L’ANGLICISATION DE MONTRÉAL PAR LE CINÉMA!

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Le 7e art à la solde de l'ennemi

Quand on parle de l’anglicisation de Montréal, on omet souvent de regarder ce qui se passe du côté culturel, tant le français semble dominer dans les activités culturelles de la métropole. Qu’en est-il réellement du côté du cinéma?
Il n’y a plus actuellement à Montréal que 5 cinémas francophones, c’est-à-dire des cinémas présentant la presque totalité de leurs films en français, contre 9 cinémas anglophones et 6 cinémas qu’on pourrait appeler bilingues mais qui font la part belle aux films en anglais.
Si on regarde du côté des films comme tels, d’après mon décompte à partir de l’agenda du Devoir pour la semaine du 27 avril au 3 mai, la situation était la suivante : 59 films étaient présentés en français alors que 66 films étaient présentés en anglais (version originale ou sous-titrée).
Or, même nos cinémas francophones semblent glisser vers une offre de films pour les anglophones d’abord. Ainsi, je me présente dernièrement au cinéma Excentris pour voir le dernier film de François Ozon « Dans la maison ». Horreur! Je n’avais pas fait gaffe : le film était présenté avec sous-titres anglais.
Je me fais rembourser en tentant d’expliquer aux guichetiers qu’il est pénible pour un francophone de voir un film français où défilent des sous-titres; ceux-ci ne semblent pas bien comprendre et l’un évoque même la mission que se donne le cinéma de présenter des films français aux anglophones! Pauvres anglais!
Je cours au Quartier Latin où la séance commence 30 minutes plus tard! Quel plaisir que ce film! Mais je peux facilement imaginer l’orgie de sous-titres dans ce film où Fabrice Luchini joue le rôle d’un professeur de français!
Mais, me direz-vous, l’Excentris est situé en plein centre-ville; il ne se passerait pas une telle chose dans un quartier purement francophone. Nenni! Mon avant dernière expérience a été pour la présentation du film « Paris Manhattan » au cinéma Beaubien, il y a tout juste un mois.
Film français avec de nombreuses scènes en anglais, il nous était présenté au Beaubien dans sa version anglaise, sous-titré donc en anglais alors que les parties anglophones du film, elles, n’étaient nullement sous-titrées!!! Une erreur de distribution? Que non! Pour la semaine du 25 au 31 mai, le Beaubien nous sert un autre film français « Un nuage dans un verre d’eau » avec sous-titres anglais.
Vers quel type de politique nous acheminons-nous avec l’achat récent par le Beaubien du cinéma du Parc? Faudrait-il, pour éviter cette suprématie de l’anglais dans les cinémas de la métropole ou encore leur lente « bilinguisation », imposer ici aussi des quotas?


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