Mouvement étudiant

Un gouvernement à la dérive !

Le mieux qu’il puisse faire dans les circonstances actuelles est d’établir un moratoire sur le dégel des frais de scolarité, jusqu’aux prochaines élections, c’est-à-dire jusqu’à une cuisante défaite d’un parti illégitime et corrompu.

Conflit étudiant - grève illimitée - printemps 2012

Il devient de plus en plus évident que le gouvernement libéral se trouve actuellement dans une dérive totale relativement au mouvement étudiant, et que Monsieur Charest a “les deux mains” sur le gouvernail d’un navire que l’on devine être Le Titanic !
Chacun sait, à part Monsieur Charest, que gouverner, c’est prévoir. Or, s’il est vain d’espérer que le gouvernement libéral soit visionnaire, on peut quand même exiger qu’il se comporte à la tête de l’État d’une manière responsable. Cela n’a manifestement pas été le cas dans l’attitude du gouvernement, qui se trouve dans une situation de crise inédite, provoquée en bonne partie par une stratégie à très courte vue, alternant fermeture et provocation (proposition d’endettement comme “solution” aux revendications étudiantes, et présente tentative de coup de force contre le mouvement étudiant).
La stratégie mise en place le mardi 10 avril par une ministre de l’éducation en état de panique, consistant à se cacher derrière les directions scolaires pour tenter un coup de force contre le mouvement étudiant, cela est manifestement un échec majeur. Il apparaît de plus en plus clairement que les directions des collèges et universités ne veulent pas porter l’odieux d’une stratégie antidémocratique que le gouvernement libéral est trop lâche pour assumer éthiquement et politiquement. Les directions scolaires constatent aussi que la lamentable stratégie gouvernementale que le gouvernement Charest tente de leur imposer, aboutit à aggraver la présente crise et crée une situation à fort potentiel de dérapage … !
Ce jeudi 12 avril, Monsieur Charest, face à un chaos avéré et un désastre appréhendé, résultant de la stratégie gouvernementale, donne un coup de barre approximatif, tout en continuant à se délester de sa responsabilité : «Nous laissons à chaque institution le soin de prendre les décisions qu'elles doivent prendre en fonction de plusieurs critères qui incluent la sécurité, qui incluent également la gestion de son établissement» («Charest énonce des critères déterminant la reprise des cours», Alexandre Robillard (La Presse Canadienne, Sao Paulo, Brésil), La Presse, Montréal, 12-4-2012.). Cette volte-face du premier ministre, désavouant implicitement les directives énoncées par la voix de la ministre de l’éducation pour forcer la reprise des cours, indique bien que le “capitaine” est à la barre d’un navire à la dérive.
Une véritable solution à la crise s’impose d’urgence, et le gouvernement libéral n’a manifestement pas la compétence pour l’élaborer et la mettre en œuvre. Le mieux qu’il puisse faire dans les circonstances actuelles est d’établir un moratoire sur le dégel des frais de scolarité, jusqu’aux prochaines élections, c’est-à-dire jusqu’à une cuisante défaite d’un parti illégitime et corrompu.
Yves Claudé


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1 commentaire

  • Stefan Allinger Répondre

    14 avril 2012


    Bien dit M. Claudé,
    Il y a d'ailleurs une pétition à cette effet sur le site de l'assemblée nationale. Déjà 12000 signatures.
    C'est rendu une question d'orgueil à savoir que celui qui a le pouvoir ne veut pas plier devant un mouvement étudiant beaucoup plus coriace que prévu. Les stratégies gouvernementales ont tous échouées, ils en sont rendu a faire passer les étudiants pour des petits terroristes masqués.
    J'ai été dégoûté de voir à RDI l'image d'un manifestant avec des lunettes de ski et un foulard sur la tête en parallèle d'images d'une belle classe de beaux étudiants studieux et souriants.
    Quelle malhonnêteté intellectuelle.
    J'espère que les étudiants vont continuer jusqu'à la victoire.
    Stefan Allinger