Plus de français au Québec comme langue commune en 2013 !

Le pourquoi «?»

Tribune libre

En 2013 bon sang, c’est nous autres; cela nous concerne de belle façon. Lors d’un voyage touristique en Italie et en Grèce, j’étais ébahi et heureux d’entendre la musique folklorique nationale et en langue vernaculaire dans les lieux publics.
J’écoute en ce moment la très belle chanson de Félix Leclerc intitulée «Richesses» que tous les QuébécoiSEs devraient apprendre par coeur. Encore en 2013, les mots choisis par Félix sont d’une vigoureuse lucidité qui ne peuvent laisser indifférent le citoyenNE du Québec qui veut vivre dans sa langue avec une fierté retrouvée.
Promenez-vous au Québec dans les centres commerciaux, entrez dans un commerce, patinez sur une patinoire municipale, skiez dans un centre de ski, écoutez la radio sur un chantier de construction: quand entendons-nous en continu des chansons avec des paroles françaises ? Il existe en 2013 comme une absence à 95% de la langue française qui donne le vertige lorsqu’on sait et qu’on sent que le français devient une langue sans vie. Pire encore, elle inspire la honte et l’impuissance comme le mot Québec dans les expressions futures telles que: Postes Québec, Banque du Québec, Québec Navigation, Pétro Québec, Bourse du Québec.
Des milliers de fédéralistes et des milliards sont réquisitionnés pour que les expressions ci-haut ne voient jamais le jour. Pourtant, toutes ces stratégies alimentées par de puissants capitaux peuvent être annulées par la volonté d’un peuple. Juste à y penser quelques instants, cela peut faire revivre bien des espoirs.
Sur le plan international, le mot Québec possède en soi une image de marque unique à cause de la lettre Q. Dans un tableau des drapeaux du monde, le voisin Canada ne jouit pas de cette position avantageuse. Ceci est une bien faible illustration de ce que peut être le Québec. Mais les écumeurs sont actifs. Il n’y en a pas de facile...!
Tel qu’observé au quotidien, des Québécois refusent pour plusieurs le flux sanguin de la culture québécoise française et de sa langue. Quant aux immigrants installés au Québec, le français est une langue moribonde. L’ex-ministre libéral fédéral, Pierre Pettigrew, qualifiait les québécois nationalistes de «perdants». Aux yeux des immigrants québécois, force est de constater que la culture québécoise française n’est pas une force attractive pour eux parce qu’elle ne l’est pas pour les Québécois de souche.
Bernard Desôteaux, éditorialiste, écrit dans l’édition du 28 février 2013, dans Le Devoir de Montréal (Québec), un texte intitulé: «La mauvaise cible» en parlant du travail des enquêteurs de l’Office québécois de la langue française.
Voici un autre texte «banal» qui noircit en pure perte un espace précieux d’un journal francophone de Montréal dans le dossier éminemment important de la promotion du français comme langue commune au Québec. Ce journaliste aurait-il pu faire mieux sur ce sujet brulant d’actualité avec le projet de loi 14 actuellement déposé à l’Assemblée nationale du Québec ?
Rappelons l’un des objectifs de ce projet de loi 14, tel que précisé dans les notes explicatives du début, je cite: « il introduit de nouvelles mesures concernant la protection
et la valorisation du français par l’Administration, les entreprises, les municipalités, les universités et les collèges. » (notre souligné).
Après les trois-quarts de son texte, l’éditorialiste Descôteaux se sanctionne lui-même en écrivant, je cite : « Il faut prendre garde toutefois à ne pas donner plus d’importance qu’il ne le faut à cet incident. » Dans ce cas, pourquoi avoir noirci du papier en pure perte alors qu’il y a tant à faire pour raviver la fierté de notre langue nationale ?
Ce titre nous renvoie à demi conscient vers un texte récent du Ministre Jean-François Lisée, intitulé: « Français: mener les bons combats ». Pour Jean-François Lisée, promouvoir le «bilinguisme institutionnel» à la STM dans les arcades de Montréal, cela est un bon combat. Pour l’éditorialiste Descôteaux, il identifie facilement la mauvaise cible pour le français, langue commune au Québec. Mais, il est d’une stérilité navrante pour disserter avec passion, tout au moins avec conviction, de la bonne cible ou des bonnes cibles dans le dossier du français, langue commune au Québec.
Devant une forme de désarticulation de nos médias dans ce dossier, la communauté anglophone de Montréal, appuyée fortement par les allophones ayant intégré la communauté anglophone, s’exprime avec force. J’entendais à la radio, de la part d’un porte-parole de la communauté anglophone, affirmer tout bonnement que Montréal est une ville bilingue. Le déballage du contexte d’une telle affirmation obligerait, soit le contexte historique, sociologique et législatif. Au contraire, on répand la rumeur qui est facilement accréditée comme étant la réalité.
Pédagogiquement parlant, il faudrait qu’il existe un matériel éducatif sur ce sujet mis à la disposition du grand public. Les enjeux pour le Québec, et pour Montréal en particulier, sont très élevés. L’éditorialiste Descôteaux peut-il noter ce besoin au passage pour un futur éditorial présentant une analyse puissante et révélatrice.
Dans La Presse cette fois-ci, ce 28 février 2013, le journaliste Vincent Marissal présente un texte plus détaillé que le trait de plume de Descôteaux, justement intitulé « Montréal, ville bilingue ». Le journaliste prend la peine de distinguer entre une situation «officielle» d’un fait «officieux». Il introduit dans le débat le contexte historique et accuse le retard de la politique linguistique de Montréal à une dernière mise à jour en 1995. De toute évidence, même si le temps s’est rapidement écoulé depuis, le problème de la place du français, langue commune au Québec et à Montréal, reste entier.
À titre de conclusion qui se veut un point d’orgue pour susciter la réflexion des vigiliens sur la protection et la valorisation du français (projet de loi 14), je cite un extrait tiré de la fin du discours du Dr Camille Laurin donné le 2 juillet 1977 devant le Canadian Club de Montréal. « Certains disent: «Le bilinguisme institutionnel est un impératif économique au Québec.» Voilà un autre mythe. Nous l’avons dit dans le Livre Blanc, certaines personnes -- cadres de sociétés, membres des bureaux de direction, administrateurs de l’État -- doivent savoir l’anglais. Mais affirmer que la population tout entière du Québec doive être bilingue pour des raisons économiques, ce serait affirmer du même coup que, pour gagner sa vie dans ce pays, à n’importe quel poste et dans n’importe quel travail, il faille parler anglais. Heureusement, nous n’en sommes pas arrivés à ce degré d’esclavage culturel. »
L’ex libre penseur, le ministre Jean-François Lisée avait-il sous les yeux ce discours magistral du Dr Camille Laurin avant de faire sa sortie improvisée selon nous, en janvier 2013 sur les ondes d'une radio anglophone de Montréal, concernant le «bilinguisme institutionnel» de la STM, la société de transport de Montréal ? Si oui, sa faute est double et la démonstration est éloquente quant à son incapacité de protéger et valoriser le français comme langue commune au Québec. Il est plus habile à compter dans ses buts...
François A. Lachapelle, retraité


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3 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    2 mars 2013

    @ M. J.C.Pomerleau
    Je partage avec vous l’idée que seul l’état agit avec envergure.
    Mais avant d’agir avec envergure, il y a un gouvernement qui pourrait agir radicalement et à sa portée.
    Le redressement national que j’ai souvent appelé sur Vigile ne commence pas par de grandes déclarations solennelles de l’état. Il commence par la mise au pas sévère de tout ce qui grouille et grenouille parmi ce que vous appelez la cinquième colonne, si vous devinez de quoi il s’agit. Parce qu’il est minoritaire, le gouvernement péquiste ne peut agir ni radicalement ni avec envergure.
    Les souverainistes sont dans une position d’extrême vulnérabilité mais continuent de dormir. malgré pourtant que tout est encore possible…

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    1 mars 2013

    Pour en finir avec le français langue commune ou langue de partage, ou quoi encore.
    Il faut affirmer clairement que la français est la langue de l'État du Québec. Et comme toute langue d'État, elle se décline comme telle.
    Le français est la langue d'État de France depuis l’édit de Villers-Cotterêts, signé par François Ier en 1539, qui établissait le français comme langue officielle. Et pour le Québec, consacrée dans le statut de l'Édit de Création de 1663 ; lequel n'a jamais été modifié par la suite : 1763-1774-1791-1840- 1967-1982.
    Il serait temps que les souverainistes se mettent à la doctrine d'État et au langage statutaire.
    JCPomerleau

  • Marcel Haché Répondre

    1 mars 2013

    Aux yeux des immigrants québécois, force est de constater que la culture québécoise française n’est pas une force attractive pour eux... F.A.Lachapelle
    L'indépendance rendrait l'usage du français incontournable et même irrésistible, puisque cette langue garde une très grande efficacité. Mais je douterais beaucoup que le bon parler français soit un vecteur puissant dans notre marche vers l'indépendance,si la langue n'est pas une force attractive pour Nous-mêmes.
    Depuis 1995 et l'avènement d'une spirale auto-destuctrice,la langue n'est plus le rampart qu'elle mériterait d'être. Je crois qu'il faudrait chercher ailleurs, en Nous...