Le BS et l'immigration

Ceci n'est surtout pas une lettre à Denis Lessard

Tribune libre

(Québec) Quand ils arrivent au Québec, les immigrants se tournent massivement vers l'aide sociale dans leur première année ici. Mais ils en sortent plus rapidement que l'ensemble des Québécois, démontre une étude confidentielle du ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles.
Obtenu par La Presse, c'est l'examen le plus récent qu'a fait ce ministère, en collaboration avec la direction de la recherche du ministère de l'Emploi. Pour les auteurs, le recours des néo-Québécois à l'aide sociale devrait être considéré comme une «transition». Denis Lessard, La Presse, 08 Octobre 2009.
La « transition » existe aussi pour les québécois de « souche ».À la Sécurité du Revenu, cette « transition » n’est pas un phénomène exclusif aux nouveaux arrivants. Autrement dit, toute la clientèle « roule » beaucoup à la Sécurité du Revenu.
C’est la performance de l’économie qui fait monter ou baisser le nombre d’assistés sociaux. Ce n’est pas le gouvernement. Encore moins les fonctionnaires. Et il y a une baisse*. Par rapport aux sombres années 80, la relative bonne performance économique a assuré une baisse relative de la clientèle de l’Aide Sociale. Et cela a affecté aussi les « souches », qui ont été considérés très longtemps dans l’opinion publique, à grand tort, comme les bénéficiaires suspects d’un régime laxiste. Les québécois ne sont pourtant pas des paresseux. En témoignent, les baisses historiques du taux de chômage, qu’on avait pu croire inflexibles.
M. Lessard se fait le publijournaliste d’un rapport « confidentiel » en provenance du M.I.C.C. concernant la durée à l’aide sociale d’une clientèle particulière, celle des nouveaux arrivants. Mais à l’égard de l’assistance emploi, le B.S., ce n’est pas principalement au M.I.C.C. de Mme James de faire rapport. C’est aussi beaucoup au ministère de M. Hamad.
Et ce n’est pas à l’honneur d’une organisation de se cacher derrière une autre. Ce ne serait pas non plus à l’honneur de M. Hamad de se cacher derrière Mme James. C’est son ministère qui sait la quantité actuelle de nouveaux arrivants dépendant de ses mesures et budgets. C’est bien son ministère aussi qui prévoit des dizaines de milliers d’emplois à être comblés en conséquence du choc démographique, le « choc »qui choque tant les jeunes libéraux.
Essaie-t-on ici, en se servant de M. Lessard, collaborateur, de faire croire au public que le ministère de l’assistance-emploi, le B.S., ne connait pas lui-même l’origine de ses prestataires ? Qu’il faille passer pour cela, en détour, PAR ET POUR un ministère déjà dédié à l’immigration, et profiter là pour donner un semblant de crédibilité à toute une politique qui n’en a pas ?
Il ne s’agit pas ici de charger les nouveaux arrivants. Il s’agit de questionner un système bâtard, de responsabilités recoupées entre les organisations, et qui devraient rendre compte autrement que par des rapports coulés.
La véritable question--la vérité, simplement -- : y-en-a combien présentement, des « nouveaux arrivants », qui reçoivent mensuellement de la Sécurité du Revenu ? D’autres, d’Emploi-Québec ?
Au moment où on « picosse » toute une population de québécouas et de québécouaaases avec des augmentations de taxes et tarifs : combien ! Combien nous payons ? Le « nous »ici inclut d’anciens « nouveaux arrivants », parmi lesquels plusieurs estiment eux-mêmes avoir été mal informés du Québec réel, à l’origine de leur démarche, quand ils ne nous affirment pas à ce propos s’être fait mentir. Combien ? Alors qu’au même moment, on nous menace littéralement, précisément, à nous écoeurer, avec les fameuses pénuries de main d’œuvre et du choc démographique. Et cela, au surplus, au moment où les libéraux s’excusent si facilement du déficit des finances, et de l’accroissement de la dette. Eh ben !
Faudrait savoir enfin. Cela aiderait peut-être à sortir de la propagande des multiculturalistes du M.I.C.C.
Car enfin, le « Québec que nous méritons », celui si benoîtement invoqué à notre dernière Fête Nationale, ce Québec là, réel, inclusif—évidemment et nécessairement inclusif-- ne mérite à cet égard ni la propagande, ni les publireportages.
Wake up Québec !
* La fonction publique est quand même capable d’être imaginative, comme les comptables, créatifs…


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12 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    11 octobre 2009

    M. Boivin.
    Une très simple question pourrait être posée à la ministre James, si dévouée au multiculturalisme. Non pas la question combien d’assistés sociaux parmi les « sélectionnés ».C’est au ministre Hamad qu’il incombe de nous répondre à cet égard, plutôt que d’essayer de nous distraire avec le manifeste du F.L.Q., comme il l’a fait récemment.
    Que la ministre James, plutôt, nous parle de ses effectifs. De l’origine de ses fonctionnaires. (Qu’on la questionne un peu, et qu’on cesse de craindre de passer pour raciste parce qu’elle est noire). S’ils sont eux-mêmes de « nouveaux arrivants », ou de première génération ici. Mais surtout dans quelle proportion. Vous pourriez avoir réponse—sait-on jamais, n’est-ce- pas-- à quelques une de vos interrogations concernant la « perception », à l’égard du Québec, dont vous parlez.
    A cet égard, ces informations pourraient aussi permettre d’être comparées aux effectifs d’autres ministères. Surtout, SURTOUT, cela permettrait aux fonctionnaires eux-mêmes, d’autres ministères, de prendre la mesure véritable de son projet de loi sur la « diversité ».
    On lit quelques fois sur Vigile l’inquiétude que l’on serait en train de remplacer tout un peuple. Ce n’est qu’une inquiétude. Mais ceci explique cela : ce n’est pas l’indifférence qui explique l’apathie du peuple québécois. La commission B&T l’a plutôt montré. C’est la voix et la parole qui sont niées. Et cela commence par des lois qui ont l’apparence d’être anodines et naturelles comme celles sur la « diversité ».Et cela sert toute la politique d’intimidation actuelle, télévisée, à l’effet qu’ici au Québec, ce n’est pas seulement bienvenue à l’immigration, ce serait notre avenir même.
    Il semble que les syndicats commencent à s’intéresser à l’affaire.

  • Gaston Boivin Répondre

    11 octobre 2009

    J'ai passé récemment 4 à 5 heures à prendre connaissance du contenu des sites de "Immigration et Communautés culturelles" et de son conseiller "Le Conseil des relations inter-culturelles", et l'impression, qui m'en est restée, est la suivante: D'abord qu'il y a comme un préjugé contre la société d'accueil, en ce qu'on semble la croire non ouverte sur le monde en raison du fait qu'elle était plutôt homogène il y a quelques décennies encore et en conséquence le message qu'on lui martèle est que la diversité lui permettrait de s'ouvrir sur le monde: On dirait que l'on croit que nous ne serons vraiment ouverts sur le monde, nous et notre peuple natif de la Nouvelle-France, que le jour où celui-ci nous aura avalé complètement comme entité.
    Se pourrait-il que, sous prétexte d'intégration des nouveaux arrivants et d'ouverture sur le monde, l'on puisse penser que ce peuple natif de la Nouvelle-France ait maintenant l'obligation de se désintégrer car, semble-t-il, si l'on essaie de décoder le message que l'on transmet, il pourrait laisser croire et permettre de conclure que l'on ne ferait pas partie de ce monde."
    Il serait peut-être temps que l'on s'ouvre sur notre monde qui fait également partie des peuples de la terre.
    Grand Dieu, à quand un "ConseiL des relations avec la Société d'accueil" au Ministère de l'Immigration et des Communautés Culturelles", qui devrait d'ailleurs, à mon avis, être rebaptisé le Ministère de l'Immigation, des Communautés culturelles, et des Relations avec la Société d'accueil."

  • Marcel Haché Répondre

    10 octobre 2009

    M. Noel : le BS aussi est un grand tabou. Vous en voyez souvent, vous, des personnages de téléromans très évidemment identifiés aux assistés sociaux ? On en parle souvent des quelques 350,000 dossiers B.S.? Mais il suffit seulement d’une demi-douzaine d’artistes « coupés », ou de deux téléphonistes mis à pied pour mobiliser tout radiocan et jusqu’au P.Q. lui-même.
    La vérité à cet égard ressemble plus à l’annexion médiatique, la prise en otage, par la « gauche », de cette catégorie de citoyens.
    M. Picard apporte un très bon point.
    Quant à vous M. Gignac, comment dire ? Je crois que nous avons les mêmes craintes. Et tout votre commentaire fait appel à la détermination. Bienvenue dans le club des indépendantistes encore intéressés par l’indépendance. Mme Vallée apporte comme toujours des commentaires branchés sur la réalité.

    Par ailleurs, les finsfins et les à-genoux, de la grande information (de la p’tite itou), ont si peur d’être traités de « poubelles », qu’ils passent là leur chemin comme si de rien n’était. Ils n’en sentent pas moins pour autant…
    Quant à la gauche québécoise, le Bloc et le P.Q., mais particulièrement et tout particulièrement Québec-Solidaire, je puis me tromper, mais elle est comme quelque chose de multiculturaliste elle aussi, à cet égard main dans la main avec la droite ou la drette, comme il plaira.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 octobre 2009

    En effet, M. Gignac, l'indépendance est de moins en moins réalisable avec ces arrivées massives d'immigrants qui ne jurent que par la Charte canadienne de cette terre d'accueil.
    Que faudrait-il faire pour inverser cette tendance? Je ne sais plus. Peut-être faudrait-il les payer ?... Les attirer avec du miel? Et encore là qu'exigeront-ils ?
    Est-il trop tard? Tout cela dépend de notre volonté politique. Et elle est bien faible ces temps-ci. À moins que le Québécois moyen ait compris depuis longtemps qu'il n'y avait plus rien à faire...En tout cas, c'est ce que j'entends de plus en plus.
    Le gouvernement Charest s'ingénie à nous affaiblir et les Oppositions sont silencieuses à ce sujet. Elles tentent de ne pas se noyer en naviguant entre les deux eaux.
    Marie Mance V

  • Archives de Vigile Répondre

    10 octobre 2009

    Une autre donnée me jette à terreL
    «Les probabilités de se retrouver à l'aide sociale dans les 12 mois qui suivent l'arrivée au Québec varie énormément selon l'origine. Ainsi 78% des Algériens, 60% des Marocains et 55% des Roumains passent par l'aide sociale durant leur première année. Les ressortissants français sont environ 5% à le faire, et les Chinois encore moins»
    Près de 4 Algériens sur 5 se retrouvent sur le BS!!! Alors qu'ils parlent tous français et ont des diplomes.
    A l'inverse seulement 5% des Chinois y échouent alors qu'ils ne parlent pas francais à l'arrivée pour la quasi totalité!

  • Marcel Haché Répondre

    10 octobre 2009

    La gang du M.I.C.C. vient nous dire : la catégorie de la réunion des familles ne relève pas de notre sélection. Soit. Mais il existe un service très québécois, de fonctionnaires québécois, B.S., qui retracent les défaillants pour leur faire rembourser si possible les sommes versées (en B.S.) aux arrivants « réunis ».
    Le rapport « confidentiel » laisse croire qu’il n’y aurait pas de dépenses publiques pour la catégorie des « réunis ».Cela est faux évidemment. Ou alors que la James nous explique, si elle en est capable. Qu’on nous explique aussi, par la même occasion, la dépense occasionnée pour les « réfugiés », catégorie mythique entre toute, une autre catégorie qui ne relève pas directement de la sélection du M.I.C.C.
    Cout donc ! Qu’est-ce qu’il sélectionne le M.I.C.C. ? Une flopée annuelle d’assistés sociaux ? Supposément instruits, mais cruellement déçus du marché du travail québécois dont la responsabilité ministérielle incombe à notre ineffable Hamad.
    Qu’importe l’ordre, à la fin, que ce soit le provincial ou le fédéral qui paie pour cette politique. C’est finalement le peuple du Québec qui paie pour le désordre d’une politique qui n’en a que l’apparence.
    Que le Bloc ne vienne pas nous seriner et nous écoeurer avec les « obligations internationales » du Canada. Le peuple québécois n’a jamais mandaté qui que se soit, incluant le Canada, pour qu’il travaille contre lui-même!
    Tout cela fait le jeu de la James, de Hamad et de Charest….les démissionnaires de service, et au service de Harper.
    Si le P.Q. et le Bloc ne comprennent pas cela, ce n’est pas seulement l’indépendance qui sera ajournée, c’est la venue elle-même du P.Q. au pouvoir qui sera ajournée pour une méchante mèche.
    Sont bien partis !
    Les indépendantistes—gauche et gaugauche, droite et drette-- ne doivent pas cautionner pareilles politiques de notre semblant d’état.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 octobre 2009

    Monsieur Haché,
    Votre texte est très intéressant et instructif. Derrière cette forte
    immigration pour le Québec (275 000 immigrants pour les 5 prochaines années) et
    avec les accommodements raisonnables qui refont surface avec le projet de loi 16
    du parti des assimilateurs de John James Charest de Westmount, il devient de plus
    en plus clair que le but visé est de désintégrer le peuple québécois pour intégrer les
    minorités. Le multiculturalisme, c'est ça comme le disait si bien un lecteur dans le Devoir d'hier. La grande majorité de ces votes iront
    encore au PLQ ce qui diluera d'autant nos chances de pouvoir accéder à l'indépendance. Le dernier référendum de 1995 a été décidé par environ 50 000
    votes de différence. Monsieur Parizeau avait eu raison de dire que nous avions été
    battus par l'argent et le vote ethnique. Oui, c'est vrai que c'est un gros tabou
    pour le PQ et le Bloc tout ce qui touche l'immigration mais en gardant ce sujet
    tabou, ils se tirent dans les 2 pieds puisque ça fait partie d'une réalité qu'ils refusent
    de faire prendre conscience aux Québécois. Ils n'ont jamais été forts en éducation
    politique ces 2 partis. Si ça continue ainsi, l'indépendance deviendra irréalisable et
    beaucoup plus vite qu'on le pense si nous ne réagissons pas avec urgence.
    André Gignac 9-10-09

  • Archives de Vigile Répondre

    9 octobre 2009

    La réunion des familles ? Cela ne relèverait pas du Québec ! La belle affaire…
    Qu’arrive-t-il aux familles réunies, aux arrivants de cette catégorie, lorsque les garants sont déficients ?
    Croyez-vous qu’ils n’ont pas droit à la Sécurité du Revenu ? Ils y ont droit eux aussi, bien sûr, et c’est normal.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 octobre 2009

    Je connais bien le dossier de la démographie et de l'immigration et je dois avouer que cette étude me jette carrémment à terre. Je savais que les réfugiés et les parrainés venaient gonfler les listes de BS mais j'ignorais que 54% des vrais immigrants, sélectionnés par nos fonfons, échouaient sur le BS. Je suis assommé, atterré. Sur le cul.
    Vs avez entendu le PQ et le Bloc là-dessus? Moi j'ai rien entendu. Sujet tabou. Le plus tabou de la société québécoise.

  • Frédéric Picard Répondre

    9 octobre 2009

    C'est aussi une analyse que fait l'institut Fraser (Je vois déjà nos gauchistes m'affubler de cornes, juste à évoquer ce nom). L'immigration n'est pas, ou n'est plus "payante".
    http://www.fraserinstitute.org/fr/newsandevents/news/6941.aspx
    Je ne vois pas pourquoi on paierait pour attirer des nouveaux immigrants ici. Réunissons les familles de ceux ici, soit. Ceux qui possèdent les aptitudes peuvent toujours venir de leur plein gré. Mais de grâce, cessons de PAYER et vanter le Québec comme le plusse beau pays où immigrer.
    On oublie tout le temps de leurs mentionner que ces gens seront pris à faire le taxi pendant 10 ans, le temps que l'ordre des ingénieurs ou pire, le collège des médecins daigne reconnaitre ce qu'ils sont.
    Avez vous lu vous aussi les statistiques sur l'immigration en région. 20 ... c'est le nombre d'immigrants en Gaspésie. C'est scandaleux.
    Que l'on répartisse les immigrants en région, particulièrement à Québec. Tu veux aller rester à Montréal, Laval ou Brossard? Pas de BS.
    Qu'on les intègrent et qu'on cesse de les ridiculiser, au nom du corporatisme (professionnel, gouvernemental, syndical ou social).
    Le multiculuralisme ne fonctionne pas. Adoptons l'universalisme républicain. La recette fonctionne bien aux états-unis.
    J'adorre Jefferson ...
    ****
    À contrario, une politique nataliste et familliale cohérente risque plus d'augmenter la productivité, car, au bout de la ligne, les femmes participeront plus au marché du travail. L'effet recherché est donc double. On augmente la main d'oeuvre et on augmente la productivité.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    9 octobre 2009

    Immigration non ciblée, non intégrée, non informée...
    À qui profite le crime?
    Et leur droit de vote?... Qui récupère les votes?...
    Les invasions barbares fédérales sont encore portées par l' $$$$$$$$ et des votes ethnnnnnnnnnniiiii......

  • Archives de Vigile Répondre

    9 octobre 2009

    Citant une étude confidentielle du Ministère de la James, Lessard mentionne que sur « les 80 000 immigrés toujours résidants du Québec en 2006, dans la cohorte des 95 000 «travailleurs qualifiés» venus de l'étranger entre 1996 et 2004 (...) pas moins de 54% de tous ces immigrés ont reçu de l'aide sociale ou de l'assistance financière du ministère de l'Immigration.»

    Vous avez bien lu: les immigrants, triés sur le volet pour répondre à nos supposés pénuries de main-d'oeuvre, se retrouvent plus d'une fois sur deux sur le BS!!!!

    Ca dépasse tout tout tout ce que je savais sur le sujet, tout ce qu'on peut imaginer!

    Et là on parle d'immigrants choisis, donc d'immigrants triés sur le volet, supposément pour répondre à nos besoins en main-d'oeuvre, parce que chez l'autre partie des nouveaux arrivants (les réfugiés et les parrainés qui font 40% du total) c'est encore pire!

    Bref, espérons que ces données ahurrissantes engendront enfin un début de débat sur la question. Mais je me fais aucune illusion. L'immigration (et par dérivé l'ethnicité) est le sujet le plus tabou de la société québécoise.