Et maintenant, les titres

Le Québec et la question environnementale

J'ai suffisamment ferraillé dans des enjeux syndicaux et sociaux pour savoir distinguer une porte de sortie d'une autre peinte sur un mur. Le rapport du BAPE est une porte de sortie que le gouvernement, rapidement, s'est empressé de prendre. Heureusement pour lui. Il n'avait plus de marge de manoeuvre. Restent les titres de propriété.

Quelle saga! On se surprend toujours à constater combien ce gouvernement est capable de soutenir des positions absolument indéfendables le temps qu'il faut pour que des mobilisations larges se structurent et finissent par le mettre en échec.
Pensons au Suroît, cette centrale au gaz (à effet de serre) qu'il avait voulu urgemment construire pour soit-disant nous mettre à l'abri d'un manque de ressources électriques alors que nous nous retrouvons maintenant avec des surplus importants. Seule une mobilisation massive de la population de la région du Suroît et de celle du Québec l'avait amené à y renoncer.
Pensons à la privatisation du Mont-Orford, opération inédite de dépossession collective d'un patrimoine forestier, floral et faunique, que seule une mobilisation massive de la population de la région de l'Estrie et de celle du Québec l'avait conduit à y renoncer.
Pensons aux écoles juives dont le gouvernement voulait acquiescer au projet d'être reconnues et soutenues au même titre que les écoles publiques et que l'unanimité des commentateurs et des commentatrices força à abandonner.
Oui, le BAPE nous donne raison sur les gaz de schistes. Dans les faits, il y aura moratoire (effectif que si nous ne baissons pas la garde et que nous maintenons la vigilance). Non, la question n'est pas réglée. Reste la propriété des titres dont la population du Québec fut dépossédée.
Depuis 1944 le peuple québécois était dans un processus d'appropriation de ses ressources énergétiques. Adélard Godbout en fut l'initiateur. Jean Lesage ("maîtres chez nous") et son ministre des ressources naturelles, René Lévesque, complétèrent le processus en matière d'hydroélectricité en 1962. Daniel Johnson, père, en fit autant avec le gaz et le pétrole en 1969. Puis vint Jean Charest qui, secrètement, amorça le processus contraire.
Nous voilà maintenant spoliés, à notre insu, de notre propre richesse. Nous ne nous laisserons pas faire. Nous n'avons pas le choix. Il nous faut rapatrier dans le patrimoine collectif cette richesse qui, dans une bonne mesure, garantira à nos générations futures les services publics que nous avons durement et patiemment construits et auxquels elles ont droit.
Le temps est venu de mettre fin à la soumission de l'intérêt général du peuple québécois aux intérêts particuliers, privés et étrangers. Le colonialisme, ça suffit. Nous avons à devenir totalement maîtres chez nous


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