ANGLAIS INTENSIF

Une étude de l’ENAP donne du poids aux intentions des libéraux

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Les Libéraux vont s'appuyer sur les conclusions d'un rapport dénué de toute rigueur méthodologique

Un rapport vient conforter le gouvernement libéral dans ses intentions d’implanter le programme d’anglais intensif en 6e année dans toutes les écoles du Québec. Produite par l’École nationale d’administration publique (ENAP) à la demande de l’ex-ministre de l’Éducation Marie Malavoy, l’étude laisse entendre que le programme est, règle générale, perçu comme ayant des « effets positifs ». Cela est toutefois un peu moins vrai pour les élèves handicapés et en difficulté d’apprentissage.

Cela « ne [semble] pas être en contradiction avec les propositions » du Parti libéral du Québec, a déclaré le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc. Il compte s’appuyer aussi sur l’avis que le Conseil supérieur de l’éducation rendra public cet été.

Les auteurs ont également conclu que « des efforts additionnels sont nécessaires pour augmenter » les heures d’anglais. Ils font valoir deux « raisons stratégiques majeures », soit l’ampleur de la demande pour ce type de programme et l’impératif de compter sur des individus bilingues dans une société qui aspire à la « prospérité économique ».

À ce compte-là, il n’y aura jamais assez d’heures d’enseignement d’une langue qui garantit le succès économique et la mobilité sociale, ont ironisé Virginie Hébert et Frédéric Lacroix, des parents qui militent contre le programme.

Le rapport, très détaillé et complexe, a été réalisé à partir de sondages sur les opinions et les perceptions des acteurs du milieu (directions d’école, parents, enseignants, etc.) « étant donné qu’il n’y a pas de données probantes disponibles pour l’instant ». C’est justement « la plus grande déception » de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ). « Ça s’appuie sur des perceptions », a dit la présidente, Josée Scalabrini. « On attendait un portrait réel de la situation et on n’en a pas. Il manque des éléments importants. »

Impact positif sur l’apprentissage

Le programme d’anglais intensif en 6e année consiste à enseigner la langue de Shakespeare la moitié de l’année et de concentrer les autres matières dans l’autre moitié. Les résultats indiquent que l’impact sur l’apprentissage en général des élèves est de « positif » à « très positif », pour les parents, les directions d’école et les directeurs des services éducatifs dans les commissions scolaires. Les enseignants seraient en majorité d’accord sur ce point.

Toutefois, concernant les effets du programme sur le français et les autres matières, les parents sont « très enthousiastes » et croient à un impact positif (67 %), tandis que les directeurs d’école, par exemple, sont « moins affirmatifs à ce sujet ». L’effet de l’anglais sur les autres matières serait « neutre », de l’avis des enseignants titulaires.

Il n’y a que pour les élèves en difficulté que les perceptions de l’enseignement de l’anglais intensif sont moins positives. Environ 50 % des parents voient d’un bon oeil l’impact du programme sur la réussite de leur enfant, mais le quart juge qu’il aurait produit un effet « plutôt » ou « très » négatif.

Les chercheurs de l’ENAP ont également analysé l’enseignement de l’anglais au premier cycle du primaire, un programme qui avait été implanté en 2006 et qui n’avait pas fait l’objet d’une évaluation. Le bilan est, somme toute, positif.


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