Remettre le Québec sur les rails: l'audace d'un TGV!

TGV : Montréal - Windsor/ Montréal - New York



Je suis en parfait accord avec Daniel Breton qui, dans une lettre d'opinion du 16 juillet dernier, demandait aux québécois de faire preuve d'audace avant qu'il ne soit trop tard. En réponse à sa demande, voici l'explication d'un projet porteur d'avenir et qui devrait être supporté par une majorité d'acteurs concernés par sa réalisation.
Tout comme John F. Kennedy qui avait confié la mission aux scientifiques de la NASA d'envoyer un Américain sur la Lune avant la fin de la décennie des années 1960, le président actuel des États-Unis, Barack Obama, a confié à l'ancien vice-président, Al Gore, le soin de parvenir en moins de dix ans à permettre à leur pays d'accéder à l'indépendance énergétique. Pour y parvenir, différentes mesures ont été mises de l'avant notamment, un mouvement (de type citoyen) appelé «Repower America» et une enveloppe de 1,5 milliard $US pouvant contribuer à aider toute organisation qui réalisera un projet de TGV en amérique.
C'est là que notre projet quitte la gare. Le Québec a tout ce qu'il faut pour assumer le leadership de la construction d'un premier TGV en Amérique du Nord. Bombardier fabrique déjà les locomotives et les wagons, Hydro-Québec pourrait fournir l'énergie nécessaire à son fonctionnement et il serait rapidement faisable d'identifier des fournisseurs de haut niveau pour fournir les rails, les traverses et assurer l'électrification du rail (poteaux et filage). Mais plusieurs personnes vous diront que nous n'avons pas le volume pour le réaliser et qu'il en serait donc trop coûteux. Un truc d'écologistes et d'utopistes... Rien n'est plus faux.
Hostilité
Le 26 juillet 2008, Denis de Belleval, président-directeur général de Via Rail Canada de 1987 à 1989, indiquait dans une lettre d'opinion qu'une étude des plus rigoureuses réalisée pendant son mandat sur le projet de TGV entre Québec et Windsor «démontrait la faisabilité technique et financière du projet et sa pertinence»... malheureusement, [...] «la haute fonction publique fédérale concernée [Transports, Finances, Conseil privé] a accueilli le rapport de 1989 avec hostilité [...]» pour le faire disparaître sur une tablette.
L'industrie pétrolière, aéronautique et automobile avaient fait leur travail...
Il faut que le plus rapidement possible M. Charest et une équipe désignée d'acteurs des mondes politique, social et de l'entreprise forcent la main à Via Rail, au CN et aux autres fournisseurs pour que, comme le recommande M. de Belleval soient investis «entre 100 et 200 millions de dollars afin de réaliser une étude détaillée d'avant-projet, comme on la désigne dans le milieu de l'ingénierie. Par la suite, une décision éclairée pourrait être finalement prise quant au choix de l'option technologique; puis, on devrait effectuer les plans et devis détaillés et décider du montage financier et institutionnel approprié avant de lancer les travaux» devant être complétés dans «un délai d'environ cinq années».
Il faut rapidement réaliser un démo du TGV qui relierait le centre-ville de Montréal à son aéroport (et oui, le TGV n'irait pas à pleine vitesse tout comme une Ferrari ne va pas à 330 à l'heure dans la place Bonaventure lors du salon de l'auto).
Comme à Barcelone, ce TGV pourrait être relié en souterrain au métro et permettre, comme à Hong Kong, aux touristes et gens d'affaires de s'enregistrer, bagages compris.
Ensuite et parallèlement viendrait la réalisation des sections entre Montréal et Québec (imaginez le trajet en à peine une heure...) ainsi qu'entre Montréal et New York. Enfin, cette dernière section pourrait être subséquemment reliée à un réseau de train à très grande vitesse pour les villes de New York, Boston, Philadelphie et Washington.
Comme le rappelle Daniel Breton: «Le dernier à lancer un défi énergétique à son peuple en Amérique du Nord a été Jimmy Carter, en 1977.» Rien n'empêche notre premier ministre (supporté par le fédéral et par toutes les activités qui vont entourer la conférence des Nations unies de Copenhague sur les changements climatiques) d'investir de façon audacieuse et visionnaire dans des solutions qui feront progresser l'économie et l'environnement du Québec pour plusieurs décennies. Rien n'empêche de lancer un programme des plus énergiques visant à améliorer l'efficacité énergétique du Québec, de chaque personne, organisation publique et entreprise de façon à fournir l'énergie électrique pour le TGV au coût environnemental et économique le plus bas.
Tout comme Obama, M. Charest devrait lancer un défi aux Québécois et supporter l'audace et l'innovation, à l'instar de JFK avant eux. Il nous faut des leaders québécois capables de traduire : «YES WE CAN». Enfin, comme le disait Bono de U2 dans leur tournée Vertigo de 2005: «Ce n'est plus le temps d'envoyer les hommes sur la Lune, c'est plutôt le temps de ramener les humains les deux pieds sur Terre» [...]pour que nous fassions face à nos obligations envers les générations futures avant que le réchauffement climatique et les autres formes de pollution hypothèquent trop sérieusement l'avenir de nos enfants et petits-enfants. Une question de vision et de génération.
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Rock Beaudet, Montréal


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