Charest se fait varloper

Québec 2007 - Parti libéral du Québec


Yves Chartrand - Un Jean Charest décontenancé s'est fait administrer une volée de bois vert par des travailleurs de mauvaise humeur, au langage carré, qui lui ont remis sous le nez sa fameuse promesse de 2003 de baisser les impôts d'un milliard par année.
La visite d'ABB, une usine de fabrication de transformateurs de Varennes, sur la Rive-Sud, avait pourtant bien commencé hier matin.
Devant une centaine de travailleurs syndiqués à la FTQ, le chef libéral a fait son petit laïus sur «l'importance pour le Québec du développement hydroélectrique».
Bon joueur, il s'est même permis de présenter le candidat de Québec solidaire dans le comté de Richelieu, Éric Noël, un travailleur de l'usine que ses collègues ont chaudement applaudi.
Mais les choses ont rapidement dégénéré toutefois lorsque Jean Charest a voulu fraterniser avec des travailleurs, entouré d'une faune de caméras et de journalistes.
Os adéquiste
Il est tombé sur un os adéquiste (ex-péquiste, a-t-il précisé) du nom de Richard Lévesque qui, de toute évidence, avait le goût d'en découdre avec le chef libéral.
«Vous parlez d'enrichissement avec l'exportation d'hydroélectricité mais moi je ne vois pas où je m'enrichis: mon compte augmente à toutes les maudites années», a tonné le travailleur, qui a refusé de serrer la main de Jean Charest et qui l'a interrompu à plusieurs reprises.
«Ça donne quoi de vendre (de l'électricité) ailleurs si ça nous coûte plus cher? Je suis un salarié qui se fait manger la moitié de sa paye, pis qui arrive avec un compte d'Hydro qui monte à toutes les hostic d'années.»
Richard Lévesque ne s'est pas gêné pour faire la nomenclature de toutes les hausses de taxes dont a été victime la classe moyenne sous le règne libéral. Il a insisté sur la hausse des frais d'immatriculation pour les motos, dont il est un adepte.
«Moi, j'aimerais mieux être en Alberta», a-t-il conclu.
«Ça me coûte trop cher quand vous parlez»
Jean Charest s'est enfoncé un peu plus en répliquant que c'est pour cela qu'il fallait baisser les impôts. Mauvais choix...
«... Comme vous aviez dit à votre dernier mandat: on va baisser les impôts», lui a remis sous le nez Richard Lévesque, les canines bien sorties. «J'ai perdu du pouvoir d'achat en maudit depuis que vous avez dit ça. Vous êtes mieux de ne rien dire, ça me coûte trop cher quand vous parlez.»
«Le 26, si vous rentrez au pouvoir, allez-vous les baisser les impôts? Vous seriez dû, là. C'est votre deuxième chance», a enchaîné Jacques Chicoine, un autre travailleur qui cherchait à s'introduire dans le dialogue depuis un bout de temps.
C'est le moment qu'a choisi Jean Charest pour prendre congé, côté cour, en souhaitant «bonne chance» à tout le monde...
Plus tard dans la journée, il a admis que M. Lévesque était le meilleur adversaire qu'il ait affronté cette semaine.


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