Dons aux partis politiques – Bachand a financé le PQ jusqu’en 2003

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Les tribulations d'une girouette

Le flirt entretenu par le candidat au leadership libéral Raymond Bachand avec le Parti québécois (PQ) semble avoir duré plus longtemps qu’il veut bien l’admettre, si l’on se fie à ses contributions versées aux partis politiques.
C’est ce qu’indiquent les renseignements colligés sur les donateurs aux partis politiques par le Directeur général des élections (DGE) pour la période allant de 2000 à 2013.
À partir de ces données, La Presse canadienne a constaté comment s’est traduit, en argent sonnant, l’engagement politique de M. Bachand et des deux autres candidats au leadership du Parti libéral du Québec (PLQ), Philippe Couillard et Pierre Moreau. Sur ce plan, leur parcours diffère passablement. Ainsi, quand on regarde où il a placé son argent, M. Bachand semble avoir été plus proche du PQ que du PLQ, au moins jusqu’en 2003.
Cette année-là, tandis que les libéraux de Jean Charest prenaient le pouvoir, c’est la caisse électorale du PQ que M. Bachand choisissait d’appuyer, en casquant quelques centaines de dollars, comme il avait fait auparavant, en 2000 et en 2002.
Soucieux de rassurer les militants sur son allégeance au Canada, M. Bachand aime bien situer sa proximité avec le PQ dans un passé lointain, à l’époque où il faisait partie de l’équipe qui élaborait la stratégie référendaire de mai 1980 autour du premier ministre René Lévesque.
Mais il faudra attendre 2005, l’année de son élection comme député libéral d’Outremont, avant que M. Bachand se décide à contribuer au financement du PLQ et à prendre sa carte de membre, à 58 ans. Il a contribué annuellement à la caisse libérale, sauf en 2012.
Dans les rangs libéraux, le passé péquiste de M. Bachand a toujours paru suspect aux yeux de certains, dont son rival Pierre Moreau, qui n’hésite pas à semer le doute sur les convictions fédéralistes de celui qui a été membre du PQ pendant plusieurs années.
Le fait qu’André Sormany soit un des principaux conseillers de M. Bachand depuis des années n’a pas aidé sa cause. M. Sormany a été un des principaux stratèges des gouvernements péquistes antérieurs.

Couillard n’a rien donné depuis 2007
Contrairement à M. Bachand, Philippe Couillard n’a pas donné d’argent au PQ, mais l’ex-ministre de la Santé n’a pas non plus affiché de préoccupation particulière pour la santé financière du PLQ, loin de là. Son dernier chèque au parti qu’il veut diriger a été signé en 2007.
Élu député en 2003, il a quitté ses fonctions de ministre de la Santé cinq ans plus tard, soit en juin 2008, pour rejoindre le secteur privé. Ses contributions financières au parti se limitent donc à ses années de politique active, soit de 2003 à 2007. Pas un sou avant, pas un sou après.
Il a pris sa carte de membre en 2002, à 45 ans, mais n’a pas renouvelé son adhésion à partir de 2008, son attaché de presse faisant valoir que les nouvelles fonctions de M. Couillard étaient incompatibles avec le fait de posséder une carte de membre d’un parti politique. En posant sa candidature pour devenir chef du PLQ, l’automne dernier, M. Couillard a donc dû en même temps prendre sa carte de membre.
Chose certaine, quand on examine les dons faits aux partis par les candidats, le PLQ ne s’est pas enrichi grâce à MM. Bachand et Couillard, durant la période observée, car ni l’un ni l’autre ne lui ont jamais versé de grosses sommes. Car même si le plafond permis était alors de 3000 $ par année, les contributions de M. Couillard allaient de 225 $ à 900 $ (une seule année), et se situaient autour de 500 $ par année (sauf une fois : 1120 $, en 2006) pour M. Bachand.

Moreau a été le plus généreux
Celui des trois candidats qui s’est montré le plus généreux et le plus fidèle contributeur est Pierre Moreau. Il a fait un don chaque année au PLQ de 2001 à 2012, le plus souvent autour de 1000 $ par année, avec une pointe de 2000 $ en 2004. Il n’a pas versé d’argent au PQ ou à un autre parti provincial. Il est devenu membre du PLQ en 2002, à 45 ans. Dans les trois cas, on peut donc conclure que l’adhésion au PLQ a été une vocation plutôt tardive.


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