Coalition Avenir Québec

À prendre au sérieux

Élection Québec 2012 - analyses et sondages


Les résultats du sondage Léger Marketing-Le Devoir de ce matin sont sans équivoque. La Coalition avenir Québec a remporté la première manche de la présente campagne électorale, si bien qu’une victoire de ce parti le 4 septembre, aussi improbable qu’elle puisse être aujourd’hui, n’est désormais plus impossible.
Un sondage n’est qu’un instantané. Ses résultats ne valent que pour la période où le coup de sonde a été donné. Sauf que le portrait dressé par cette enquête de Léger Marketing correspond tout à fait à ce que l’on a vu sur le terrain et à l’impression de tous les observateurs.
Dès la première semaine, le parti de François Legault, qui partait bon troisième derrière le PQ et le PLQ, a fait sa place grâce à l’annonce de solides candidatures. Les Gaétan Barrette, Christian Dubé, Maud Cohen et Jacques Duchesneau sont des personnalités crédibles susceptibles d’inspirer la confiance. La CAQ ne peut plus être vue comme le parti d’un seul homme. Tout au contraire.
L’arrivée de ces renforts, et c’est là le plus important, a permis à ce nouveau parti, qu’on voyait comme tout au plus un empêcheur de danser en rond, d’être celui qui détermine l’ordre du jour. Ce qu’il a fait durant cette première partie de la campagne avec les thèmes d’abord de la santé puis, toute cette semaine, de l’intégrité. Le Parti libéral et le premier ministre Jean Charest, tout particulièrement, ont été mis sur la défensive.
La remontée de six points de pourcentage enregistrée par la CAQ depuis le déclenchement de l’élection indique une tendance qui reste bien sûr à être confirmée. Or la CAQ, malgré le fait qu’elle a intégré l’Action démocratique et ce qui restait de sa machine électorale, demeure un parti de peu de moyens et d’expérience. Ces prochaines semaines, ses adversaires la soumettront à l’épreuve du réel en la prenant comme cible principale. Comme le veut le dicton, c’est à minuit que l’on voit qui est le meilleur danseur.
Qu’il en soit ainsi est une bonne chose. Il ne faut plus voir la CAQ comme un tiers parti qui n’a aucune chance de prendre le pouvoir et envers qui on peut être tolérant. Quand on prétend assumer le pouvoir, il faut être cohérent dans ses promesses. En cette matière, il faut remarquer le caractère d’improvisation de ses engagements, suivant la règle qu’en campagne électorale la pensée magique est reine. À première vue, plusieurs apparaissent attrayants, comme cette heure de plus par jour à l’école secondaire ou encore la réduction de 1000 $ d’impôt pour la classe moyenne, sans qu’on en ait mesuré tous les impacts et la faisabilité. Facile de dire « on va couper ici pour financer de nouveaux programmes » alors que l’on sait combien il est difficile de comprimer les dépenses.
La CAQ est évidemment en mode séduction du plus grand nombre d’électeurs, à gauche parfois, mais plus souvent à droite, où elle espère être la solution de remplacement au Parti québécois à la place du Parti libéral. Les résultats de notre sondage montrent qu’elle pourrait bien y parvenir, ayant fait des gains auprès des électeurs francophones aux dépens du Parti libéral qui, pour sa part, ne trouve d’appuis solides que chez les anglophones.
La perspective d’un gouvernement minoritaire se dégage de ce sondage, péquiste possiblement, mais peut-être aussi libéral. Dans un cas comme dans l’autre, la Coalition détiendrait la balance du pouvoir. Il faut donc prendre au sérieux ce parti et, pour cette raison, être attentif à ce qu’il dit et à ce qu’il fait, s’assurer que le projet qu’il nous propose est bien un projet et non une aventure.


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