La sottise du vingt-et-unième siècle.

Tribune libre

Je suis présentement en Russie pour retrouver mon épouse. Depuis les dernières frasques policières du SPVM et la loi 78, on parle enfin de nous – le Québec – en Russie! C’est extraordinaire! On constate ici, au pays de Pouchkine, que le Québec est une terre formidable et ressemble, sur le plan politique, de plus en plus à la Russie. Quel hommage!
On ne peut certes pas comparer le Québec à cet extraordinaire pays qu’est celui de Staline! La Russie des tsars, de la Révolution de 1917, du KGB et d’Alexandre Soljenitsyne possède de par son histoire un statut à part.
Déjà qu’elle (la Russie) est le plus grand pays en superficie de la planète alors que le Québec, triste province d’un empire plusieurs fois déchu mais toujours aussi influent, n’aspire à rien d’autres qu’à des velléités régionales.
Deuxièmement, la Russie eût Staline. Comment se comparer à ça? De minables petits provinciaux sans aucune connaissance de l’histoire avec comme seule ambition la balkanisation d’un territoire inexploité par l’effroyable sottise du vingtième siècle font dorénavant les manchettes de la Pravda!
Mais voilà que deux univers se rejoignent! Et la Grande Russie découvre enfin les réels attraits du « Petit Québec »! La loi 78! Sa police qui fait l’envie du FSB (Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie), ses institutions politiques (son réseau parallèle et occulte de financement, son pouvoir décisionnel autocratique et expéditionnaire), autant de grandeurs qu’observe avec admiration et convoitise le Kremlin!
Enfin, grâce à notre formidable esprit politique et notre incroyable capacité à mater les foules, nous sommes propulsés sur la scène – c’est le cas de le dire – internationale aux côtés des États-Unis – pour la grandeur de sa démocratie –, l’Angleterre – pour l’efficacité de sa gestion sociale –, la Chine – pour sa résilience quant aux droits de l’homme et la Russie – pour la transparence de ses institutions!
Vive la Russie unie! Vive le Parti Libéral du Québec!


Laissez un commentaire



4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mai 2012

    @ Jean-François-le-Québécois...
    « Et les Russes, eux, ne se sentent pas obligés (ou presque), de s’excuser parce qu’ils ont leur propre civilisation (brillante)... »
    Je pense que vous confondez la Russie historique et la Russie actuelle. Sans lui enlever sa grandeur passée, on constate que la Russie s'est grandement banalisée et donne dans l'imitation médiocre du néolibéralisme le plus crasse. Quand une société perd sa culture, elle perd également son identité, ce qui arrive en ce moment à la Russie. J'y suis pour la seconde fois en 4 mois et le choc de l'inculture actuelle me sidère...

  • Louis Méthé Répondre

    30 mai 2012

    Les Russes aussi ont dû et doivent encore se défendre. Au moyen-âge ils ont connu la déferlante mongole. Pierre le Grand et Staline ne le cédaient en rien à nos oligarques en matière de despotisme. Napoléon et Hitler leur en ont fait voir de toutes les couleurs. Comme pour nous l'hiver leur a servi d'arme de défense. Longtemps leur classe supérieure a méprisé le peuple russe et se piquait de parler français, la langue véhiculaire de l'époque en Europe. Les excès des communistes en matière de développement forcée de l'industrie peut s'interpréter par une fascination pour l'Amérique.
    En somme, ils n'ont rien à nous envier en fait de problèmes. Encore aujourd'hui la Russie sert d'ennemi de référence pour des État-Unis en mal d'adversaire et la Russie est menacée d'encerclement par les forces de l'OTAN.
    La vie des Russes n'est pas plus facile que la nôtre. C'est l'adversité qui a forgé leur caractère; c'est l'adversité qui forgera le nôtre.
    Ça s'en vient.

  • Louis Méthé Répondre

    30 mai 2012

    Les Russes aussi ont dû et doivent encore se défendre. Au moyen-âge ils ont connu la déferlante mongole. Pierre le Grand et Staline ne le cédaient en rien à nos oligarques en matière de despotisme. Napoléon et Hitler leur en ont fait voir de toutes les couleurs. Comme pour nous l'hiver leur a servi d'arme de défense. Longtemps leur classe supérieure a méprisé le peuple russe et se piquait de parler français, la langue véhiculaire de l'époque en Europe. Les excès des communistes en matière de développement forcée de l'industrie peut s'interpréter par une fascination pour l'Amérique.
    En somme, ils n'ont rien à nous envier en fait de problèmes. Encore aujourd'hui la Russie sert d'ennemi de référence pour des État-Unis en mal d'adversaire et la Russie est menacée d'encerclement par les forces de l'OTAN.
    La vie des Russes n'est pas plus facile que la nôtre. C'est l'adversité qui a forgé leur caractère; c'est l'adversité qui forgera le nôtre.
    Ça s'en vient.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    30 mai 2012

    «Deuxièmement, la Russie eût Staline. Comment se comparer à ça ?».
    Mais mentionnons que la Russie eût aussi Pierre le Grand, un bâtisseur, avec une «vision», pour ainsi dire, pour la Russie. Il a fait ce qu'il a pu pour moderniser la Russie, mieux organiser son royaume.
    Et les Russes, eux, ne se sentent pas obligés (ou presque), de s'excuser parce qu'ils ont leur propre civilisation (brillante); et qu'ils parlent comme langue maternelle un autre langage que l'anglais! Ça, ça fait toute une différence!