Pourquoi j’ai participé à la manifestation du 22 juillet à Québec.

Tribune libre

Texte publié dans Le Devoir du mardi 24 juillet 2012

Parce que comme baby-boomer, j’ai profité moi-même d’un régime de frais de scolarité peu élevés et que je trouve juste que les jeunes d’aujourd’hui aient accès à leur tour à une formation universitaire à un prix équivalent à ce que les gens de ma génération ont dû payer ;

Parce que je trouve contradictoire le fait que pour éviter une augmentation de la dette collective pour ne pas en faire payer le prix aux générations futures, on demande aux étudiants de s’endetter plus individuellement ;

Parce que si l’éducation permet, en principe, des emplois mieux rémunérés dans le futur et que ceux-ci entraîneraient plus d’impôts au gouvernement, il me semble illogique pour celui-ci de limiter l’accès à l’éducation universitaire maintenant et de se priver ainsi des revenus potentiellement intéressants plus tard;

Parce que si nous voulons conserver l’accès gratuit aux soins de santé, nous avons besoin que nos jeunes paient plus d’impôts dans l’avenir grâce à des emplois bien rémunérés. En conséquence nous avons intérêt à contribuer au financement des études de nos jeunes ;

Parce qu’il y a des économies à faire dans le système d’enseignement universitaire;

Parce que les jeunes sont notre relève et que c’est par eux que passe notre avenir;

Parce que même si les jeunes n’ont pas toujours raison, une société a toujours tort de ne pas les écouter ;

Parce que la manifestation d’aujourd’hui était pacifique ;

Parce que cette manifestation n’avait pas lieu en période électorale;

Parce que j’ai toujours combattu et milité pour la liberté d’expression et d’association même si cela permet à des personnes ayant des opinions contraires aux miennes de les exprimer.

Antoine Dubé
Citoyen de Lévis


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    25 juillet 2012

    J'ai moi-même porté ces mêmes discours aux récalcitrants de l'aide que l'on pourrait amener aux étudiants. Je ne suis pas en mesure de mesurer l'impact de leur accorder la gratuité, mais je suis de ceux qui préconisent de réellement aider les étudiants.
    Ce sont les payeurs de taxes de demain. Plusieurs gens dans la soixantaine ne la trouveront pas drôle lorsqu'ils constateront lors de la vente de leur propriété, qu'ils doivent subir une perte de 20%, 30%, voire même 50% pour pouvoir la vendre rapidement pour aller s'établir en logement mieux adaptés à leur état de santé. Pourquoi cette baisse? Parce que les étudiants seront égorger pour rembourser leurs études. Au lieu de s'acheter une première propriété avant 30 ans, ils le feront avant 40 ans. Ce retard dans les 10 prochaines années, punira sévèrement toute la population.
    Dire que plusieurs les rabrouent en leur mentionnant qu'ils ont refusé une augmentation de « 50 sous » par jour. C'est plutôt nous qui somme prêts à tomber en récession pour ces mêmes « 50 sous » par jour.
    Qui dit maison, dit construction. Qui dit construction, dit récession. Les Courchesne, Charest, Beauchamp et compagnie seront loin de nous à ce moment. Cette situation ne les touchera point.
    Pour se rattraper, que faudra-t-il faire? Aujourd'hui, on fait immigrer 100 000 personnes au lieu des 10 000 d'autrefois. On augmentera peut-être à 200 000, voire même 500 000. Cela aura pour insidence de noyer l'identité québécoise. C'est ce que les anglais désirent depuis la conquête de 1760. Sauf, qu'il n'y a plus de colons anglais, irlandais, écossais, etc. à faire venir par bâteau...

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    24 juillet 2012

    Tout à fait louable de faire ces précisions!
    Comme pré-boomer ayant participé à tous les 22, j'ajoute que non seulement ce 22 était pacifique mais tous les autres aussi... et pour précisions aux médiateux de mauvaise foi, les "violents carré rouge", ce sont les générations réunies autour de l'avenir du Québec qui se lève: parents poussant carosses, ados greffés du téléphone textant à leurs grands parents, qui les suivent souvent quelques rangées derrière. C'est le début d'un temps nouveau!
    Suffira que Pauline s'engage solennelement avec l'avenir pour rallier tous les hésitants. C'en sera fini de la marionnette dirigée d'Ottawa, sur nos destinées.
    Quoi qu'il arrive, après l'élection, nous serons toujours dans la rue, vigilants!