anglophone et Métisse, la ministre Glover a appris le français dans divers programmes d’immersion tout au long de sa jeunesse.

Son bilinguisme lui a d’ailleurs permis de se distinguer dans l’équipe de Stephen Harper et d’occuper, dès son premier mandat, le poste de secrétaire parlementaire aux langues officielles. En 2009, elle avait fait parler d’elle alors qu’elle avait voté contre le projet de loi sur le bilinguisme des juges à la Cour suprême du Canada.

Elle s’était ainsi défendue : « Je suis considérée comme bilingue. Les gens croient que je viens du Québec quand je parle français, mais je dois parfois utiliser les traductions […], il y a des expressions culturelles du Québec que je ne comprends pas. Nous croyons donc que nous avons besoin des meilleurs juges à la Cour suprême avec les meilleures compétences. C’est pourquoi nous ne pouvons pas exiger les meilleures compétences linguistiques, mais les meilleurs juges. »
Responsable de la culture

Quatre ans plus tard, Shelly Glover se retrouve à 46 ans à gérer l’important portefeuille du Patrimoine canadien et des Langues officielles. À première vue, sa nomination est surprenante, puisque son expertise est loin d’être dans le domaine culturel. Lors de la campagne électorale en 2011, la nouvelle ministre avait du reste cité le livre Taltos d’Anne Rice comme son livre préféré.

Elle se vante surtout d’être mère de cinq enfants, passionnée de soccer et femme engagée auprès de divers organismes sans but lucratif. Néanmoins, la nouvelle ministre a déjà dit au Globe and Mail que le jour où elle n’apportera plus d’idées nouvelles en tant qu’élue, ce sera pour elle le temps de se retirer de la politique et de remettre son uniforme bleu. Façon de dire qu’elle reste policière dans l’âme.


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