Jour J - 21 : La souveraineté selon Lisée

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La chroniqueuse libérale du JdM aime beaucoup le plan « souverainiste » de Québec solidaire... demandez-vous pourquoi !

On apprend dans un texte de La Presse que Jean-François Lisée et le candidat solidaire Sol Zanetti se sont coltaillés dans les rues de Limoilou ce dimanche.



Les deux hommes se seraient croisés et une vive discussion à propos de la manière de fonder un Québec souverain aurait eu lieu.



Marche à suivre



Pour Québec solidaire, la voie à suivre est claire et elle passe par une assemblée constituante. Les 4 étapes à franchir sont déjà déterminées :




EXTRAIT DU SITE WEB DE QUÉBEC SOLIDAIRE


Étapes menant à la souveraineté pour Québec solidaire.


Pour le PQ, rien n’est moins clair. 


Pour le moment on affirme qu’il n’y aura pas de référendum dans un premier mandat et que ce n’est qu’en 2022, dans l’éventualité d’un second mandat, que les Québécois seraient appelés à se prononcer sur la séparation. Il y a loin de la coupe aux lèvres.



Pour faire passer son message, monsieur Lisée rappelle que 2022 c’est bientôt, tellement que certains « ont des paiements de char qui vont plus loin de ça ».  



Au PQ, les étapes proposées sont : 


1)  prendre le pouvoir le 1er octobre


2)  dénoncer les injustices économiques subies par le Québec tout au long de la campagne électorale fédérale de 2019


3)  mettre à jour les études sur l’indépendance en 2020


4)  consulter le congrès du PQ en 2021 sur « l’offre référendaire » 


5)  faire campagne en 2022 en promettant un référendum



Est-ce que c’est moi ou l’une des deux propositions est plus claire, plus simple et plus convaincue ?



Les méchants fédéralistes



Dans sa discussion avec Sol Zanetti, Jean-François Lisée a finalement mis en lumière ses croyances profondes quant à la capacité des Québécois de décider de leur avenir.



Pour Jean-François Lisée, QS utilise « la pensée magique » pour imaginer que les « 50 % de gens au Québec qui croient que [la province] devrait rester dans le Canada » ne torpilleraient pas l’assemblée constituante que Québec solidaire souhaite réaliser pour écrire la constitution d’un Québec souverain. 



Mais justement, ces 50%-là ne devraient-ils pas avoir voie au chapitre autant que la portion qui veut se séparer ? Comme si tous ceux qui ne sont pas souverainistes formaient un peuple de second ordre.



Il continue en disant : « C’est sûr que les partis fédéralistes, Power Corporation et le Parti libéral du Canada vont faire en sorte qu’il y ait beaucoup de fédéralistes dans ta constituante. Ils vont la faire déraper. » 



Ainsi, si la souveraineté ne se réalise pas, ce n’est pas faute de conviction ou de volonté, c’est parce que le Québec sera de nouveau « victime des méchants fédéralistes ».



Il poursuit aussi en disant : « Selon toi, tous les fédéralistes [qui] vont participer à ta constituante vont [par] la pensée magique de Québec solidaire devenir souverainiste ? »



Voilà donc ce qui empêche Jean-François Lisée de proposer un référendum aux Québécois. 



Non seulement il n’a aucunement confiance en la volonté de son peuple d’être souverain, mais il n’a pas non plus confiance en sa capacité de se tenir debout et de revendiquer son indépendance. 



Si même le chef du parti souverainiste le plus important n’arrive pas à inspirer ses militants par sa conviction, comment peut-il espérer obtenir un mandat clair en ce sens ?



À l’opposé, Sol Zanetti dégage la confiance en son peuple et a rappelé à Lisée qu’il faut « avoir confiance en notre capacité à décider pour nous-même » et en la bonne foi des gens qui seraient élus pour écrire la constitution.



« Quoi qu’on fasse, M. Lisée, les gens qui s’opposent [à la souveraineté du Québec] vont essayer d’intervenir de toutes les façons. Je pense qu’il faut avancer avec confiance, mettre les mesures en place et nous y arriverons. Il faut qu’on déclenche un débat de société sur notre liberté collective ».



Je suis loin d’être souverainiste, mais si j’avais à choisir mon clan, ce serait certainement celui de la confiance plutôt que celui de la peur qui enferme les Québécois dans la position d’éternelles victimes.