Entendez-vous la colère?

Enquête publique - un PM complice?


La colère que j'entends me redonne de l'espoir. Il était temps. Je sais bien depuis longtemps que les Québécois n'aiment pas la chicane, mais gare à vous si vous croyez pouvoir leur marcher sur les pieds très longtemps en croyant qu'ils ne voient rien. C'est une erreur que vous paierez chèrement.
Les Québécois sont en colère. Ils l'ont fait savoir haut et fort ces derniers jours et ils n'ont pas l'intention de s'arrêter. Ils sont en colère et ne le cachent plus. Les motifs ne manquent pas à leur écoeurement. Depuis que le premier ministre leur a refusé la commission d'enquête qu'ils réclamaient par tous les moyens possibles parce qu'ils étaient convaincus que ce serait le meilleur moyen pour effectuer le nettoyage qui s'imposait, ils ne décolèrent plus. Comme en plus le premier ministre leur a jeté la commission Bastarache entre les gencives alors que le mandat même du juge Bastarache ne les concernait pas, ils ont compris qu'ils n'ont pas d'autre moyen de faire connaître leur colère que de la crier à tue-tête.
À Mascouche et à Terrebonne, où des odeurs de corruption montent au nez des citoyens, ils ont demandé la démission des maires et de leurs alliés. La réunion a eu lieu sans tomates pourries, sans bousculade, mais dans un climat d'écoeurement palpable qui réclame que justice soit faite. Avec juste les bons mots pour le dire, comme «enveloppes» et «voleurs». Les maires ont décidé de prendre un petit congé en attendant que la lumière soit faite. Les citoyens réclament TOUTE la lumière.
La volonté des citoyens
D'autres villes vont suivre parce qu'elles sont aussi dans la mire des citoyens. Des petites, mais aussi des grandes villes. Grâce au travail des journalistes, aux dénonciations de ceux qui n'en peuvent plus des magouilles, grâce au désir profond des citoyens de faire le grand ménage, les Québécois vont apprendre qu'il ne faut pas toujours faire confiance à ceux qui soi-disant parlent au nom de la collectivité. Les citoyens demandent des comptes. Il était temps.
Il est évident que les citoyens des villes, grandes et petites, en ont assez qu'on les prenne pour des imbéciles. L'exemple de Montréal est intéressant. Sans commission d'enquête, sans grande intervention policière, juste parce que des journalistes sont allés se mettre le nez dans les copinages connus mais si souvent niés, on dit que le coût des contrats accordés récemment aurait diminué d'environ 20 à 30 %. Par pur hasard! Un véritable miracle peut-être?
Ce que les citoyens veulent, c'est qu'on cesse de les voler. Ils veulent que les élus, de tous les ordres, arrêtent de s'en laver les mains et restent dignes des mandats qu'on leur confie. Ils veulent aussi que les policiers arrêtent de faire semblant de ne rien voir et de ne rien savoir. Les citoyens veulent connaître ceux qui s'en mettent plein les poches et ils veulent les voir en prison. Ils en ont assez de voir ces corrompus en cravate de soie se moquer d'eux.
Inertie à Québec
Pour le gouvernement du Québec, il faudrait vérifier le nombre de fois où les chefs de l'opposition se sont levés à l'Assemblée nationale pour demander, supplier, exiger que le premier ministre mette sur pied une commission d'enquête sur la corruption et la collusion dans le domaine de la construction. Chaque fois, le premier ministre a fait du patin de fantaisie pour répondre que NIET. Bien sûr, il se dit que le peuple n'a pas de mémoire et qu'il suffira pour lui de sortir un ou deux lapins de son chapeau pour détourner l'attention quand le moment sera venu de «solliciter» un quatrième mandat... Et que tout ira bien, qu'il arrivera encore une fois à parler de renouveau, de saine administration et même d'écologie... Tout est bon pour berner l'électorat.
À moins que les Québécois ne prennent goût à s'occuper de leurs affaires. À moins qu'ils ne redécouvrent la force qu'ils représentent quand ils sont unis. Ils pourraient aussi découvrir qu'il y a pas mal d'avantages à éliminer les «sangsues» qui se gavent de tout ce qui retombe du pouvoir. Ça purifie l'air, ce qui est déjà un gain important, mais ça élimine aussi tous ces parasites qui polluent l'exercice d'une saine démocratie et qui en rendent l'exercice plus que douteux. Ce n'est qu'à ce prix que les élections signifient encore quelque chose et que le vote reste un bien précieux. Autrement, si la corruption ronge tout, on finira par ressembler à tous ces autres pays qui ont perdu le contrôle de leurs «sangsues». Ils sont nombreux.
Ce qu'on doit savoir aussi, au Québec comme ailleurs, c'est que ce n'est pas parce qu'on va faire le ménage encore une fois que ce sera le dernier. Hélas... il faudra sans doute recommencer dans quelques années. Les humains sont ainsi faits.


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