Élections à date fixe

Pourquoi pas au Québec ?

Élection Québec 2012


Le gouvernement Charest approchant de la fin de son mandat de quatre ans, des élections peuvent être déclenchées à tout moment. Chaque geste du premier ministre est désormais analysé sous cet angle. Ainsi, le Parti québécois et la Coalition avenir Québec ont vu dans la tenue d’une réunion du Conseil général du Parti libéral de ce week-end un indice certain de l’imminence d’un scrutin. La chose apparaissait d’autant plus vraisemblable que s’approfondissait de jour en jour l’impasse où se trouve le conflit opposant le gouvernement aux fédérations étudiantes.

Que fera Jean Charest ? Il pourrait de fait prendre prétexte de ce conflit, si l’impasse persiste, pour déclencher des élections. Il pourrait, par contre, prolonger son mandat d’une autre année, puisque ce dernier est légalement de cinq ans. Ce qui est toutefois certain, c’est que tout ce que le gouvernement et l’opposition feront désormais aura une couleur électorale. Les uns et les autres se prêteront sans cesse des intentions, comme ce reproche fait au premier ministre d’avoir tenu la ligne dure face aux étudiants pour se faire du capital politique. Étant assuré dès lors d’avoir le pire de la politique partisane, aussi bien souhaiter avoir des élections le plus tôt possible.
Ce serait bien différent si nous avions des élections à date fixe. Périodiquement, cette idée refait surface ; hier, c’était la CAQ qui la mettait à son programme, mais sans qu’elle trouve jamais preneur. Les premiers ministres québécois, les péquistes comme les libéraux, n’ont jamais voulu se priver de l’avantage que leur confère le privilège de choisir la date des élections. Leur argument n’est pas aussi trivial. À leurs yeux, ce serait limiter le pouvoir d’un chef de gouvernement de faire appel au peuple pour dénouer des situations de crise.
Il faut leur opposer que l’effet véritable d’élections à date fixe serait de forcer un premier ministre à gouverner autrement. Lors d’une crise, force leur serait de tout faire pour la dénouer. Dans le cas de la grève des étudiants, les libéraux auraient été forcés sans doute de gérer différemment ce conflit, sachant qu’il n’y a pas de fuite en avant possible. Et ça fonctionne. Le gouvernement McGuinty en Ontario s’est ainsi rendu au terme de son mandat de quatre ans sans problème. Le fait de ne pas avoir le privilège de choisir la date du scrutin ne l’a pas empêché de se faire réélire. Pourquoi ce qui est bon ailleurs ne le serait-il pas au Québec ?


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