Salut Québec

Hymne au Québec

Un hymne national pour le Québec ?

Tribune libre

J'y pensais depuis un certain temps. Et voilà que je rencontre un vieil ami philosophe et écrivain, Jean-Luc Huot, à qui je fait part, plutôt de façon détendue, un peu en m'amusant, mais sérieusement de ce projet qui me revient à l'esprit de temps en temps. Sans plus!

Mon ami tend l'oreille. Il manifeste de l'intérêt. De l'enthousiasme même. Je le suis et nous commençons à écrire quelques vers évoquant le cheminement historique du Québec depuis ses débuts. Les mots viennent. Facilement. Les vers se construisent. Ils prennent forme et le fil conducteur du parcours québécois jusqu'à maintenant se précise. En moins d'une heure les idées sont en place. Le texte entre en gestation.

Dans les jours qui suivent, je fais les ajustements rédactionnels nécessaires, changent quelques mots, ajuste les alexandrins, etc... En un mot je peaufine le texte. J'ajoute même deux couplets, le « présent et « l'avenir » Quelques heures de travail et voilà qu'apparaît le texte final. Il me plaît. À mon ami aussi et à tous ceux et celles à qui j'en ai fait la lecture. Un auteur du nom de J. C. mérite quelques strophes au début de l'oeuvre.

Mais un hymne national sans mélodie est impensable. Je suis un piètre musicien, mais j'ai un bon sens de la mélodie. Alors je pars à la recherche d'un air accrocheur et simple que la population apprendrait à fredonner facilement.

J'ai trouvé. La Bonne chanson est ma talle. J'y découvre l'air qui convient et R. Z. Hamel en serait l'auteur. Mais qui est ce R. Z. Hamel? Mes recherches n'ont rien donné. La mélodie est plus que centenaire. Mais un hymne national qui s'attache à dire les faits d'autrefois doit aussi, du moins en partie, se chanter sur un air d'autrefois. La mélodie est simple et peut être apprise en quelques minutes par une population un tant soit peu intéressée.

La boucle est bouclée. La mélodie et l'Histoire se donnent la main. Elles sont toutes deux centenaires et plus, mais les arrangements et l’accompagnement sont d'aujourd'hui. Deux couplets font vivre le passé et le présent. Un troisième projette l'avenir et le refrain synthétise le tout. C'est complet.

Un hymne national, voilà ce que j'offre à la population québécoise.

Puisse-t-elle s'en emparer? Ce serait ma plus belle récompense.

Hymne au Québec

Refrain
Salut Québec ! Notre héritage !
Illustré par tant de valeurs
Tu nous verras, tenaces et sages
Ne plus jamais céder à la peur
À nos devoirs toujours fidèles
Nous marcherons droit devant nous
Et ceux des nôtres que l'on modèle
Nous guideront jusqu'au bout

Couplet 1 – le passé
O Québécois, d'ailleurs et de la France
Te souviens-tu de ces jours laborieux
Où ton pays encore dans l'enfance
Se distingua par des actes courageux
Te souviens-tu de ces temps difficiles
Quand, pour ta langue, débuta le combat
Rappelle-toi ces jours ces faits uniques
Sois courageux, sois grand et fier de toi

Couplet 2 – le présent
Tous nos poètes, écrivains, chansonniers
Dans leurs œuvres ont décrit le pays
Fait rayonner sa riche identité
En célébrant nos créateurs d'ici
N'oublions pas nos travailleurs habiles
Ils ont semé richesse et prospérité
Ils seront toujours nos bâtisseurs fébriles
Soyons unis en paix dans l'amitié

Couplet 3 - l'avenir
Vers l'avenir, tu tournes ton regard
Pour que demain toujours te soit serein
Va de l'avant, évite le retard
Car ton destin te veut souverain
Et quand viendra la victoire finale
Tu goûteras la joie d'être pays
Atteindre enfin ta plus noble étoile
Sera pour toi d'avoir choisi la vie


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14 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 avril 2017

    L'air de «Quand notre Laurentie...› ferait un très bel hymne national pour le Québec. Les paroles sont toutefois à revoir. Elles ont mal vieilli et ne correspondent plus du tout à l'air du temps.

  • Claude Lalande Répondre

    8 août 2014

    Bonjour Ouhgo
    Merci de votre commentaire. Vous êtes une "indication" que le projet d'hymne nationale pour le Québec ne laisse pas indifférent.
    J'endosse partiellement votre premier paragraphe qui prend en considération le résultat de référendums en Écosse et en Catalogne pour juger de la possibilité de l'indépendance du Québec. S'il fallait trop relier ces événements, nous devrions alors prédire un 7 avril chez l'un ou l'autre de nos "pendants" européens. Soyons prudents et acceptons de reconnaître que chaque cas peut être très différent. Les raisons ne sont pas les mêmes. Chez-nous, et c'est majeur, il y a prioritairement la question de la langue et de la culture qui baignent dans un océan anglophone.
    Pour le reste, je vous répète en substance ce que je vous ai dit: Quoique qu'on en pense, la royauté française et le christianisme, plus particulièrement le catholicisme, font intégralement partie de notre histoire ; il faut, courageusement pour certains, le reconnaître et l'assumer, en adultes. Notre maturité l'exige.
    Je dirais encore plus, le catholicisme au Québec est très probablement le grand responsable de notre survie comme peuple francophone. N'eut été notre haut taux de naissances voulu et exigé par le clergé (pas facile à vivre et à admettre) et de notre regroupement sous l'autorité cléricale de l'époque, notre peuple serait déjà au Québec même fortement minoritaire.
    Et nous ne serions pas en ce moment à discuter de notre très possible indépendance !

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    7 août 2014

    Oui, nous pouvons deviser. Mais j'en reviens à ma conclusion: indépendance très hypothétique! Nous serons influencés par les luttes en Écosse et en Catalogne... quelques jours de patience et nous serons fixés. La peau de l'ours, qui court très loin devant nous...
    Qui se souvient de ceci:
    Quand notre Laurentie se glisse dans la nuit (bis)
    Vers le ciel blanc d'étoiles comme en un pré fleuri
    Monte un bruit de prières que le vent reconduit.
    - 2 -
    Dans chaque maisonnée c'est coutume chez nous (bis)
    Au pied de la croix noire ce divin rendez-vous
    S'unit pour la prière la famille à genoux.
    Au lit veillé par l'ange chacun sommeille à plein (bis)
    Après son attisée le père suit les siens
    C'est la nuit tout repose au pays laurentien.
    La Laurentie chantée par l'abbé Gadbois, c'était le rêve du chanoine Groulx, qui s'est évanoui.
    Vint ensuite le rêve de René Lévesque qui s'est évanoui le 7 avril 2014.
    Le temps que renaisse le rêve, chez une nouvelle génération, l'hymne national peut bien attendre.
    Que sont devenus les résistants gaulois contre la République française?

  • Claude Lalande Répondre

    6 août 2014

    À Oughgo. Merci de votre commentaire
    Un hymne national est bien sûr un cri de ralliement. Mais aussi une balise historique. La croix et la fleur de lys, symboles du christianisme et de la royauté française font radicalement partie de l'histoire du Québec. Impossible de les retirer ou de les occulter sans tourner le dos à notre histoire, la renier de façon très importante. Le temps ne serait-il pas venu de se réconcilier avec ces symboles de notre histoire, particulièrement le catholicisme dans lequel est né et c'est développé le Québec jusqu'à récemment. Assumer ce fait est faire preuve de maturité. Il ne faut pas y voir quelque prosélytisme que ce soit. La question de l'incompatibilité (drapeau et indépendance), ne se pose pas. N'ayez crainte, la réalité de la souveraineté se mariera très bien avec la fresque historique du drapeau. Je ne vois pas comment il en serait autrement
    Bien sûr que le troisième couplet sera obsolète et dépassé après l'indépendance. J'en appelle à toutes les forces vives de cette nation pour que ce jour vienne le plus tôt possible. J'ai déjà en tête les mots qu'il faut pour remplacer joyeusement ce troisième couplet.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    6 août 2014

    Un hymne national est-il différent d'un cri de ralliement au combat?
    L'un rend hommage au pays établi, l'autre harangue les troupes en lutte.
    Ainsi le couplet 3 parle d'un pays en devenir...
    Il deviendra caduque à la libération...
    Et cet hymne à chanter après la lutte, sera-t-il compatible avec le drapeau?
    À lire tout l'héraldique du fleurdelisé, on se posera des questions sur la fleur de lys royaliste française et la croix centrale, on ne peut plus catho...
    Tout cela n'est-il pas aussi hypothétique que les cogitations sur un éventuel référendum et sa très controversée question, qui excitent beaucoup M. Drainville en son retour en kilt?

  • Claude Lalande Répondre

    31 juillet 2014

    Merci de votre commentaire Anne-Marie.
    Les paroles sont le coeur de l'hymne. Elles semblent assez bien acceptées chez Vigile ; elles le sont avec enthousiasme chez tous ceux et celles, ami(e)s et connaissances qui ont eu l'occasion de les lire. Elles devraient changer peu...
    La mélodie, quant à moi, est dynamique tout en suscitant une fierté sereine et posée. Facile à apprendre. Accrocheuse !
    Il devrait y avoir deux arrangements : l'un, plutôt classique pour l'écoute officielle et l'autre plus près des goûts des jeunes...
    Qu'on lui donne sa chance et qu'on fasse chanter l'hymne en quelques réunions, fêtes officielles ou occasions sportives (une seule partie de hockey à Montréal !), et il ne faudrait pas se surprendre de son acceptation par le public québécois...

  • Claude Lalande Répondre

    30 juillet 2014

    Merci de vos commentaires. Si des réserves sont exprimés sur le forme que prend ce chant patriotique, il semble bien que le consensus soit en train de se réaliser quand au bien fondé de cet hymne dit national. La rédaction, pour ne pas dire le poème, ne laisse pas indifférent.
    Vos remarques portent déjà fruits. Ainsi, une référence à nos athlètes, dont nous avons raison d'être fiers, sera ajoutée à la fin du deuxième couplet. Elle pourrait se lire ainsi en remplacement des deux dernières lignes : "Honneur, appui à nos athlètes fébriles
    Leur réussite avive notre fierté "
    À Libersan Daniel-Pierre: Oui, je verrais bien un chanteur comme Vigneault ou Richard Séguin reprendre cet chanson aux occasions que vous suggérez.
    À Christian Bonin : Vous êtes sans pitié ! Il faut quand même se rappeler qu'une chanson de ce type, un hymne qui se veut national, se doit de parler de l'histoire. Je pense le faire avec subtilité sans verser dans le larmoiement patriotique. Je retiens toutefois vos commentaires.
    À Raymond St-Arnaud : Si Vigneault veut considérer mon écrit, j'en serais des plus heureux. Gilles V., j'attends ton commentaire ou même ton appel !
    À Gilles Dionne : En effet un peu ringard, mais un hymne national se doit toujours d'aller piger dans les choses du passé, de l'histoire. C'est incontournable. Cependant, attendez d'entendre les arrangements musicaux. Un sera assez classique, mais l'autre devrait plaire aux jeunes...
    À Michel : C'est sérieux, W. Deslauriers !?
    À Mario Boulet : Je pense que mes commentaires précédents rejoignent vos préoccupations, notamment en ce qui a trait à nos athlètes. Je suis moi aussi un ami de l'histoire et je ne pense pas lui tourner le dos en affirmant que le combat pour la langue à commencé au début du 19e.
    Vous dites que l'écrit est sans saveur ni odeur. Que pensez-vous des phrases ou mots suivants: "tenaces et sages", "ne plus jamais céder à la peur", "nous marcherons droit devant nous", " quand pour ta langue débuta le combat", et les 4 derniers vers " Et quand viendra la victoire finale Tu goûteras la joie d’être pays Atteindre enfin ta plus noble étoile Sera pour toi d’avoir choisi la vie"
    Il me semble qu'il y a là bon odeur, saveur et chaleur.
    Merci de vos commentaire. J'ai déjà accepté une de vos suggestions. J'apprécie votre participation.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 juillet 2014

    C'est beau . Ça donne de l'espoir. J'aimerais bien entendre la mélodie. Merci.

  • Mario Boulet Répondre

    29 juillet 2014

    Belle poésie et beau texte. Bonne idée d'y aller à trois temps (passé, présent et futur).
    Malheureusement, je trouve ça tiède. C'est sans saveur et sans odeur.
    Féru d'histoire, le « passé » devrait être revu et corrigé. Un québécois? J'aurais opté plus dans le sens de colon, canadien, car c'est ce que l'on était sans aucune péjoration. Débuta non pas le combat pour la langue, mais contre le climat (rudes hivers) et les terres hostiles (autochtones). Pendant 150 ans, nos terres allèrent jusqu'en Louisiane. Nos trappeurs et nos explorateurs firent la conquête de tout le continent. Après vinrent des combats (conquête, rébellion, etc.)
    Le « présent » est vraiment poétique. Vous auriez pu faire place à nos héros (Louis Cyr, Maurice Richard, Guy Lafleur, etc.)
    Tandis que le « futur » est empreint d'une idéologie jamais atteinte. Le jour où nous deviendrons souverain, votre hymne national deviendra caduque ou obsolète. Même souverain, le combat ne sera pas terminé. Nous serons seulement sur le bon chemin...

  • Archives de Vigile Répondre

    29 juillet 2014

    Demander à William deslauriers le chanteur de je lève mon verre .peut être que sa lui ferait plaisir.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 juillet 2014

    Ça ne sent pas du tout la jeunesse. C'est à améliorer dans ce sens.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juillet 2014

    Oui, il nous faut un Hymne du Québec.
    Il y a quelques années, j'ai écrit à Gilles Vigneault, notre grand chanteur et poète national, lui demandant de prendre la chose en main. Peut-être y travaille-t-il dans l'ombre?

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juillet 2014

    Non vraiment pas! On avance à rien avec cela. Il faut faire surgir des formes complètement nouvelles et non pas se donner les vieux oripeaux des anciennes nations. C'est là l'action de l'esprit du Québec: nous allons incarner des valeurs futures et non pas singer celle du passé. Beau texte quand même, mais bon pour les recueils de poésie.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juillet 2014

    Très belle chanson. Celle-ci devrait être chantée et possiblement endisquee, par un chanteur populaire; mais non commerciale. Exemple Gilles Vignault ou ? Elle pourrait d'ailleurs être entonné lors de la marche patriotiques de 20 15. Et rechantee lors des festivités de la Saint-Jean Baptiste, etc..