Consigny - Départementales : les 4 leçons du scrutin

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La France ne va pas si mal

La France est sereine
Politiquement, le pays ne va pas si mal. Tant pis pour ceux qui rêvaient de révolution, qui prédisaient ou espéraient un soulèvement populaire contre Paris ou Bruxelles, c'est la droite modérée qui est en tête des dernières élections. La bonne vieille droite, la droite patrimoniale et libérale, alliée au centre, sans excès, mais sûre d'elle-même. Celle des notaires, des petits patrons et des cadres, de la France bourgeoise et laborieuse. Et la participation n'est pas si mauvaise, un peu plus de la moitié des électeurs ayant voté. Il semble donc que, d'un certain point de vue, la France soit plus sereine qu'on le craignait.
Le pays ne penche pas forcément à droite
Il ne serait toutefois pas judicieux d'additionner les scores de l'UMP et du Front national pour en conclure que le pays penche à droite, car le Front national d'aujourd'hui est un parti ouvrier. On peut considérer qu'il est d'extrême droite par bien des aspects (vision manichéenne des problèmes, obsession des étrangers, nationalisme, populisme systématique jusqu'à la caricature), mais il occupe aussi la place, en France, de Podemos en Espagne ou de Syriza en Grèce, c'est-à-dire celle de la contestation globale du "système" pris dans son ensemble, aussi bien politique qu'économique, social et culturel. Le vote FN n'est pas celui de gens qui seraient "encore plus à droite" que les électeurs de l'UMP : il est celui de ceux qui veulent tout mettre par terre en pensant que, sur les ruines ainsi laissées, se construira pour eux un avenir meilleur que celui qu'ils peuvent espérer avec le système actuel.
Le socialisme est massivement rejeté
La gauche croit toujours que le peuple attend de l'État, dirigé par elle, qu'il prenne tout en charge, et que c'est ça qui paiera électoralement. Elle croit que les citoyens sont contents quand Najat Vallaud-Belkacem s'occupe de la rééducation de leurs enfants pendant que Marisol Touraine transforme les médecins en fonctionnaires de la Sécu déficitaire et que François Hollande divertit les ménagères en saturant les pages people des magazines avec différentes stars de cinéma à son bras. Eh bien non. Les Français ont envoyé dimanche un message aux socialistes : foutez-nous la paix. Cessez de nous presser comme des citrons fiscaux, cessez d'envahir notre existence avec vos règlements que nous ne demandons pas, cessez de nous répéter que nous sommes racistes quand nous voulons simplement que la France reste telle que nous l'aimons.
Sarko est de nouveau bankable
À droite, à gauche, dans les partis, dans les rédactions, dans les dîners parisiens, on croisait les doigts pour qu'il se plante et on se réjouissait d'avance de le voir échouer. Ses mauvaises manières, ses mises en examen, son goût immodéré pour la thune et ses tentations démagogiques dont il se libère volontiers en y cédant n'auront pas suffi à dégoûter les électeurs. Peut-être, à ce qui devait les éloigner, ont-ils préféré voir ce qui les lie à Nicolas Sarkozy et à l'UMP : le travail comme valeur, le mérite plutôt que l'égalitarisme, le rejet de toute adaptation de la République aux communautés qu'elle abrite et, surtout, le désir de se défaire du joug hollandais, de passer à autre chose. C'est une France qui a envie d'avancer qui s'est exprimée dimanche. En voiture Simone !


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