Le Canadien de Montréal

Ça pue le mépris

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CH — boycott des produits Molson

Ça a commencé par un téléphone dimanche matin: «J'étais au match du Canadien, hier soir (samedi), et la présentation par Saku Koivu était insultante pour les 21300 personnes qui y assistaient.

Dans notre section, nous étions gênés. Pas un traitre mot de français du capitaine du Canadien de Montréal, faut le faire. This is my team, a-t-il dit même pas capable d'apprendre c'est mon équipe. Y a toujours un maudit bout.»
Mettons que ça perturbait mon brunch. C'était un dimanche de rencontres avec des amis. Le midi, l'après-midi et le soir. Surtout des hommes d'affaires et des professionnels. De bons fédéralistes pour la plupart qui connaissent et aiment bien Pierre Boivin, le président du Canadien. Mais tous n'en revenaient pas. Tous soulignaient que la situation empirait au fur et à mesure que George Gillett et Pierre Boivin étaient assurés de vendre leurs tickets et leurs produits dérivés.
La situation va se détériorer encore plus puisque trop de fans de la Flanelle se contrefichent éperdument de se faire respecter comme clients et partisans. Faire respecter sa langue ne veut plus rien dire alors on se laisse parler dans la langue du propriétaire et on ferme sa gueule. Même si on a payé 162$ avant les taxes pour aller pencher la tête.
Mais le Canadien fait parce que le monde laisse faire.
Hier, j'ai appelé au Centre Bell pour avoir des explications. Je me suis fait dire qu'il y en aurait d'autres de ces présentations. C'est leur choix.
On a m'a aussi expliqué que Koivu, par ailleurs un charmant monsieur qui est capable d'avoir grand coeur, s'était au moins efforcé pour bien prononcer les noms des indigènes du Canadien.
Ben voyons, comme si on ne se forçait pas pour bien prononcer les noms de Markov ou de Plekanec! Comme s'il fallait faire un effort juste pour Patrice Brisebois qui était avec le Canadien quand Koivu est arrivé à 20 ans à Montréal ou pour Matthieu Dandenault! Pourquoi est-ce normal de bien prononcer le nom de Mike Komisarek et pourquoi faudrait-il souligner que le capitaine du Canadien a été capable de présenter «the number seventy-onePatrice Brisebois»?
Les gens adorent les Glorieux. Et l'équipe de marketing fait de très bons coups. Il est tout aussi inévitable qu'en nommant capitaine des Flying Frenchmen, comme on les appelait, un homme qui semble refuser totalement d'apprendre au moins quelques mots de français, on allait se retrouver dans ce merdier qui pue le mépris.
Mais que faire quand il ne reste plus qu'une minorité de joueurs issus du milieu et qu'en plus ils sont des joueurs secondaires au sein de l'équipe ?
Il me semble que Pierre Boivin devrait voir à ce que le maximum soit fait pour que les partisans de l'équipe soient respectés. Sur les 700000 téléspectateurs qui suivent les matchs du Canadien, il y en a des centaines de milliers qui ne parlent pas la langue du propriétaire. Ils ont droit qu'on les respecte.
Et parmi les 21300 spectateurs qui font couler les millions au Centre Bell, il s'en trouve des milliers qui doivent passer par-dessus leur malaise pour applaudir leurs favoris. Ils méritent qu'on les traîte mieux. Surtout au prix qu'ils payent comme clients.
Je comprends très bien que la société et le contexte politique québécois évoluent. Je réalise qu'un large pan de la population est moins vigilant qu'il y a quelques années. Ou moins conscientisé. Ou si on veut être vraiment fort positif, plus tolérant.
Mais je ne suis pas convaincu du tout que Jean Charest et Mario Dumont trouvent cette situation amusante
Quant à Mme Marois, ça lui fait un bon exercice…
(...)
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