Tintin, cesse de pleurer

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Fais un homme de toi, Tintin, et indigne-toi !





Des événements aussi tragiques que les attentats de Bruxelles révèlent d’étranges aspects de la psychologie dominante de l’Occident.


Dans les heures qui ont suivi les attentats, on a vu se multiplier sur internet de singulières photos. Sur les unes, une frite belge faisait un doigt d’honneur aux djihadistes. Il s’agissait, je crois comprendre, de dire que l’humour vaincrait la violence.


Sur les autres, on voyait Tintin pleurer. Comme si devant le drame, on ne pouvait que verser des larmes et qu’il fallait baigner dans ses sanglots. C’est cette dernière photo qui est la plus parlante.


Que nous dit-elle? Que nos sociétés ont, devant la violence islamiste, le cerveau paralysé par l’honneur et l’émotion. Elles ne savent que hurler de douleur ou sangloter. Elles errent ensuite, en se demandant pourquoi on les déteste, sans jamais vraiment comprendre pourquoi.


Mais ce besoin de communiquer par une image sa tristesse a quelque chose d’enfantin.


Enfantin


On veut moins comprendre qu’afficher sa douleur, comme si c’était la seule manière de demeurer vraiment humain devant l’événement.


C’est ce qui poussait aussi les Bruxellois, mercredi, à se rassembler pour se faire des câlins et des bisous. Ils ont écrit des messages à la craie sur la route, pour dire que l’amour l’emporterait sur la guerre.


Comment ne pas voir dans tout cela une forme de mièvrerie humanitaire et d’incapacité à faire preuve de la seule émotion qui tienne devant une telle agression: la colère qui pousse à la révolte?


Car c’est bien cela qu’on aurait souhaité voir sur les fameux médias sociaux.


De la colère. Un désir de se défendre. Une volonté de ne pas laisser de tels actes impunis. Une capacité de réaction, en d’autres mots, et non pas un effondrement psychologique qui laisse croire que nos sociétés sont composées en bonne partie d’invertébrés aux glandes lacrymales atrophiées.


C’est cette colère et cette révolte qui pourraient alimenter une véritable riposte. C’est celle des peuples qui en ont assez d’être humiliés et agressés. Mais l’Occident retourne cette violence vers lui.


Masochisme


Si on l’agresse, c’est probablement sa faute. Si on le hait, c’est probablement à cause de ce qu’il a fait.


Alors non seulement il se fait attaquer, mais il se convainc en plus qu’il l’a cherché.


Le vrai coupable, c’est lui. Il cultive le plaisir morbide du masochisme.


Il ne sait plus quoi faire d’autre alors que d’errer sans fin en priant pour qu’un jour, cette absurde violence cesse entre les hommes.


Ne suffirait-il pas de se parler pour se comprendre? C’est le cri d’un désespéré.


On aurait envie de dire: Tintin, cesse de pleurer, reprends-toi en main, comporte-toi comme un adulte.


Exige de ton gouvernement qu’il se tienne droit, qu’il traite nos ennemis comme des ennemis, et non comme des victimes en révolte contre l’oppresseur européen.


Assume ta colère féconde.


Comme l’aurait dit Don Corleone dans Le Parrain, «You can act like a man»!




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