Soutien à Djemila Benhabib

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Les procès en sorcellerie ne sont pas terminés. Même au cœur des démocraties sécularisées, les opposants à l’islamisme subissent une intimidation à la fois physique et juridique

Les procès en sorcellerie ne sont pas terminés. Même au cœur des démocraties sécularisées, les opposants à l’islamisme subissent une intimidation à la fois physique et juridique.
Aujourd’hui s’ouvre à Montréal le procès de Djemila Benhabib, infatigable combattante de la laïcité de l’Algérie, où elle est née, jusqu’au Canada.
Le procès est intenté par un établissement scolaire privé portant le nom d’Écoles musulmanes de Montréal (EMMS). Il est subventionné à hauteur de 425 000 $ par le ministère de l’éducation. Ce qui est en soi scandaleux.
L’autre scandale, c’est que ce procès vise clairement la liberté d’expression.
Cet établissement religieux reproche à Djemila Benhabib d’avoir dénoncé sur son blog l’endoctrinement pratiqué par ces établissements confessionnels, celui qu’elle a elle-même subi en Algérie et qui a précipité le pire : le port obligatoire du voile islamique par des petites filles et la récitation de versets appelant à exterminer les mécréants.
Dans l’un de ses livres, Ma vie à contre-Coran, elle raconte : « J’étais debout, moi aussi, pour demander la flagellation des adultères et l’extermination des mécréants. » Elle sait le courage qu’il faut pour résister à cette propagande. Tous les jours, des dissidents de l’islamisme sont menacés, traînés en justice, quand ils ne sont pas exécutés…
Comme cet autre opposant à l’islamisme, Jordanien, athée et non chrétien, qui devait comparaitre devant ses juges. Nahed Hattar avait publié une caricature pour se moquer des jihadistes, où Dieu exigeait qu’on lui serve du vin. Poursuivi pour « atteinte à l’islam » devant un tribunal, il a été abattu en s’y rendant…
Le Canada, ni aucune démocratie sécularisée, ne devrait autoriser ses tribunaux à devenir les instruments de cette intimidation intégriste. Ces procès épuisent les résistants, et les désignent pour cibles… En les faisant passer pour « islamophobes », depuis Rushdie jusqu’à aujourd’hui. Combien de dissidents doivent craindre pour leur vie s’ils ne renoncent à pas à leurs idées ?
Les bourreaux ont appris à se servir de la démocratie libérale pour la retourner contre elle-même. Il est temps de le réaliser.
Au lieu de tourner des clips pour dire à toutes les communautés qu’il les aime, le premier ministre Justin Trudeau tient là une occasion de prouver qu’il est progressiste : faire preuve d’un peu de courage politique en soutenant ceux qu’on intimide.
Pour avoir subi mainte fois ces procès en sorcellerie, avec Charlie et ça continue depuis, je soutiens Djemila et je souhaite que ce tribunal donne tort à ceux qui veulent la faire taire.
Caroline Fourest


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