Hommage à mon ami Bernard Landry

Comment et pourquoi le PQ a « fuckaillé » avec le puck avant d'aller s'écraser la bande

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Tribune libre

En 2005 nous avions un excellent programme, résultat de la Saison des idées que Bernard avait lancée l'année précédente. Il s'agissait de regrouper tous les militants souverainistes, de proposer un « projet de pays » aux québécois lors de l'élection, avec un budget d'un Québec souverain et de le faire suivre en cas de victoire électorale, d'un référendum le plus rapidement possible dans le premier mandat. Les partisans d'André Boisclair, de Pauline Marois et de François Legault s'agitaient beaucoup dans les coulisses pour que Bernard s'en aille. Il y avait aussi les partisans de Gilles Duceppe qui se pointaient dans les conseils nationaux. Bref, il y avait du grenouillage dans l'air. Bernard voulait avoir un mandat fort pour pouvoir appliquer son programme. Il estimait que 80% était un minimum. Mais c'était là une erreur parce que 80% de 2 500 militants réunis en congrès c'est loin des 125,000 membres (alors) du Parti québécois d'autant plus que Bernard était assez aimé des québécois. Et il y avait aussi un certain Sylvain Simard, que Bernard avait nommé chef d'organisation de la campagne électorale à venir, qui a mis BEAUCOUP de pression pour le faire démissionner.


Le « projet de pays » prend le bord des poubelles


Par la suite on a vu ce qui est arrivé: Boisclair est devenu chef. Il violé les statuts et le programme voté en congrès et le projet de pays a pris le bord des poubelles et remplacé illégalement par une insignifiante « feuille de route provinciale », avec le résultat que l'on connait. Pauline Marois, par la suite, a fait pire: non seulement elle a jeté le projet de pays aux poubelles, illégalement en violant les statuts* et le programme voté en congrès, mais en poussant l'ignominie jusqu'à faire amender l'article 1 du programme ─ « Faire du Québec un pays souverain » ─ qui était le coeur du PQ depuis sa fondation ─ par l'insignifiant « défendre les intérêts du Québec », formule creuse qui ne veut rien dire et si chère à Gilles Duceppe ─ le tout lors d'un simple conseil national de Drummondville de mars 2008, en prévision de l'élection qui s'annonçait parce qu'elle voulait à tout prix être la première première ministre de la « province » de Québec. Par la suite, elle a convoqué un congrès 6 ans plus tard ─ alors que le délai est de 4 ans selon les statuts pour modifier le programme. On connait la suite: le PQ a eu un petit répit avec l'élection de 2012 où, minoritaire elle a gouverné en fuckaillant avec le puck avant d'aller s'écraser sur la bande. Il y a eu un bref moment d'espoir avec PKP, qui lui aussi est allé s'écraser sur la bande et découragés les militants indépendantistes ont quitté le parti et on s'est tapé Jean-François Lisée, qui lui aussi est allé s'écraser sur la bande. Et aujourd'hui on se retrouve avec François Legault qui avait en 2004, préparé le budget d'un Québec souverain et qui était un de ceux qui voulaient la tête à mon ami Bernard.


Le projet de pays enterré dans le cimetière des arrivistes, des carriéristes et des opportunistes.


Je peux vous dire une chose pour l'avoir vécue. Bernard a regretté amèrement d'avoir démissionné, Il m'a téléphoné plusieurs fois pour me demander conseil et je lui ai toujours dit de revenir. Mais le mal était fait et les « grenouilleux » et les pseudo souverainistes du PQ et du Bloc veillaient au grain. Et aujourd'hui le projet de pays est non seulement dans les poubelles mais il est enterré quelque part dans le cimetière des arrivistes, des opportunistes et des carriéristes et de tous les « grenouilleux » de la planète. Bernard disait toujours: le parti avant ses intérêts personnels et l'indépendance avant le parti. Aujourd'hui avec sa mort, je me promets d'honorer sa mémoire et je suis fier d'avoir su mérité sa confiance et son amitié. Et vive l'indépendance de la patrie cher Bernard.


* Au Parti Québécois, les statuts prévoient que seul le Congrès a l'autorité pour modifier le programme et les statuts. Le conseil national est une instance intermédiaire qui doit respecter le programme voté en congrès par les militants.



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