Manque d'eau en Californie

La côte ouest américaine souffre d'une grave sécheresse

Nos approvisionnements en denrées menacés à court terme?

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Le Québec en subira les conséquences

Le New York Times de ce dimanche nous apprend qu'une grave sécheresse menace la côte ouest des États-Unis; la sécheresse en est venue à affecter jusqu'à la consommation d'eau potable : 17 communautés rurales comprenant 40 000 personnes sont menacées de manquer d'eau potable d'ici 60 à 120 jours.
À distance, comme ça, la nouvelle pourrait prendre l'allure d'un beau fait divers, mais il y va en fait d'un phénomène plus grave : toute forme de désertification dans cette région et dans les sous-régions contigües menace éventuellement nos propres sources d'alimentation.
L'eau potable se fait de plus en plus rare dans le monde, y compris en sociétés développées. Un spécialiste a constaté que la désertification galopante, qui affecte entre autres des États-Unis et l'Espagne, «touche actuellement 70 p.cent des terres cultivables de la planète à travers une centaine de pays"»
En Californie justement, groupes de citoyens et puissants lobbies de l'agriculture se disputent régulièrement devant les tribunaux sur l'usage d'une eau potable de plus en plus rare.
Il serait bon que nos fonctionnaires et nos universitaires ad hoc puissent nous dire dans le détail dans quelle mesure les Québécois dépendent de l'agriculture de l'ouest des États-Unis pour leur alimentation.
Il serait intéressant d'explorer, du même souffle, comment une agriculture québécoise, serait-elle largement sous serre, pourrait-elle se substituer assez largement à des importations agricoles devenues incertaines de l'ouest des États-Unis.
Washington pourrait décréter éventuellement que la production agricole des États-Unis doit nourrir exclusivement une population américaine, qui ne cesse de grandir par ailleurs par l'immigration.
N'y aurait-il pas lieu, par exemple, au Québec, d'encourager l'agriculture sous serre dans des aires comme l'arrière-pays gaspésien (Saint-René, Saint-Nil, Val D'Espoir, etc) un espace décrété jadis invivable par des fonctionnaires de Québec; comme l'Abitibi, comme les régions proches de communautés autochtones susceptibles de s'intéresser éventuellement à l'agriculture sous serre. Le Québec est en mesure de procurer l'eau et l'électricité de proximité pour soutenir cette culture sous serre. Une électricité incidemment dont on ne saura trop que faire sous peu, paraît-il.
Entretemps, le groupe de 40 000 personnes menacées d'être privées d'eau potable en Californie risque de s'élargir. Un organisme responsable de la distribution d'eau, le State Water Project, admet ne pas avoir assez d'eau potable disponible pour servir l'ensemble des agences locales, l'ensemble constituant 25 millions de personnes. C'est la première fois que cet organisme doit fermer le robinet dans ses 54 ans d'existence.
N.B.: Le New York Times est un média qui procure régulièrement - pour ne pas dire quotidiennement - de l'information qui s'avère importante pour le Québec.
Il constitue pour le Québec une source pas mal plus fiable que ne le sont les journaux quasiment cités régulièrement comme sources officielles par les services de nouvelles de Radio-Canada, le Globe & Mail et le National Post, particulièrement hostiles au Québec.
Que survienne dans l'actualité une question relative aux affaires constitutionnelles, on se précipite sur un expert de l'Université d'Ottawa pour y voir clair.


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10 commentaires

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    5 février 2014

    Très bon papier Monsieur Pelletier, ça me donne un regain d'énergie.
    En qualité de journaliste indépendant, j'ai couvert l'actualité agricole et je me suis préoccupé de l'offre alimentaire pour l'hebdomadaire La Grande Époque et j'ai fait un peu de millage sur la question pour d'autres clients.
    Votre article me stimule et je vais en profiter pour mettre en ligne, sur Vigile, un papier que j'ai composé à propos de l'offre alimentaire sur l'île de Montréal, juste avant de me lancer dans la course électorale municipale en octobre dernier.
    Il faut, impérativement, réaliser notre trop grande dépendance aux importations de denrées alimentaires, à l'absence d'une agriculture de proximité, au fait que des structures de type coopératif pourraient permettre aux citoyens de certaines localités de mettre leurs énergies en commun pour s'occuper de culture en serre, d'hydroponie et autres techniques de production d'appoint.
    Hydro-Québec pourrait consentir des tarifs d'électricité à taux préférentiel pour ce type d'expérience.
    De plus, la surproduction de maïs, de bétail et de certains segments de produits maraîchers destinés aux USA (canneberge , etc.) fait en sorte que les petits producteurs indépendants sont isolés et acculés à la faillite.
    Il faudra que des économistes, des politiques, des chercheurs, des citoyens et activistes unissent leurs énergies afin d'évaluer tout la chaîne alimentaire qui va de la production à la consommation, en passant par la distribution.
    Il y a un postulat que même la gauche caviar refuse d'admettre:
    Les besoins essentiels (nourriture, logement, soins médicaux et dentaires, sécurité et droit à une juste représentation) devraient être assurés à l'ensemble de la collectivité. Ce qui est toujours loin d'être le cas au Québec, toujours République de banane.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 février 2014

    La sècheresse n'est pas vraiment naturelle. C'est une culture de gaspillage de l'eau instaurée par Hoover et FDR pour soutenir les petites fermes durant la Crise. L'eau quasi donnée a fait produire plus de salades à bon marché. C'est en revanche les fermiers de l'Est qui écopent.
    Le problème est connu depuis longtemps. La solution envisagée est l'unité continentale et la création d'une autorité gérant les échanges d'eau entre les bassins versants. C'est l'une des motivations du traité de libre-échange signé par Mulroney.
    Si ce n'était de l'opposition à ce projet, nous n'aurions pas eu de clause de non-commercialisation de l'eau.
    Robert Bourassa envisageait sa Baie James comme une partie de ce projet, initié par Thomas Kierans, le frère ou cousin d'Eric Kierans.

    http://ireport.cnn.com/docs/DOC-743991
    http://www.theglobeandmail.com/report-on-business/25/the-nominees/thomas-kierans-on-his-grand-canal-project/article1768581/
    http://en.wikipedia.org/wiki/Great_Recycling_and_Northern_Development_Canal
    Bien sûr, le rôle stratégique d'Hydro-Québec. Un tel projet laisserait-il Hydro-Québec comme une propriété québécoise dans un processus d'unification politique continental ?
    Le NY Times fait probablement œuvre de propagande pour susciter une psychose politique qui amènerait cette union continental. Veut-on vendre Hydro-Québec pour un plat de salade ?

  • Archives de Vigile Répondre

    3 février 2014

    Oublié ceci;
    La première mégapole est évidemment Los-Angeles et la Californie s'appelait avant 'Gold Coast', pas pour l'or, a cause du sable, un désert.
    La sécheresse actuelle est due à la disparition de la neige et des glaciers, élévation de la température, augmentation de la population, vers l'Ouest et le Sud des USA.
    Phoenix en Arizona est passé de 20.000 habitants a 3 millions en 60 années et continue a augmenter a raison de 15 % par année, au milieu du désert !!!
    Le Canada et le Québec sont les plus gros consommateurs d'eau, au monde, par habitant.
    Sur un plan strictement géopolitique, on estime que la demande d'eau potable sera dans 20 ans, c'est demain, supérieure de 40 % a l'offre
    L'autre facteur que l'on doit considérer est que l'agriculture actuelle est basée sur un JIT (Just In Time), livraisons a flux tendus, et des villes comme Montréal, New-York, ont tout au plus, en permanence, 3 a 4 jours de réserves alimentaires.
    Pour faire différement il faut tout changer, habitudes de consommation, types de nourriture, diminuer dramatiquement la consommation de viande (une grande partie de la production américaine est consacré à la production de mais pour le bétail).
    Oui on peut envisager une agriculture complémentaire, dans certaines zones au Québec mais il faut surtout rapprocher l'agriculture des lieux de consommation, préserver les réserves foncières près des villes, valoriser l'agriculture urbaine, etc.
    Produire l'été pour consommer l'hiver nécessite des moyens gigantesques (réfrigération, stockage) qui n'existent pas actuellement.
    Très, très loin de ce que nous faisons.
    Enfin pour rester au Québec, soulignons que tout ceci n'est pas la tasse de thé de l'UPA, qui favorise une agriculture intensive, des engrais, des pesticides, de l'élevage en batterie, des OGM, etc.
    Qui a parlé de sécurité alimentaire ?
    Le film Cadillac Desert est disponible sur YouTube (en anglais seulement) en plusieurs partie, pour ceux intéressés à le visionner.
    Enfin le film de Polanski, Chinatown, une fiction pas trop éloigné de la réalité des années 1920, montre de facon éloquente, le gangstérisme des développeurs de l'époque et de la cannibalisation de l'eau en Californie.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 février 2014

    Sel de mer où on y parle d'idiotie.
    Jason Kenney appuie une entreprise israélienne controversée
    Le ministre Jason Kenney met son grain de sel dans la controverse entourant l'entreprise Sodastream, l'actrice américaine Scarlett Johansson et le conflit israélo-palestinien.
    « Je ne savais pas qu'Oxfam était impliquée dans de la politique idiote comme cela »
    http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2014/02/03/004-jason-kenney-appuie-sodastream.shtml

  • Archives de Vigile Répondre

    3 février 2014

    Il serait peut-être temps de penser à un système de "joint venture" avec des paysans sud. Par exemple, un producteur maraîcher québécois qui possède un marché s'associe avec un maraîcher d'un pays émergeant pour satisfaire sa clientèle en hiver. Les deux sont partenaires d'affaire, sa production est assurée, sa main d'oeuvre est assurée et le paysan du sud a accès a du financement pour améliorer sa condition.
    Pour que ce système fonctione il faut un climat de confiance où les partenaires ne rencontrent aucune difficulté pour se visiter. Actuellement seul les campesinos mexicains (approuvés) y ont accès comme ouvrier agricole. Il faut un système de parternship. Ce système de coopération international change de beaucoup la mentalité actuelle du: "je vais vous montrer comment sortir de la pauvreté" par un système de: "hi viens m'aider à solutionner un problème"; ce qui est à mon point de vue plus positif.
    Si vous voulez que je développe plus, montrez-moi un intérêt.
    Noel Lévesque

  • Archives de Vigile Répondre

    3 février 2014

    Il ne faut pas y aller par quatre chemins.
    Jacques Languirand tire sa révérence
    Ici Radio-Canada -Dernière.
    http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2014/02/01/001-adieux-jacques-languirand.shtml

  • Archives de Vigile Répondre

    3 février 2014

    Il semble que les désastres naturels s'amplifient partout sur la terre. Par exemple, on dirait qu'il ne se passe pas une semaine sans qu'on entende parler d'un volcan qui se réveille quelque part dans le monde.
    La nature est en chamaille, un peu comme à l'époque de Noé.
    C'est peut-être que notre "civilisation" est rendue semblable à la civilisation de cette époque.
    Si c'est le cas, il faut s'attendre à une augmentation des catastrophes naturelles à travers le monde.

  • Simon Blais Répondre

    3 février 2014

    Avons-nous oublié que le Québec n'est pas restreint aux seules rives du St-Laurent? La majorité de notre territoire est sous-utilisé et convoité pour son minerais et son pétrole, mais il y a là-dedans bien des espaces nourriciers, naturels, il suffit de s'y connaître un peu. Il y a au Québec de grands agronomes et de grands forestiers, qui peuvent très bien dessiner des vergers dans le Nord; des cultivars rustiques qui s'adaptent très bien aux conditions nordiques sont développés. On a ce qu'il faut pour produire de la bouffe pour 8 millions d'habitants et bien plus, encore faut-il savoir conserver (la nourriture, l'énergie) et cesser de gaspiller.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 février 2014

    Le livre de référence sur ce sujet publié en 1986 est
    Cadillac Desert, par Marc Reisner, qui a averti avant tout le monde.
    Piscines partout, arrosage a tout va, des mégapoles construites au milieu du désert (Phoenix, Las-Vegas), une agriculture intensive et surtout un élevage bovin insensé.
    Il y a un film associé aussi, le même titre.
    http://en.wikipedia.org/wiki/Cadillac_Desert
    http://en.wikipedia.org/wiki/Cadillac_Desert_(film)
    Le corps des Ingénieurs des USA a déjà une solution, sur laquelle ils travaillent en permanence, qui consiste a installer des oléoducs géants detinés a pomper l'eau des grands lacs ce qui entrainerait a plus ou moins long terme, une baisse de 1 mètre du cours des grands lacs, l'assèchement du St-Laurent sur une grande partie de son cours en été (la voie fluviale n'a plus l'importance du passé), l'envahissement du cours actuel par les marées, la destruction des ecos-systèmes actuels, l'apparition de maladies de type tropical au Canada et dans le nord des USA (malaria, dengue).
    Rappelons que le corps des Ingénieurs a les moyens, ils ont construit le réseau des autoroutes aux USA après la deuxième guerre mondiale.
    Les projets comme le Hoover Dam ou le Grand Coulee Dam ont été et sont toujours des catastrophes environnementales, exemples de ce qu'ils sont capables de faire.
    Le Québec sur ses terres arables actuelles peut nourrir 3 millions d'habitants, pas plus, et pas avec le type de consommation actuelle (qualité, variété, quantité).
    L'agriculture en serre c'est cher, il faut s'appeler Israel, ou l'Australie, avoir du soleil et de la chaleur pour le supporter.
    Certains vont parler d'électricité bien sûr mais pour nourrir 8 millions d'habitants, vraiment vous y pensez ?

  • Archives de Vigile Répondre

    2 février 2014

    Les rives du Saint-Laurent ont porté et soutenu la vie et la croissance deux cents ans avant que la Californie ne produise son premier raisin. Ne vous inquiétez pas. Québec sait faire. Si d'aventure la Californie devient un désert ou subit un fort tremblement de terre nous lui apporterons de l'aide. Nous avons aidé Haïti, nous aiderons la Californie. Les rives du Saint-Laurent seront toujours fécondes.
    GV