En politique, on aime les escrocs, les «loosers» et les fabulateurs

Tribune libre

Je me sens Québécois moyen dans tout ce tapage électoral. Je suis influencé par ce que dit les journaux télévisés, la presse en général et je vais même sur les blogues pour essayer de me faire une idée. Il m’arrive souventes fois de tendre l’oreille pour écouter un commentateur m’expliquer comment je devrais voir telle situation. Ceux et celles qui briguent les suffrages, on ne les connaît que par ce que les autres en disent. En bien comme en mal! C’est dur, quand même, de se faire une idée.
Cela doit être dur, aussi, pour les chefs de parti de porter sur leurs épaules la réussite de leur formation et d’emporter l’adhésion. Et encore plus pour ceux et celles qui s’affairent autour d’eux pour les bien faire paraître. Et pourtant!
Prenez, par exemple, Philippe Couillard! Je ne voterai jamais pour les libéraux parce que je les trouve fourbes, malhonnêtes et, pire que pire, parce que j’ai l’impression qu’ils gouvernent toujours pour les autres. Si j’étais un conseiller de ce parti, j’essaierais de leur vendre l’idée de profiter que le chef est un neurochirurgien de profession. Un médecin, ça inspire confiance! À voir comment madame David le dévorait des yeux au premier combat des chefs, elle, fille de médecin, et co-porte-parole d’un parti avec un médecin comme équipier, on se dit que cette profession a le vent dans les voiles. Et puis, on a eu notre lot d’avocats véreux, il serait temps d’avoir du changement. Toujours dans la veine de la revanche des élites sur le prolétariat!
Pour ce qui est de l’image, c’est un peu embêtant! Ce monsieur ne passe pas très bien comme politicien. Comme on dit, il semble ennuyeux comme la pluie. Il faudrait lui créer un personnage. Comme je suis amateur de «La petite vie», je n’hésiterais à y aller dans l’absurde. Je pense que les Québécois et les Québécoises apprécieraient. Le genre aventurier. Un espion venu du froid. Avec une odeur de souffre. Je le verrais même en Arabie saoudite en train de conseiller les autorités de ce pays sur comment améliorer leur système de santé, avec toutes sortes de récits rocambolesques. Ici, cela n’a pas été une totale réussite, mais nul n’est prophète dans son pays. Et je profiterais du fait qu’il a été associé à un présumé escroc – c’est bon d’associer un politicien à des personnages troubles – pour frapper l’imaginaire du bon peuple, pris dans sa routine. Il ne risque rien! Aucun politicien, ayant fait allégeance à la Reine d’Angleterre, n’a jamais été inquiété par la justice. Ils jouissent tous d’une immunité!
Côté pensée politique, là, ça se corse! C’est le désert. Une comparaison avec madame Marois serait catastrophique. Un nain vis-à-vis un monstre sacré. Mais bon! Il y a toujours moyen de monnayer. Je lui conseillerais de faire du recyclage des vieilles idées libérales, j’irais même jusqu’à lui suggérer de remonter à l’origine du parti, au moment où les marchands anglais et écossais en contrôlaient les destinées. Et d’y aller avec une mythologie forte, style héros et tout le bataclan. Ça aussi, c’est porteur. Il faudrait passer sous silence l’épisode Charest ou, à tout le moins, refaire ce triste moment de notre histoire, en faisant comme les révisionnistes et réécrire l’Histoire en gommant ses aspérités. Surtout, ne jamais faire allusion aux marionnettistes de Sagard. À la limite, je dis bien, à la limite, se faire le digne successeur de Pierre Trudeau. Rien de trop beau pour la classe ouvrière.
Créer de la confusion est aussi porteur. Dire une chose et son contraire. Changer d’idées comme de chemises. Promettre la lune. Oser! L’absurdité n’a jamais fait mourir personne. Et ça met ses adversaires sur la brèche.


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