Facal II réplique à Lisée II en citant Lisée I — Vous nous suivez ?

Droite québécoise - Force Québec



Je vous parlais la semaine dernière [sur ce blogue de l’évolution (fulgurante) de la pensée de Joseph Facal->30932] au sujet de la souveraineté.

Ce lundi, Joseph m’a répondu dans une chronique appelée [«Le poids des mots»->31169]. C’est ce qu’on appelle un débat. Vif, mais courtois, comme Joseph et moi les aimons.
Alors je réponds à sa réponse:
On accuse parfois le Québec de n’avoir pas assez de débats. J’en vois au contraire partout, et je suis heureux de participer à celui que nous avons ouvert, Joseph Facal et moi, sur l’avenir de la souveraineté.
Dans mon blogue, j’ai mis en contradiction les positions de Joseph telle qu’exprimées dans son livre publié en janvier et dans des chroniques du printemps– Facal I – et celles, inverses, dont il nous a informées en septembre.
En bref : pour Facal I, la faiblesse de la souveraineté dans les sondages donne « une fausse impression de congélation ». Il n’y a, poursuit-il, « aucune raison logique de renoncer » au projet car « l’avenir reste ouvert ». Facal II écrit au contraire que le projet est « trop faible pour penser qu’on y parviendra dans un avenir proche ».
Facal II conclut maintenant qu’il faut parler de santé, d’éducation, d’endettement, car « c’est sur ces fronts que notre peuple attend une action politique vigoureuse et immédiate », plutôt que sur la question nationale. Pourtant, Facal I semblait sur de lui en écrivant en janvier que « la question nationale n’est pas un problème à côté des autres problèmes, mais une problématique qui les traverse presque tous […]. Prétendre le contraire, c’est ne rien comprendre ou faire semblant. » Ouch!
Il a changé d’avis, c’est son droit. Mais je trouve Facal I plus convaincant que Facal II. Joseph a répondu avec beaucoup d’esprit dans sa chronique de ce lundi qu’il existait aussi un Lisée I et un Lisée II. Il a cité comme suit mon livre de 2000, Sortie de secours: Lisée I
« proposait de tenir un référendum sur les besoins pressants du Québec plutôt que sur la souveraineté. Après un OUI majoritaire, expliquait-il, des négociations s’enclencheraient avec Ottawa. Si Ottawa refusait de céder, le ressac pourrait relancer l’option souverainiste. Et si Ottawa acceptait ? Le Québec devrait alors, selon lui, signer cette constitution canadienne bonifiée.
Les souverainistes admettraient du coup que «les conditions d’un référendum gagnant sur la souveraineté ne seront pas réunies de sitôt. Une autre génération, peut-être, dans un autre contexte, voudra franchir ce pas».

C’est exact. Mais contrairement à Joseph qui propose de mettre au rancart la question nationale, je proposais d’y faire directement face par ce référendum sur les besoins du Québec. Si Ottawa acceptait, alors le Québec obtiendrait énormément d’autonomie pour faire les grandes réformes que Joseph appelle de ses vœux.
Si Ottawa disait non, ce qui rétrospectivement apparaît extrêmement probable tant Jean Chrétien était populaire dans le ROC en 2000, l’avenir aurait été transformé. J’ai l’extrême faiblesse de penser que si Lucien Bouchard s’était engagé dans cette voie au printemps 2000, nous serions sur le point de célébrer les 10 ans de la souveraineté du Québec.
Le « nouveau cycle historique » que je proposais aurait crevé l’abcès de la question nationale. Celui que Joseph Facal II avance maintenant ne ferait que le laisser s’envenimer.

Squared

Jean-François Lisée296 articles

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Ministre des relations internationales, de la francophonie et du commerce extérieur.

Il fut pendant 5 ans conseiller des premiers ministres québécois Jacques Parizeau et Lucien Bouchard et un des architectes de la stratégie référendaire qui mena le Québec à moins de 1% de la souveraineté en 1995. Il a écrit plusieurs livres sur la politique québécoise, dont Le Tricheur, sur Robert Bourassa et Dans l’œil de l’aigle, sur la politique américaine face au mouvement indépendantiste, qui lui valut la plus haute distinction littéraire canadienne. En 2000, il publiait Sortie de secours – comment échapper au déclin du Québec qui provoqua un important débat sur la situation et l’avenir politique du Québec. Pendant près de 20 ans il fut journaliste, correspondant à Paris et à Washington pour des médias québécois et français.





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